Faut-il aller voir "Le Choc du Futur", le nouveau film de Marc Collin ?
À propos du film
Synopsis — Paris 1978, dans l’industrie musicale à prédominance masculine, Ana, jeune musicienne fauchée, utilise de nouvelles machines électroniques pour se faire entendre. Un jour, elle va créer un nouveau son qui marquera l’histoire et les décennies à venir : un des premiers morceaux d’électro pop, la musique du Futur.
Ce huis clos, tourné chez collectionneur de synthés dans le XIXe arrondissement de Paris, a été réalisé dans un laps de temps de seulement deux semaines. Marc Collin a choisi un fort parti pris : un tournage en digital dans un format Scope, ayant nécessité de beaucoup retravailler l’image, un scénario ambitieux qui met à l’honneur les femmes, ainsi qu’une trame qui ne se transforme pas en success story, afin de montrer au grand jour la réalité d’un musicien.
À propos de Marc Collin
Avec Le Choc du Futur, il s’agit du premier long-métrage du réalisateur, Marc Collin. Sa volonté : permettre de rendre hommage à toutes les femmes qui ont œuvré dans le domaine de la musique électronique et qui sont oubliées, voire passées sous silence. Son constat : il s’avère que l’on connaît très bien Jean-Michel Jarre, mais quasiment pas Eliane Radigue. Le Choc du Futur tente ainsi de réparer cette injustice, en montrant comment on créait de la musique électronique il y a un demi-siècle, tout en soulignant l’importance des femmes dans ce processus.
Le choix d’Alma Jodorowsky comme actrice principale s’est révélée comme une évidence pour lui : elle avait l’âge, s’intéresse à la musique électronique, chante un peu, et sait jouer du clavier. Marc Collin l’avoue lui-même : « Je lui ai envoyé le scénario. Elle m’a répondu un mois après, mais ça l’intéressait. Et je n’ai vu personne d’autre. On n’a pas fait d’essai, rien. C’était elle. C’était simple. » Idem avec le rôle joué par Clara Luciani : « Quand j’ai écrit le personnage, elle s’appelait Clara car je pensais déjà à elle ! Je suis une des premières personnes qu’elle a rencontrées quand elle a débarqué à Paris. Elle avait 18 ans, m’a joué deux ou trois petits morceaux avec sa guitare, j’ai bossé avec elle, elle a un peu tourné avec Nouvelle Vague... En revanche, elle n’avait jamais joué de sa vie. C’était un pari. Et son rêve, alors… »
À propos d’Alma Jodorowsky
Comédienne, mannequin puis chanteuse et musicienne depuis 2012, la jeune Alma Jodorowsky s’est révélée comme la personnalité idéale pour le rôle d’Ana dans Le Choc du Futur. Née au sein d’une famille artistique, elle a toujours été autorisée à rêver et à s’exprimer par de nombreux biais différents. C’est grâce à cette ouverture et sa curiosité qu’elle s’est permise d’explorer tant de domaines : « J’ai toujours été passionnée par la musique. J’y suis venue par l’écriture. Depuis petite, j’écris divers textes et poèmes. » En ce qui concerne la musique électronique, la jeune femme avait peu de connaissances sur le sujet : « Ce n’est pas mon style de prédilection et j’étais heureuse d’en découvrir plus grâce au film de Marc. Les seuls morceaux que j’écoutais jusque-là étaient ceux de Kraftwerk ou de Suicide, des groupes qui mélangent des énergies différentes et pas exclusivement électroniques. Avec Le Choc du Futur, j’ai appris l’importance des femmes dans la naissance de ce mouvement. Elles n’ont jamais été mises en valeur, alors que dès les années 1960, elles étaient déjà de véritables pionnières. »
Le film est fortement inspiré par le mouvement de la Nouvelle Vague, dont Marc Collin est absolument fasciné. Pourtant, Alma Jodorowsky avoue qu’il ne s’agit pas de son genre de prédilection. La Nouvelle Vague a malgré tout marqué la vingtenaire puisque c’est le premier mouvement cinématographique qu’elle a découvert seule, étant adolescente. Il y avait là-dedans une liberté de narration et de mise en scène qui correspondait à son âge, avec des hommes et des femmes très beaux, qui la faisaient rêver. Le Choc du Futur, avec son univers très marqué, faisait ainsi office d’une certaine réminiscence. Et concernant le tournage, Alma confesse : « Rien ne m’a semblé difficile. C’était un terrain de recherches, de plaisir et de liberté. On pouvait essayer plein de choses, recommencer si ça n’allait pas. Tout n’était pas simple, il y avait des contraintes, de temps et d’espace notamment, mais qu’on a justement tenté de transformer en choses positives et constructives. »
Le Choc du Futur, par Marc Collin.
Sortie au cinéma le 19 juin 2019.