Lewis Hamilton : "Je tiens à faire savoir que je me préoccupe de développement durable"
Photographie par : Evan Browning
Stylisme par : Alicia Sereno en Tommy Hilfiger x Lewis Hamilton
Propos recueillis par : Yale Breslin
L’Officiel Hommes : quelle est l’inspiration qui préside à cette nouvelle collaboration avec Tommy Hilfiger?
Lewis Hamilton : Dès que nous avons commencé à travailler ensemble, l’idée était de mêler mon identité aux pièces emblématiques que réalise Tommy depuis des années. Nous voulions être pointus. Je suis très sensible au streetwear, et l’accent a été mis sur la rencontre de nos styles respectifs. De là, nous avons suivi d’autres pistes. Pour cette troisième collection que je voulais ambitieuse et formelle, l’enjeu portait sur la façon de s’approprier les pièces. Par rapport à la première collection, nous avons adouci les couleurs. Il y a beaucoup de bordeaux.
Vous a-t-il été difficile de ne pas proposer plus de pièces ?
Très. Mais pour être honnête avec vous, j’ai gardé celles qui n’ont pas trouvé leur chemin dans la collection... Et je suis le seul à les avoir.
Pouvez-vous nous parler des thèmes majeurs ?
Il était vital à mes yeux de privilégier la dimension responsable. J’ai toujours dit à la marque à quel point cela m’importait, et chaque année, une avancée supplémentaire était réalisée. Cette collection a utilisé 45 % de matières éco-responsables. J’insiste particulièrement sur ce point. L’objectif est bien sûr d’arriver à 100 %. Si j’entreprends quelque chose, je veux qu’il y ait un impact. Regardez les défilés : le premier affichait une grande diversité. Travailler avec Tommy m’offre l’opportunité de donner vie à mes idées. Ils écoutent ce que j’ai à dire, et me suivent dans ma démarche.
Êtes-vous surpris que les gens vous demandent à quel point vous êtes impliqué ?
À chaque fois que je m’associe avec quelqu’un, je m’investis totalement. Je vois ça comme un genre de stage ! Travailler aux côtés de la légende Tommy, c’est une expérience incroyable. Irréelle. Avoir l’opportunité d’apprendre autant de ses équipes aussi. Je n’aborde jamais un projet en pensant que je sais tout, parce que ce n’est pas le cas. Je sais ce que j’aime et ce que je n’aime pas, mais la dimension collaborative prime.
Qu’avez-vous appris ?
Cela a vraiment été une étape essentielle dans mon éducation. Dans la vie, quel que soit le sujet, nous accordons peu d’attention à ce qui a permis à tel ou tel objet d’exister. Comme cette chaise sur laquelle je suis assis. Elle a impliqué des êtres humains, un processus créatif, et ainsi de suite. Dans mon boulot habituel, près de 2 000 personnes travaillent sur ma voiture. J’ai énormément de respect pour ce processus. J’ai aussi appris à être patient. En réalisant cette collection, douze mois en amont, comment savoir quelle sera la tendance un an plus tard ? Ce que vont vouloir les gens à l’avenir ? Cela vous ouvre les yeux. Je suis déjà en train de penser à la suite. Il faut être connecté à la culture contemporaine pour ne pas se tromper.
Quelles sont vos pièces préférées ?
Il y en a tant... J’adore le survêtement et les sneakers montantes. Elles prolongent ce que nous avions entrepris pour la deuxième collection. Les sacs banane et les pochettes ont aussi beaucoup d’importance à mes yeux, pour y glisser un téléphone, un portefeuille. Beaucoup de gens vont penser que le blouson en cuir est en cuir... mais ce ce n’est pas le cas. C’était aussi très important pour moi, et une fois que vous le porterez, vous verrez que la sensation est unique.
Dans cette collection, il est aussi beaucoup question de mode intemporelle, de voyage... Pouvez-vous développer ?
Je suis toujours sur la route. Être à l’aise dans ce que je porte est capital. J’essaie de créer des pièces intemporelles. Pour les premières collections, j’ai passé beaucoup de temps à explorer les archives de Tommy, pour m’imprégner des étoffes, des logos, des couleurs. Étudier l’évolution de ses créations était passionnant.
Avez-vous déjà vu quelqu’un en porter ?
Sur les circuits automobiles, oui, souvent, et je me sens alors fier et reconnaissant de constater que cette personne a dépensé de l’argent pour un vêtement que j’ai créé. C’est pourquoi je tiens à faire savoir que je me préoccupe de développement durable. À mes yeux, il s’agit bien plus que de vêtements.
Quelles sont vos matières préférées ?
Je suis très sensible au toucher. J’ai besoin de toucher l’étoffe pour anticiper la sensation qu’elle me procurera. Par exemple, j’ai horreur de sentir les coutures. J’essaie donc de travailler pour qu’elles soient invisibles. Je prête aussi beaucoup d’attention aux détails, comme les étiquettes qui doivent s’enlèver facilement. J’adore la peau de mouton, j’en utilise une version qui l’imite et j’espère que le public y répondra favorablement. Dans une même idée, j’ai travaillé sur une imitation du daim qui a un velouté fabuleux. J’aime beaucoup aussi le velours côtelé – j’ai déniché une veste vintage imaginée par Tommy qui m’a inspiré.
Vous parlez beaucoup de votre aspiration à l’unité, ambition qui est au cœur de cette collection. Espérez-vous qu’elle puisse nous conduire encore plus loin ?
J’espère que cette collection suscitera de l’excitation. Naturellement, la mode réunit les gens. Issus de tous horizons, unis par leur amour de la mode et du style. Tout est possible : moi-même, je n’avais jamais seulement imaginé réaliser mes propres vêtements...
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