Pop Culture

Parlez-vous le Fendi couramment ?

Pour la 3e édition de ses performances artistiques, Fendi a invité le graffeur Sam Kox, aka Mr Doodle, à faire passer le message sur le rooftop de son headquarter romain. Histoire de parler à la jeune génération.

Avec « F is for… Fendi », la maison de luxe italienne a su rapidement instaurer un dialogue d’un genre nouveau auprès des Millennials. « Doodling Fendi Roma », dernier opus produit et curaté par la marque, vient d’être mis en ligne sur sa plateforme digitale de communication communautaire lancée en février 2017. L’illustrateur londonien Sam Cox, aka Mr Doodle, a pris un malin plaisir à relever le défi en 48h de performance, pratiquant sur place une incontinente création qu’il définit lui-même comme « Obsessive Compulsive Drawing », dessinant en noir et jaune personnage après personnage, avant les faire tous se connecter ensemble, au millimètre près. La rumeur voudrait même qu’il ait largement outrepassé la surface prévue à cet effet, un comptoir en verre miroir, pour déborder sur le toit puis à l’intérieur du bâtiment, le Palazzo della Civiltà Italiana. Sans oublier un sac Peekaboo, best-seller Fendi, qui lui aussi a eu droit à une sauvage customisation. Le petit prince du street art nous raconte en exclusivité cette expérience hors du commun. 

Que représente la maison Fendi pour vous ? 

Sam Cox : Le luxe dans ce qu’il peut avoir de léger et de décalé.  

Ca vous a fait quoi de « doodliser » le rooftop Fendi ? 

« Doodliser » c’est toujours sympa, mais « doodliser » ici fut une expérience vraiment à part. C’était la plateforme rêvée ! Dominer cette architecture magnifique du Palazzo della Civiltà Italiana fut une expérience très excitante pour moi. »

Une anecdote à nous raconter ? 

Le premier jour, j’ai dû y dessiner jusqu’à deux heures du matin, je n’ai pas vu le temps passé. Nous avions amené une playlist musicale géniale, la vue était à couper le souffle, c’était vraiment incroyable…. La nuit tombait, il faisait noir, et les lumières installées pour me permettre de continuer à travailler se reflétaient sur la surface en verre miroir. Avec le ciel sombre et le sol en béton blanc, j’avais l’impression de dessiner sur la lune ou je ne sais quoi, c’était une sensation vraiment unique.

Quelle a été votre première influence artistique ? 

Probablement celle des jeux vidéos ! Adolescent, j’étais accro à Supermario, Crash Bandicoot ou Spyro the Dragon. Je rêvais de créer mon monde imaginaire, avec ses éléments et ses personnages. J’ai rapidement compris que j’aimais dessiner des personnages insolites, en grande quantité. C’est je pense ce qui a déterminé ma création. 

Quel est le support le plus fou sur lequel vous ayez « doodliser » ? 

Quand j’étais étudiant à l’université, j’adorais aller trainer dans le quartier pour y tagger tout ce que les habitants laissaient devant leur porte pour s’en débarrasser. Des vieux réfrigérateurs, matelas, ce genre là… J’avais pris pour habitude de sortir à quatre heures du matin pour graffer tout ce que je trouvais, et je me souviens avoir particulièrement aimé un vieux canapé rose très stylé !

Pourquoi ce nom, « Mr Doodle » ? 

Lors de ma dernière année à l’université, je suis arrivé un jour en cours habillé de vêtements que j’avais, disons, personnalisé. Mon professeur m’a pris en photo en me surnommant « Sam the Doodle Man ». C’est parti de là. 

Quelle a été la plus belle récompense de votre carrière ? 

Celle d’avoir été invité ici par Fendi est une sacrée belle récompense !

Combien de marqueurs possédez-vous ? 

J’en use à peu près quatre par jour, soit 28 par semaine en moyenne. Je travaille aussi beaucoup sur support digital. Sur mon téléphone, ma tablette. Mais je préfère de loin le dessin physique. Quand vous travaillez sur feuille dans un endroit public, il y a toujours quelqu’un pour venir regarder. C’est du concret. 

Avant de devenir « Mr Doodle » à plein temps, que faisiez-vous ? 

Beaucoup de dessins déjà ! De l’animation pour des vidéos dans la musique, des bandes dessinées, du graffiti… J’ai essayé pas mal de choses, mais sans jamais vraiment accrocher, même si dessiner a toujours été ma passion. 

F is For… ?

F is For… Fun ! Les artistes se prennent trop au sérieux ! Et il veulent surtout qu’on les prenne au sérieux. Pourquoi pas, mais je ne pense que cela n’empêche pas une dose d’humour. Faire de l’art est la chose la plus drôle, et moi je veux que les gens prennent autant de plaisir à le regarder que moi à le faire. 

 

 

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