Quels sont les tubes de l'automne ?
Derrière ce drôle de pseudonyme officie Thomas Roussel, compositeur et producteur français surdoué. En témoigne un CV qui force le respect : des collaborations avec Je Mills, la composition d’un opéra pour Loris Gréaud, Cellar Door, et des musiques de défi lés ultra-orchestrales. On se souvient encore avec émotion des cinquante musiciens classiques rassemblés au défi lé Dior Homme automne-hiver / à Canton… Voici enfi n The Future Comes Before, premier album enregistré à Londres, notamment dans les studios d’Abbey Road. Il irradie de l’amour de Prequell pour la symphonie comme pour la pop, ce que l’on entend dans ses featurings avec Fyfe, Rae Morris ou Cruel Youth. Érudit mais accessible, et d’un chic qui transparaît aussi dans la silhouette élancée de Thomas Roussel.
À 22 ans, ce joli garçon à la longue chevelure blonde désordonnée fait preuve d’une maturité épatante lorsqu’il s’agit d’incarner le rock’n’roll. Ce qui n’est pas surprenant : fi ls de la poétesse Judith Gracie, qui l’a élevé seule, Isaac Gracie a grandi à l’ouest de Londres, où il a écrit ses premiers morceaux il y a une petite décennie… tout en entraînant sa voix à l’église ! Ses ambitions sont à chercher ailleurs que dans l’excès des guitares saturées. Sous infl uence Ryan Adams et Leonard Cohen, Isaac vient de publier un mini-album aux cordes mélancoliques, dont des perles comme Reverie ou All In My Mind laissent à penser que l’on tient là l’un des dignes héritiers de Je Buckley.
À l’orée de la trentaine, ce grand gaillard a déjà connu plusieurs vies : dans le stylisme, le chant, la danse – qu’il a pratiquée assidûment au sein de la scène ballroom française, qui ressuscite les plus belles heures du célèbre voguing new-yorkais… Aujourd’hui, Kiddy Smile est la nouvelle sensation de la musique house, grâce à ses tubes Let a Bitch Now et Teardrops in the Box, et le soutien de personnalités comme Beth Ditto ou Jean-Paul Gaultier. Pourquoi on l’aime tant ? Parce qu’outre l’e cacité de ses morceaux, il est heureux d’assumer haut et fort son homosexualité et sa couleur de peau. On attend de pied ferme son premier album, réalisé aux côtés de Boston Bun d’Ed Banger et de Julien Galner de Chateau Marmont.
Elle est belle et son allure s’impose. Mannequin ? Non, chanteuse. Née il y a vingtquatre ans à Septèmes-les- Vallons, bourgade nichée près de Marseille, Clara Luciani a commencé à écrire des chansons au début de l’adolescence, à la guitare, et a fait ses débuts sur scène avec La Femme. Puis elle s’est lancée dans l’aventure d’Hologram, un duo avec Maxime Sokolinski, le frère de la chanteuse Soko. Remarquée lors des premières parties de Raphael ou de Benjamin Biolay, elle a depuis imposé sa voix profonde, ses chansons sous infl uence François Hardy et Nico, son charisme romantique… et son don de surprendre puisqu’on a pu l’entendre sur un titre de Nekfeu, Avant tu riais ! Miss Luciani va sortir son premier album dans les mois à venir, et on vous l’a rme : ça va être très beau.
Duo parisien formé par les cousins Jonathan et Guillaume Alric, The Blaze buzze très sérieusement depuis quelques saisons, avant tout grâce à l’esthétique de leurs clips, à la fois urbaine et méditerranéenne. Avec quatre millions de vues, Territory leur a valu une fan base immédiatement énamourée. Normal : Jonathan a fait une école de cinéma et veille à ce que l’image colle au plus près du son, longuement façonné par Guillaume, musicien actif sur la scène française depuis une dizaine d’années. En résulte une électro épurée, à la fois énigmatique et émotionnelle et au fort potentiel scénique, qui fait de la proposition artistique de The Blaze un voyage multidimensionnel.
On l’entend depuis le début des années sans jamais le saisir. Skateur averti et électron libre assumé, le Parisien Lomepal a attendu le temps qu’il fallait pour façonner son premier album, qui s’impose instantanément comme un classique du terrain rap francophone actuel. Produit par le brillant beatmaker Superpoze, The Shoes ou encore JeanJass, Flip bénéfi cie de featurings alléchants avec Camélia Jordana, Fingz ou Roméo Elvis, jeune sensation de la scène belge. Surtout, il conjugue instrumentations mélodiques, rythmes sophistiqués et textes fédérateurs. Évitant l’écueil de la vulgarité et posant maquillé en femme sur sa pochette, Lomepal se raconte sans ego trip. Ça fait du bien.
Fan de Randy Newman, de Cat Power et de Keren Ann, qui l’a prise sous son aile, cette chanteuse et multiinstrumentiste accomplie est née à Tel Aviv, où elle a été élevée par une mère comédienne et un père compositeur et cinéaste. Aucun souci d’inspiration ni de faute de goût dans son folk référencé qui a déjà nourri deux disques, surtout remarqués en Israël… jusqu’à ce qu’elle s’installe à Paris. Sans doute pour passer plus de temps avec son amoureux, le photographe Amit Israeli, et pour lancer sa carrière en Europe. Ce qui commence bien avec le succès de Once Again, extrait de son premier album réalisé par Clément Ducol (Camille, Christophe, Vincent Delerm) et où elle joue guitare, piano ou encore saxophone.
Crédit photos : Berrère & Simon, Sylvain Lewis, Claudia Revidat, The Northside Issue, Amit Israeli, DR