Voyage

Bahreïn, la perle du golfe arabique

Son nom signifie “Les deux mers”. Plus petit pays du golfe arabique, Bahreïn est un archipel de trente-trois îles. Son histoire est teintée de vieux récits mythiques , notamment ceux de la civilisation Dilmun, voisine de l'antique Mésopotamie, trois mille ans avant notre ère. Aujourd'huiI, Bahreïn est connu pour ses perles, sa ville moderne, son pétrole, ses traditions et un arbre unique au monde. Récit d'un voyage entre ruelles pastel, architecture moderne et déserts de sable... Un îlot d'immortalité.
watercraft vessel vehicle transportation boat person human water waterfront

LES TRADITIONS

Le petit royaume conserve précieusement sa culture multimillénaire. Entre sites classés, savoir-faire ancestraux et curiosités naturelles, florilège des lieux à ne pas manquer.

Muharraq
Dans la vieille ville, sur l’île de Muharraq, la richesse du passé apparaît à tous les coins de rues. Les portes massives en bois s’ornent de délicates gravures, les murs de plâtre ressemblent à des broderies de dentelle. Avant que Manama ne devienne la capitale actuelle, Muharraq était le centre du pays, le point de départ de la Route de la perle*. On se perd volontiers au fil de ses ruelles et de ses souks.
*La Route de la perle, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, traverse la ville de Muharraq (certains bâtiments sont encore en travaux et la Route sera terminée en 2020).

La pêche à l’huître perlière
Cela fait des millénaires que les perles fines trouvées dans les huîtres de la baie constituent le plus grand trésor de Bahreïn. La perle est un mécanisme d’autodéfense de l’huître qui entoure de nacre un grain de sable qui a pénétré dans sa coquille. Les perles de Bahreïn sont réputées pour leur couleur et leur brillance. La maison Cartier y est venue, il y a plusieurs années, suivie par tous les plus grands joailliers. Pour pêcher ces perles qu’on dit les plus belles au monde, il faut embarquer à bord d’un bateau, se rendre dans la baie et plonger, un panier tressé accroché à l’épaule. On ramasse les huîtres enfouies dans le sable à plusieurs mètres de profondeur et l’on remonte avec son butin sur le bateau. Au moment de l’ouverture, le suspens est palpable et les yeux sont rivés sur les coquilles fraîchement ouvertes, à la recherche du trésor étincelant. Toute perle trouvée appartient à celui qui l’a pêchée. Selon les pêcheurs professionnels, on compte en moyenne une perle toutes les cent huîtres. À l’origine de ces perles, les différents courants qui traversent la baie. Il faut de la patience donc, du souffle, de l’attention et surtout... de la chance !
Pearldiving.bh

L’arbre de vie
Au milieu du désert, sur une dune de sable et sous un soleil de plomb apparaît un arbre solitaire. Plus de 10 mètres de haut, un vert éclatant. Nous sommes à deux kilomètres de Djébel ad Dukhan, le point culminant du pays qui s’élève à 134 mètres. Il faut s’y rendre à pied et passer sous ses branches. Là, à l’ombre de ses feuilles, une musique se fait entendre. Celle du vent qui s’engouffre dans ses branchages, mêlée au chant des oiseaux nichés plus haut. Certains disent que l’arbre parle, d’autres qu’il exauce les souhaits, d’autres encore qu’il est le dernier vestige du jardin d’Éden. Beaucoup de légendes entourent celui dont la présence reste encore aujourd’hui un mystère de la nature. Cet acacia est là depuis presque 500 ans, ce qui est un exploit pour cette espèce; mais surtout, la question qui se pose est la suivante : comment un arbre a-t-il pu pousser, et surtout survivre, seul en plein désert? Alors les scientifiques, chercheurs et botanistes se sont mis en quête de sources souterraines afin de trouver des explications... On fait des prélèvements d’écorce en son cœur, on ne trouve pas d’eau, on recommence, on imagine un champignon qui le maintiendrait en vie... On cherche encore et encore en oubliant d’écouter ce qu’il dit.

Le fort Qal’at al-Bahrain
Alors qu’au loin pointent les buildings de l’impressionnante skyline de Manama, les yeux se promènent sur les ruines de ce qui est supposé avoir été le port de Dilmun. Ce fort au bord de l’eau est un témoin de la grandeur de cette civilisation passée. La visite de ce site classé au patrimoine mondial de l’Unesco est immanquable.

La grande mosquée Al Fateh
Un chandelier en cristal d’Autriche, des lampes en verre soufflé réalisées en France, du marbre d’Italie et du bois d’Inde : la sublime mosquée Al Fateh, construite en 1988, est un monument imposant qui peut accueillir 7000 personnes.

Le chantier naval de Muharraq
À visiter pour monter à bord des dhows, les boutres traditionnels des pêcheurs d’huîtres perlières tout en gardant les pieds sur terre. Les bateaux en réparation surprennent par leur grandeur et leur allure.

Les demeures traditionnelles
Plusieurs anciennes maisons, rénovées pour certaines, sont ouvertes à la visite. La maison de Mohammed Bin Faris, musicien qui fut connu pour sa réinterprétation des chansons des pêcheurs de perles, la maison Bin Matar et la maison du cheikh Bin Ali, sont des exemples typiques d’architecture bahreïnie. À visiter aussi, la maison Kurar pour découvrir l’art de la broderie de fils d’or ou encore la maison Mattar Jewelers, qui appartient à la plus vieille famille de négociants en perles du pays.

Haji’s Cafe
Situé dans une ruelle du quartier de Manama, ce restaurant typique propose des plats traditionnels tels que le biryani (du riz aux épices accompagné au choix de poulet, de bœuf ou de crevettes), le poisson fraîchement pêché, le dal de lentilles, le yaourt frais aux herbes ou encore les salade de légumes.
Road 471, Bab Al Bahrein, Manama.

Al Razji (House of Coffee)
En arrivant il faut choisir entre une eau de rose et une eau de citron avant de déguster les copieux plats qui figurent à la carte. Caviar d’aubergines, houmous, poulet grillé et poissons frais...
Road 917 Al Muharraq.

Le Musée national de Bahreïn
Retour au temps de la civilisation antique de Dilmun. On y apprend l’épopée de Gilgamesh, récit épique de la Mésopotamie, mais on peut aussi découvrir les traditions du pays grâce à des reproductions des métiers traditionnels, des tisseurs d’osier aux pêcheurs de perles.
Shaikh Hamad Causeway, Manama.

 

LA MODERNITÉ

Une skyline avec des buildings récents et des gratte-ciel audacieux : Manama, la nouvelle capitale de Bahreïn, a des airs de ville du futur. On y sent l'émulation et l'énergie propres aux grandes capitales mondiales. Un quart de la population du pays habite cette cité moderne.

Le World Trade Center
Ce bâtiment dessiné par WS Atkins est l’un des projets les plus ambitieux du pays. Par sa forme déjà : les deux tours jumelles ressemblent à des voiles de bateau. L’idée est d’illustrer une volonté nouvelle, celle de prouver au monde que Bahreïn ne se contente pas d’exploiter le pétrole de son sous-sol, mais qu’il s’engage dans une démarche en faveur des énergies renouvelables. Ici, c’est le vent qui est utilisé. Les tours de 240 mètres de haut sont reliées par trois ponts qui supportent chacun une éolienne.
Ce superbe bâtiment aux formes acérées accueille également un hôtel 5 étoiles et des boutiques de luxe.

Le souk de Manama
Il faut passer Bab-Al Bahrain, “la porte de Bahreïn” pour pénétrer dans l’ambiance du souk. Ses rues étroites qui accueillent une profusion d’étals de produits divers sont accessibles à certaines heures de la journée. Le matin, de 11h à 13h, puis l’après-midi à partir de 16h (ici on respecte l’heure de la sieste). Sous la lumière tamisée par les grandes voiles qui protègent du soleil se presse une foule de curieux et d’acheteurs de toutes nationalités. Marché aux bijoux, marché aux épices, huiles essentielles, encens... le souk de Manama offre le traditionnel cocktail de sons, de couleurs et de parfums de l’Arabie.

Le théâtre national Al-Manama
C’est le centre des grands événements culturels du pays. Conçu par l’agence française Architecture Studio (à l’origine de l’Institut du Monde Arabe à Paris), le théâtre national a ouvert ses portes en 2012 sur une lagune face au Musée national. “Tout en transparence, il instaure un dialogue harmonieux avec le Musée national avec lequel il partage des espaces publics qui fondent ce quartier culturel en devenir”, expliquent ses architectes. Il est coiffé d’une canopée composée d’un tissage d’aluminium ajouré qui filtre la lumière et modère les fortes chaleurs – comme une grande ombrelle inspirée des toits traditionnels du pays en vannerie. Enchâssée dans cette canopée, une coque revêtue d’inox abrite un auditorium de 1000 places dont la forme, qui évoque la coque inversée d’un boutre traditionnel, est entièrement recouverte d’orme.

Le circuit international de F1 de Sakhir
Étape incontournable du Championnat du monde de Formule 1 depuis son ouverture en 2004, le circuit de Sakhir accueille chaque année des milliers de passionnés de sports mécaniques. Il a été dessiné, comme les circuits de Shanghai et de Sepang, par l’architecte allemand Hermann Tilke. Son emplacement, proche de la capitale, en plein désert, impose des contraintes techniques particulières. Afin d’éviter les dépôts de sable sur la piste, les organisateurs doivent vaporiser autour du circuit un produit adhésif qui retient le sable à l’extérieur.

Le Quartier Block 338
Récemment réhabilité, ce quartier piétonnier est sans doute l’endroit le plus branché de la capitale. Ses ruelles foisonnent de galeries d’art, de boutiques de créateurs et d’œuvres de street art. Les couleurs s’affichent sur les murs et lorsque l’heure du dîner approche, des files d’attente se créent pour disposer d’une table dans les meilleurs restaurants.

24 h à Bahreïn, les immanquables :
1. Commencer la journée par un petit déjeuner chez Saffron by Jena et ses saveurs traditionnelles.
Saffronbyjena.com
2. Allez à Muharraq pour découvrir l’histoire de la perle bahreïnie, ses maisons de pêcheurs, ses marchands...
3. Déjeuner dans le centre d’art contemporain La Fontaine qui propose, en plus de son exposition temporaire, un spa ainsi qu’un restaurant !
Lafontaineartcentre.net
4. Pour le dessert, aller au Café Nassef pour une glace aux fruits frais. Des recettes traditionnelles qui font son succès depuis plus de cent ans.
5. Se rendre au fort de Qal’at al-Bahrain au coucher du soleil.
6. Terminez la journée au souk de Manama pour rapporter des épices et autres souvenirs de Bahreïn.
7. Dîner au Hazel Rooftop Lounge au son des artistes de la scène musicale bahreïnie.
Hazel.bh

 

CARNET PRATIQUE

VOLS
Avec Gulf Air, vol direct quotidien depuis Paris CDG. À partir de 413 € l’aller- retour.MONNAIE
Le dinar bahreïni (BHD) est la monnaie officielle depuis 1965. 1 BHD vaut environ 2,40€.

DÉCALAGE HORAIRE
+2h à Bahreïn si Paris est
à l’heure d’hiver.
+1h pendant l’heure d’été.

FORMALITÉS
Pour entrer sur le territoire, votre passeport doit être valide plus de 6 mois après la date d’entrée dans le pays. Pour les ressortissants français, il faut également un visa délivré en ligne.

CLIMAT
Subtropical aride. Très chaud et humide en été (35 °C en moyenne avec des pics jusqu’à 50 °C), plus doux en hiver (en moyenne 20 °C, au minimum 12 °C).

PLUS D’INFORMATIONS
Btea.bh.
Best of Bahrain :
tél. +973 32 001 108 et Bestofbahrain.com

 

QUELQUES ACTIVITÉS À NE PAS MANQUER
- Une course de karting à toute vitesse sur un circuit reproduisant celui du Grand Prix de F1.
- Une balade à cheval autour du fort antique.
- Une journée à Jarada, au nord de Bahreïn : un banc de sable qui apparaît le matin et disparaît le soir sous les eaux. On s’y rend en bateau et l’on s’y installe pour bronzer, pique- niquer. Peu à peu, la mer remonte et l’on doit se rapprocher de plus en plus de ses voisins avant de finir par quitter les lieux pour faire place à la mer.
- Une plongée dans les fonds marins : dauphins, poissons volants ou encore dugongs (mammifère marin rare et menacé appartenant à la famille des lamantins)... De nombreuses espèces habitent les fond marins autour de la baie. Dans le récif d’Abu Thalma, à 70 kilomètres
au nord-est de Bahreïn, ou vers Fasht Najwah, on plonge dans les eaux claires à la rencontre d’un monde nouveau.

1 / 10

Recommandé pour vous