Anahi peut-il encore revenir ?
L’histoire : Secoué malgré lui en même temps que la jeune rue, le resto préféré du tout Paris s’émancipe du passé trouble de la rue du Vert Bois grâce à l’impulsion son nouveau propriétaire. Car c'est l'importateur de viandes star Riccardo Giraudi qui en reprend les rennes sous l’œil bienveillant de Carmen, l’emblématique gérante donc le carnet d’adresse a de quoi faire pâlir toute la rive gauche.
L’esprit : Le même, en mieux. De ce cadre un rien désuet au carrelage destroy le cabinet Humbert & Poyet a su tirer profit, imaginant un décor quasi cinématographique de vieux bistrot argentin, dramatisé par l’abondance de marbre, un sol terrazzo, des bouquets immenses et des chandeliers chinés qui brulent toute la soirée. A l’arrière, un bar de poche comme échappé d’un Wes Anderson.
L’assiette : D’une maitrise impressionnante, surpassant largement le primitif besoin de régression carniste. En apéro, une cecina de Kobé presque couture, commandée par Riccardo lui-même et disponible en édition limitée. Le reste suit, moins exclusif certes, mais brillamment exécuté par l’ex-Gordon Ramsay Gabriele Faiella, rompu aussi à l'exercice Nikkei : désaltérant ceviche de loup, umamiesques quesadillas de Wagyu, mignonne salade de quinoa.. Rayon viandes, on choisit entre découpes Cuadril, Picanha, Ojo et Lomo, où la différence se fait sur l’alimentation de la bête (à l’herbe ou à l’herbe et aux grains), mais toutes cuites aux charbons et accompagnées d’indiscibles purées au citron, chimichurri ou jalapenos. Et n’allez surtout pas refuser la carte des desserts : on y trouve l’un des meilleurs soufflés au chocolat noir de Paris.
Le verre : Arbitré par un sommelier averti, qui navigue entre intemporels sud-américains et trouvailles en biodynamie. Rayon cocktails, de belles démonstrations de mixologie contemporaines où triomphent le rhum, le pisco et la cachaça.
49 Rue Volta, 75003