Comment le Pitti Uomo va détrôner la Fashion Week de Milan
Sans conteste l'un des plus importants évènements du calendrier Pitti Uomo, le défilé anniversaire de la maison américaine marque les esprits par son envergure. Cis dans le Salone dei Cinquecento, sous les peintures classées de Leonard de Vinci ou Michel Ange, le show vantait l'éminence de Brooks Brothers deux siècles après sa création. Orchestre symphonique loué pour l'occasion, qui jouait une version accoustique du tube inteplanétaire "Empire State Of Mind", casting royal (de Henry Rausch à Etienne de Testa, toutes les faces du moment répondaient présent), plus de 800 seats et 28 minutes 47 secondes de défilé, le spectaculaire avait sa place dans le brief de base. Pensé pour les amoureux du bespoke, qui sont légion à Florence, le retour de l'un des plus grands patrons du tailormade ne pouvait se faire qu'au Pitti. Car entre tradition et avant-garde, le salon maîtrise complètement l'art de plaire à tous les profils.
Pour être crédible au Pitti Uomo, il fallait en plus d'un beau costume et de quelques dizaines de chemises au col amidonné, une petite invitation rose pâle. Celle de l'ouverture du Gucci Garden, of course. Cis dans le Palazzo de la Mercatanzia, bijou architectural de la piazza della Signoria, le concept s'apparente à un véritable musée qui retrace le chemin de la maison florentine depuis ses débuts jusqu'à l'ère Alessandro Michele. En plus d'expositions thématiques, on y trouve une boutique dotée de produits uniques, édités seulement pour l'établissement, ainsi qu'un restaurant dont Massimo Bottura, aka le meilleur chef de la planète adoubé par le World's Best Restaurants pour L'osteria Francescana à Modène. Un nouveau lieu de pèlerinage qui tend à détrôner, en plus de la basilique Santa Maria Novella, l'aura d'excellence milanaise pour sa version florentine.
Piazza della Signoria, 10
Passé par Paris, l'International Woolmark Prize pose ses valises le temps d'élire ses grands gagnants à Florence, dans l'ancienne gare Leopolda. Primés pour leur sens de l'innovation et du design, les trois gagnants de cette édition représentent l'avenir de la création textile : Matthew Miller pour le menswear, Bodice pour le womenswear et DYNE pour l'innovation, en partenariat avec FashionTechLab, le hub pour la recherche textile créé par Miroslava Duma.
Au delà de la pizza, de la pasta et de la foccacia, l'Italie est aussi connue pour son incroyable sens du beau soulier. Grand rassemblement de ce qui se fait de mieux sur le territoire, le Pitti Uomo réunit les mastodontes de la chaussure aussi bien que les nouveaux noms les plus prometteurs de la saison. Fratelli Rossetti, institution milanaise pluridisciplinaire, transforme son swing 50's en graphisme underground digne des années 80 : la semelle est XXL, le cuir glacé, les surpiqûres contrastantes et l'allure résolument cool. Sans lésiner sur la technique cependant, puisque certains souliers sont conçus avec une seule et même pièce de cuir, preuve d'un savoir-faire unique et exceptionnel. Du côté des "jeunes" créateurs, Casablanca 1942 se démarque une nouvelle fois du game général en proposant des modèles urbains, street-crédibles, qui conjuguent cuir souple non doublé, raffia et couleurs naturelles. Guest-star de la saison, la basket en néo-macramé qui peut se targuer de mettre un coup de fouet à votre éternelle paire de Stan Smith. Chez Birkenstock, on parle collaborations high-level, à l'image de l'association de la marque avec Rick Owens le temps d'une installation nomade à Los Angeles qui donne naissance à une paire de sandales "poilues", disponibles en exclusivité dans ce concept-store fait de tôle et de verre. Imaginé par Gonzalez Haase AAS, l'espace sera ouvert au public à partir du 15 mars.
Dominante évidente dans les collections depuis quelques années déjà, le sportswear et la performance se mêlent désormais au vestiaire formel. C'est d'ailleurs le but d'Athlovers, une micro-exposition au sein du Pitti Uomo sponsorisé par Reda - comprenez l'un des plus éminents fournisseurs de tissu italien de haut standing - qui met en scène les labels dont le mantra est basé sur la recherche textile, plus particulièrement de nouvelles formes de lainage à des fins ergonomiques. Le lauréat de l'Officiel ? Aeance. Marque allemande attachée aux valeurs de la belle coupe et de la matière high-tech, c'est une silhouette sportswear complète qu'elle livre à Florence cette saison, le tout coupé dans des étoffes thermorégulatrices à base de laine provenant de Nouvelle Zélande et d'Italie. Adaptables à la ville aussi bien que pendant votre séance de sport quotidienne, les pièces se veulent simples mais efficaces, une série de beaux basiques hybrides aux propriétés sportives incontestées.
