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A la recherche d’un vin d’exception ?

Festivités de fin ou début d’année, célébration particulière ou quotidien enchanté, les occasions d’ouvrir une belle bouteille – tout en sachant consommer avec modération, n’est-ce pas ? – abondent. Pour ceux, argentés mais pas pour autant couchés sur les listes d’allocataires de prestigieux domaines, les ventes de vins organisées par Tajan sont l’occasion rarissime de côtoyer une Romanée-Conti ou un Corton-Charlemagne-Coche-Dury. Ariane Brissart, spécialiste au département Vins et Spiritueux de la maison d’enchères parisienne, nous éclaire sur cette vente remarquable du 29 novembre. Quelques pistes à retenir également pour la vente du 25 janvier...

Entrée chez Tajan il y a une vingtaine d’années, Ariane Brissart a eu l’occasion de visiter les plus belles caves de particuliers. Rappelons que la maison est à l’initiative des premières ventes aux enchères de vins en France avec, en 1973, une dispersion de flacons organisée sur le thème “Il faut sauver Venise”. Poursuite paisible sur cette voie à la faveur de fonds de caves lors d’inventaires puis accélération en 1997 : le succès de la vente de la cave du restaurant Maxim’s par Jacques Tajan incite à la création d’un département en propre. Aujourd’hui, la maison organise cinq ventes annuelles, dont celles de ce jour et du 25 janvier prochain constituent les points culminants en termes de qualité et d’exclusivité. “Notre vente du 29 novembre est emblématique en cela qu’elle rassemble un très bel ensemble de vins de la Romanée-Conti, un domaine aux dimensions restreintes, dont 5.000 bouteilles de Romanées-Conti sont issues chaque année”. Seuls les rares allocataires, comprenez les clients fidèles, de la première heure, sélectionnés… peuvent accéder aux flacons mythiques, par l’achat d’une caisse où une unique bouteille de Romanée-Conti voisinera avec les autres crus du domaine, dont La Tâche (en moyenne 20.000 bouteilles par an), Romanée-Saint-Vivant, Grands Echézeaux, Echézeaux, Richebourg. Sous la baguette du Ô combien charismatique Aubert de Villaine, le domaine a atteint des sommets d’excellence avec un vin évoqué comme “le plus désirable au monde”.

“Nous proposons deux caisses de Romanée-Conti, l’une de 2014, l’autre de 2015, réputée pour être une très belle année”, indique Ariane Brissart. L’ensemble des vins de la vente provient de particuliers qui ont constitué de belles caves en achetant dans les années 1980 et 1990. “Le choix de s’en séparer correspond généralement à un changement de vie : établissement à l’étranger, poursuite d’un projet de collection d‘objets d’art…” souligne Brissart. Dans tous les cas, la spécialiste se déplace, rencontre les propriétaires, examine les documents de provenance (de nombreux clients disposant de factures d’acquisition à la source) : “Avec une dispersion annuelle de 25.000 bouteilles, cette démarche est primordiale afin de garantir à nos clients l’authenticité et d'excellentes conditions de conservation des vins : sans variation de température, vibrations néfastes, lumière.” Précautions renforcées par la mise en cartons effectuée exclusivement par les équipes Tajan, et une vérification bouteille par bouteille.

Toujours en Bourgogne, le domaine Coche-Dury et son étroit terroir d’excellence aux très petits rendements implique le même système d’allocations, donc la rareté.
Versant Rhône ? Les Mouline, Turque et Landonne de chez Chave sont proposés, suivant les millésimes, entre 300 et 400€ la bouteille.

Côté bordelais ? “Trois belles caves des années 1990 et 2000 avec tous les plus grand crus de bordeaux : Lafite, Mouton, Petrus, Cheval Blanc, Yquem, Latour, Haut-Brion, Ausone : tout cela dans de grands millésimes, à savoir 1990, 1995, 1996, ainsi que les rares 2000.” En contrepoint, deux caisses “Carré d’As” : l’une en magnums et l’autre en doubles magnums (dont seules 94 ont été constituées), présentées à 25.000€.

Doubles magnums de Pétrus, de Margaux, de Haut-Brion et de Latour, so chic sur une table, mais il va falloir convoquer le ban et l’arrière-ban pour déguster ces nectars avec les égards qui leur sont dus !

Autres raretés de cette vente ? Un bel ensemble de champagnes Roederer, dont le Cristal présenté en mathusalem, millésime 1990 (sorti pour l’année 2000), ainsi que différents flacons de Cristal dans différents millésimes. 1989, 1993, 1994, 1995, 2000, 2005, 2007 en coffret d’origine. “Cristal est une grande cuvée de la Champagne, et 2005 une année magnifique, précise Ariane Brissard. Elle a la particularité d’une bouteille transparente à fond plat.” Vestiges des usages protocolaires en vigueur, lorsque ce vin était servi à la cour du Tsar.

 

Le vin le plus jeune ? Qui est aussi le plus cher : la caisse de Romanée Conti 2015 (27.000-30.000€).

Le vin le plus vieux ? Un armagnac Pierre Célestin de 1893 avec capsule cire (450-500 €).

Le vin le moins cher ? Un bordeaux Château Petit-Pierre de 1964 : 5-6€ ?

 

Vins et spiritueux, vente à l’Espace TAJAN,
29 novembre 2018 à 14h,
25 janvier 2019 (Grands vins)
37, Rue des Mathurins, 75008 Paris, 
www.tajan.com

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