La mode vote-t-elle vraiment vert ?
À défaut de respecter totalement les intérêts de la nature, la mode en porte déjà la couleur. Réputé peu seyant, ingrat même, le vert affole les compteurs à l’approche de l’automne : les néoclassiques Givenchy ou Nina Ricci y cèdent ; les maximalistes Marc Jacobs (en photo) et Molly Goddard aussi et la rue ne rate pas le coche... Parce que s’habiller vert, c’est hisser haut l’organique face à l’artifice. Ladite couleur puise ses racines dans la nature, ainsi les tailleurs faussement bourgeois de Burberry par Riccardo Tisci évoquent l’herbe de Hyde Park tandis que les robes-chemises d’Emilia Wickstead ont le pigment d’olives fraîchement cueillies. Les tricots de Louise Trotter, débarquée cette saison chez Lacoste, en appellent eux à la cime des forêts d’épineux. L’histoire retiendra aussi, au-delà du style AS Saint-Étienne saison 1975/76, un nouveau paradigme de défilé raisonné, sans recours mégalomane au high-tech et à l’énergie qu’il consomme. Il n’en faut pas plus pour se réjouir que la mode, l’une des industries les plus polluantes de la planète, entende l’appel de la nature.