Arlo Parks, la révélation musicale de 2021
La musique, cette amie pour la vie, n’est jamais avare quand il s’agit de nous faire des cadeaux. Arlo Parks, londonienne, née de parents aux origines nigériane, tchadienne et française, arrive les bras chargés de présents pour faire oublier la grisaille, dissiper les brumes.
Feutrée, délicatement ombrageuse, brumeuse mais jamais affaissée, oscillant entre danse lascive (l’exceptionnelle Eugene), fugue pop (Hope) et ballade – on écrirait même balade, tant elle nous invite à la suivre – spectrale (Black Dog, offerte à un ami qui regarde la dépression dans les yeux, noirs, d’un chien, celui que Churchill, en lutte contre les vertiges dépressifs, disait ne pas savoir chasser de sa vie), sa musique ouvragée, précise, aux ourlets fins, nous emporte dans son sillage. Un sillage envoûtant aux parfums soul, chaloupés, tendres. D’une langue pudique et fine, portée par un timbre chaud, entre sucrosité et piquant, Arlo Parks parle un genre d’espéranto émotionnel : troubles amoureux, désirs mouvants, mélancolie compulsive. Seule fausse note, cette inclination à flirter parfois avec l’inoffensivement lisse ou l’anecdotique (les datés Too Good, ou Just Go comme catapultés depuis 2006 du studio de Lily Allen). On garde de cette immersion l’impression d’avoir croisé le chemin d’une nouvelle alliée, aux vibrations bienveillantes, avec qui traverser les tumultes contemporains.
Arlo Parks : Collapsed in sunbeams (Transgressive/PIAS). Disponible vendredi 29/01