Nick Cave et Bella Freud signent la collab’ la plus cool du moment
Quand avez-vous découvert la musique de Nick Cave ?
Vers la fin des années 80. Je m’y suis plongée, précautionneusement. Je suis allée le voir en concert à l’Albert Hall, et me suis rendu compte que je connaissais toutes les chansons. J’étais happée par son univers.
Quelle relation entretenez-vous avec son travail ?
Quand j’écoute une de ses chansons, comme c’est le cas en ce moment précis, je ressens une connection immédiate, dans mon cœur et dans mon esprit. Lorsque je suis triste, ou que la chanson est triste, sa musique et ses mots provoquent en moi un court-circuit. Je me sens envahie de joie, de chagrin et plus à l’écoute du monde. Ce n’est pas précisément de l’optimisme, mais l’ouverture d’un chemin qui y mène.
Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Par une connaissance commune au début des années 90. Nous avions dîné dans un restaurant du Festival Hall, qui offre une vue spectaculaire sur Londres. Je me souviens qu’il portait un pull en cashmere rose, en V, et un pantalon de costume. Mais peut-être ai-je inventé sa tenue…
Quand avez-vous évoqué pour la première fois une collaboration ?
Nous travaillons ensemble depuis un moment. J’ai commencé avec un sweat zippé en cashmere noir, avec une bande en lurex doré et bleu pâle le long des bras. Récemment, il m’a demandé de lui faire des costumes, ce qui est particulièrement flatteur dans la mesure où c’est un art réclamant un immense savoir-faire. Nick est si mince et souple, nous sommes partis d’un costume pour femme de ma collection, pour l’amener vers un modèle lui allant. Dès que Nick a envie d’essayer quelque chose, je saute sur l’occasion. Il est très précis sur ce qu’il aime, et apprendre de lui, lorsqu’il explique ce qu’il attend, est un plaisir. J’adore lorsqu’il m’appelle pour parler de rayures ou de sergé de cavalerie, c’est fantastique ! L’automne dernier, lorsqu’il m’a parlé de son envie de proposer un pull pour Cave Things (le site sur lequel le chanteur propose des objets, des dessins, des vêtements…), j’étais ravie !
Sa femme, Susie Bick Cave est styliste (à la tête de la marque The Vampire’s Wife), il doit avoir un point de vue très affirmé sur la mode. Quel genre de collaborateur est-il ?
Il sait toujours où il veut aller.
En quoi ce projet diffère-t-il de vos précédentes collaborations ?
Il est né d’une profonde amitié et d’une grande considération mutuelle. Tout ce que fais pour lui découle de ce sentiment.
Était-il important de vous de proposer un produit unisexe ?
Nous étions d’accord pour qu’il soit facile pour tout le monde de l’enfiler - pour ne jamais l’enlever.
Envisagez-vous de développer un vestiaire plus complet ?
J’attends, le stylo à la main, que le téléphone sonne.
Le slogan brodé « Head high and fuck’em all » vous est-il familier ?
Il pourrait être celui de ma famille.
Disponible sur
www.bellafreud.com et www.cavethings.com