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Pauline Ducruet : "J’ai toujours aimé jouer sur les contrastes"

Connue comme étant la fille de Stéphanie de Monaco et la petite-fille de Grace Kelly, Pauline Ducruet a tout d’une étoile. Si elle a grandi dans la tradition princière, c’est dans la mode que la jeune femme a décidé de se faire un nom. Avec son label unisexe Alter, la belle bouscule les codes. Rencontre passionnée au détour d’une interview.
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L’Officiel : Quelle a été votre première rencontre avec la mode ?

Pauline Ducruet : C’est en voyant les photos de ma mère lorsqu’elle était plus jeune, quand elle a fait de la chanson. Ça a été mon premier rapport à la mode à proprement parler. Sinon, j’ai toujours eu une certaine sensibilité créative, j’ai toujours adoré créer, dessiner… J’avais des poupées étant enfant et je leur faisais des vêtements en papier. La mode était déjà un moyen de m’exprimer.

 

LO : Pourquoi avoir lancé votre propre marque, Alter ?

Aussi jeune que je me souvienne, j’ai toujours voulu avoir ma propre marque de vêtements. Depuis la petite école, quand on me demandait ce que je désirais être plus tard, je répondais styliste designer. (Rires) Alter est un rêve de petite fille que j’ai réalisé. Je m’en suis évidemment donné les moyens en me formant à l’Istituto Marangoni Paris, puis à la Parsons School of Design à New York.

 

LO : Votre approche du style et du design est-elle basée sur l’instinct ?

Mon travail est très spontané et instinctif. Je transporte quotidiennement un calepin avec moi pour prendre des notes. Les idées me viennent de partout : d’une photographie, de l’architecture autour de moi, de l’art, d’une texture sur un mur, d’un dessin, de personnes que je croise dans la rue… De ces observations naissent de premières ébauches. Puis tout ça mûrit dans mon esprit avant de donner lieu à une collection que je peaufine au gré du temps.

 

LO : Quelles sont vos inspirations quotidiennes ?

J’aime travailler des pièces classiques que je remasterise à la sauce Alter. Pour ma première collection, par exemple, j’ai trouvé le moyen de traiter le trench d’une façon originale. Mon but est d’apporter un petit twist plus moderne et edgy. Avec cette pièce, j’ai imaginé un trench en satin de soie assez lumineux. Je pars d’une base assez simple, puis je le travaille avec des matières un peu différentes et des finitions inhabituelles, comme avec les bords francs qui sont omniprésents dans ma dernière collection.

 

LO : On peut retrouver un peu de l'audace de votre mère avec vos créations en denim et cuir, mais aussi un peu de l'élégance de votre grand-mère avec vos pièces en satin... Est-ce volontaire ?

Je ne pense pas que ce soit volontaire. On est forcément tous très influencés et inspirés par les femmes qui ont marqué notre vie… D’autant plus lorsque l’on grandit auprès de femmes aussi iconiques et qu'on les prend comme modèles. Elles ont nécessairement eu un impact sur moi, dans ma vie. C’est probablement en cela qu’on retrouve un peu de leur empreinte dans Alter.

 

LO : Alter oscille entre vestiaire masculin / féminin, matières de luxe / upcycling, fluidité / rigidité : pourquoi jouer sur une certaine dichotomie ?

Il s’agit là de toute la reflexion d’Alter. Je désirais avoir une marque de luxe qui soit à la fois éco-responsable et unisexe, deux choses qui peuvent pourtant paraître antinomiques. J’ai toujours aimé jouer sur les contrastes. Je pense que c’est  quelques chose avec lequel j’ai grandi : du Monaco très luxueux à l’univers très éclectique et créatif de New York… Il s’agit de deux héritages que j’ai voulu transmettre à travers la marque.

 

LO : Sur quelle équation repose le succès de votre marque ?

C’est une belle question ! (Rires) La marque est encore très récente, c’est pourquoi je pense qu’Alter se caractérise par sa volonté de transmettre des valeurs sociales et responsables malgré son positionnement luxe. L’équation serait donc son engagement pour une mode moins polluante grâce à une orientation éco-responsable, puis sa réflexion autour des questions identitaires et raciales en véhiculant un message à propos de l’égalité des genres.

 

LO : Avec la pandémie actuelle, quel avenir espérez-vous pour Alter ?

Suite au premier confinement, je me suis vraiment questionnée quant à la suite pour Alter. J’ai ainsi souhaité mettre un réel accent sur l’éco-responsabilité. Notamment sur le rythme des collections pour pallier la fast fashion et la surconsommation. Depuis cette pandémie, j’ai pris la décision de ne faire plus qu’une seule collection par an. Elle ne sera pas forcément plus grande, il n’y aura pas plus de pièces. Puis, d’autre part, j’ai décidé d’avoir un sourcing réel des matières : avoir recours au moins de synthétique possible, ou encore bannir le coton, qui est une fibre certes naturelle mais très polluante. Pour l’avenir, Alter privilégiera ainsi les matières garanties sans pesticides. Enfin, à court terme, j’espère grandement pouvoir présenter mon défilé en juin 2021 et révéler la collection Alter 2022… À condition de l’évolution de la situation, des éventuels confinements et reconfinements bien évidemment.

 

LO : 3 mots qui, selon vous, résument le mieux l'essence de votre label ?

Contraste. Liberté. Alternatif.

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