Pourquoi il faut lire "La Faucille d’or", d’Anthony Palou
Il y a du Columbo chez David Bourricot. Le journaliste, légèrement désabusé de la vie, d’une famille qu’il aime depuis trop longtemps peut-être, est envoyé enquêter, non pas sur les traces de Peter Falk dans les villas cossues de Beverley Hills, mais en un autre bout du monde, le Finistère, où il nourrit des souvenirs d’enfance. Un marin mystérieusement disparu serait trafiquant de cocaïne ? Notre rédacteur, plus habitué à traiter les dépêches AFP qu’à courir le terrain, s’en moque comme de sa première épuisette. Entre Pennmarch et Saint-Guénolé, il traîne son spleen sous le crachin breton, croise un nain, artiste maudit, une matrone hôtelière, une jolie veuve, quelques marins pêcheurs désœuvrés. Une série de rencontres felliniennes. Anthony Palou, chroniqueur au Figaro, embarque le lecteur en un bateau légèrement ivre.
La littérature classique y croise un humour qu’eut approuvé San Antonio. C’est loufoque, poétique, furieusement nostalgique. Un petit bijou comme déposé par le ressac, en ce pays bigouden, dernière terre des naufrageurs.
La Faucille d’or d’Anthony Palou
Éditions du Rocher