Dragon Hill : un sanctuaire d’art et de sculptures sur les hauts de la Côte d'Azur
Par-delà les collines boisées du vieux village de Mougins, un dragon sommeille. Il ne crache pas de feu, mais il exhale une inspiration brûlante, vivante, artistique.
Fondée par deux galeristes londoniens audacieux, Joe Kennedy et Jonny Burt, la résidence d’artistes Dragon Hill est l’une des cinq maisons-paysages conçues par l’architecte visionnaire Jacques Couëlle en 1964. Cet été, sous la direction de Maxime Combot, la résidence dévoile son tout premier parc de sculptures. Une inauguration aussi pertinente que harmonieuse, à l’image de ce lieu hors du commun.
Caressé par la lumière dorée de la Côte d’Azur, Dragon Hill n’est pas qu’une résidence d’artistes. C’est une œuvre d’art habitée pensée comme une sculpture vivable. Couëlle, maître de l’organique, y a fait dialoguer courbes de pierre et nature sauvage. Depuis, les ombres de Picasso, Jean Cocteau ou encore Yves Saint Laurent ont traversé ses murs. Aujourd’hui, c’est une nouvelle génération d’artistes qui y puise son souffle.
Ici, artistes, collectionneurs, curateurs et fondations se sont rassemblés pour l’ouverture du jardin de sculptures : un événement qui cristallise l’ambition de Dragon Hill de faire vivre des œuvres d’art dans une expérience sensorielle totale.
« Ce jardin marque un nouveau chapitre de notre vision : un lieu où art, paysage et architecture sont intimement liés”, explique Joe Kennedy lors d’un entretien.
De Londres à la Provence, c’est un fil invisible de connexions artistiques qui a donné naissance à ce projet. Pour les co-fondateurs, c’est leur manière de penser hors des cadres, hors des normes, avec une exigence de sens et de beauté, tout en respectant l’histoire du lieu, et de son environnement.
« Lorsque nous avons décidé d'acquérir la villa, nous avons presque dû passer un entretien avec les anciens propriétaires », confiait Jonny Burt, cofondateur du lieu, non sans sourire. Respecter la tradition et l’intimité du lieu est une mission dont ils se portent garants.
La sélection des œuvres, minutieuse, s’inscrit dans une logique de continuité naturelle avec Maxime Combot, ancien directeur du Domaine du Muy et directeur de Dragon Hill depuis son ouverture. Des sculptures de l’Atelier Van Lieshout “Laocoon”, Claudia Comte “The Big Marble Fire Coral”, Gisela Colón “Parabolic Monolith (Supernova)”, parmis d’autres mobiliers design d'intérieurs forment une constellation d’œuvres puissantes et sensibles, à la hauteur de ce territoire empreint d’histoire et de sensibilité.
Parmi les pièces majeures de cette collection inaugurale, “Big Tote” de Antony Gormley trône au centre du jardin. Cette sculpture en fonte de trois mètres, tout en volumes empilés, incarne une silhouette humaine abstraite, imposante et méditative. Son contraste brutal avec les courbes douces de Couëlle crée un dialogue visuel saisissant – une tension entre l’organique et le géométrique.
Non loin de là, “Environnement de Transchromie Circulaire” de Carlos Cruz-Diez joue une toute autre partition : celle de la lumière, du mouvement, de la perception. Conçue à l’origine en 1965, cette installation immersive de panneaux translucides invite le spectateur à devenir acteur du changement visuel. Après Paris, Londres et la Venet Foundation, elle trouve ici un écrin définitif, en parfaite symbiose avec la résidence.
Dragon Hill n’est donc pas seulement un sanctuaire artistique. C’est une invitation à explorer d’autres formes de beauté. Une colline en forme de dragon, baptisée ainsi par un ancien propriétaire, et aujourd’hui réinventée comme une utopie concrète, où la sculpture devient paysage et l’espace, poésie.
Dragon Hill Residence, Chemin de Castellaras, 06730 Mouans-Sartoux
Site internet:https://dragonhill.fr/
Visite sur rendez-vous : hello@dragonhill.fr