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Quels sont les cinq meilleurs films de Ken Loach ?

A 86 ans, Ken Loach, déjà deux fois récompensé par une Palme d’Or, est le vétéran du Festival. A l'heure de la projection de The Old Oak, jetons un œil dans sa riche filmographie. 

Ken Loach. Crédit : Joss Barratt
Ken Loach. Crédit : Joss Barratt
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Kes (1969)

Film de peu de mots, sec, terrible, le deuxième film de Loach suit au plus près un adolescent solitaire, délaissé par sa mère et quotidiennement humilié par un frère cruel. Sa seule raison de vivre, un faucon, Kes, dressé avec amour et patience. L’on songe beaucoup au magnifique travail du photographe Chris Killip qui photographia ces terres d’Angleterre écrasées par la misère et le désespoir. 

Ladybird (1994)

Porté par une magnifique actrice, Crissy Rock, ce portrait de femme malmenée par la vie, et c’est un euphémisme, sidère par son âpreté, chaque plan semble comme une craie crissant sur le tableau noir. Il évoque fortement ce qui sera la matrice du cinéma des frères Dardenne : au plus près des personnages, regardé-es quand toute la société détourne les yeux. 

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Sweet Sixteen (2002)

Après une série de films trop didactiques et manichéens, Loach revient à l’essentiel, c’est-à-dire au cinéma plutôt qu’aux pamphlets un peu pénibles. C’est de nouveau un adolescent qui est au centre du récit, et de nouveau un adolescent qui rêve d’un foyer équilibré…même s’il faut passer par la case des combines douteuses, alors que sa mère doit sortir de prison, à l’occasion de ses 16 ans. Filmé à l’os, prenant d’un bout à l’autre du récit, sobre, c’est une des plus belles réussites de son auteur. L’acteur principal, Martin Compston, alors amateur, deviendra une star en Angleterre, notamment pour son rôle dans la série Line of Duty.

Le Vent se lève (2006)

Alors que les soldats anglais débarquent en Irlande en 1920, pour mater les velléités d’indépendance, des paysans s’organisent, comme ils peuvent, pour leur résister. Formellement ultra-classique, ce film âpre, dont l’intensité retombe parfois, pas toujours assez affiné pour emballer sans réserve, est pourtant attachant, sans doute parce que ses interprètes - l’extraordinaire Cillian Murphy en tête - incarnent leurs personnages avec tant de force et de conviction qu’ils nous embarquent avec eux. 

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Looking for Eric (2009)

Propulsé par un pitch magnifique - un postier dont la vie se délite s’adresse, comme l’on convoquerait Dieu, à Eric Cantona, dont le poster trône dans sa chambre, et le voit débarquer dans sa vie morne…Le roi de Manchester United, ou son double fantasmé, lui sert alors de gourou…Drôle, fidèle à l’esprit Cantona - un peu d’autodérision, des aphorismes philosophiquement approximatifs mais percutants, beaucoup d’énergie vitale -, ce film détonne dans la filmographie au ton austère de Ken Loach. Malgré ses imperfections, difficile de ne pas éprouver pour lui une grande tendresse, tant il incarne, autrement, toute la démarche du cinéaste : réparer les cabossé-es de l’existence. 

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