Chez Sean Suen, une rêverie d’été où la mode épouse la musicalité de l’instant suspendu
Sean Suen traduit en vêtements l’émotion flottante entre rêve et réalité inspirée par Debussy.
Par un après-midi d’été, dans la lumière oblique d’une bibliothèque silencieuse, les particules de poussière flottaient comme suspendues dans le temps, tandis que le garçon, assoupi à son bureau, s’égarait aux confins du rêve. Entre veille et sommeil, ses pensées dérivaient, indiscernables de la réalité. La musique de Debussy, douce et fluide, traversait son être, éveillant en lui une sensation d’envol — une chevauchée céleste dans un vide infini. Lorsqu’il rouvrit les yeux, tout était resté figé : les livres, la lumière, le chant des cigales. Dans cet entre-deux impalpable, où le temps échappe à toute mesure et le sens aux mots, l’esprit se libère des carcans logiques. C’est ce moment suspendu que Sean Suen cherche à traduire dans sa collection Printemps/Été 2026 : des couleurs fluides et incertaines, des superpositions de matières et de textures inattendues, des formes déstructurées qui suggèrent une conversation intime entre le corps et l’instant. Chaque pli, chaque détail disruptif devient un point de fuite, une brèche dans la narration linéaire, où la conscience s’évade. Ainsi, le vêtement devient le reflet d’un état d’âme, une musique portée sur la peau, un rêve habité.