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Rebecca Dayan : "Tourner avec Ewan McGregor est un rêve devenu réalité"

Depuis son rôle d’Elsa Peretti aux côtés de l’acteur McGregor dans la série Netflix Halston produit par Ryan Murphy, Rebecca Dayan multiplie les propositions. Hier à New York, aujourd’hui à Cannes : elle est partout.

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Interview Laure Ambroise

Photographie Carlotta Kohl 

L’OFFICIEL: Vous avez étudié le théâtre et la peinture dès votre plus je une âge, être pluridisciplinaire est une seconde nature chez vous?

REBECCA DAYAN: En effet, j’ai toujours fait plusieurs chose sen même temps. Mais, en tant qu’actrice, il y a beaucoup de moments où l’on ne tourne pas et où l’on doit trouver d’autres moyens de s’exprimer. J’écris donc des courts-métrages. Et j’ai récemment produit un documentaire, Born Free, réalisé par mon amie Paula Goldstein, sur le thème de l’inégalité face à l’accouchement aux États-Unis.

L'O: En plus de produire des documentaires, écrire des scénarios, être actrice avez-vous d’autres cordes à votre arc?

RD: Je dessine toujours, mais je le fais plus pour moi.

L'O: Vous êtes née à Saint-Paul-de-Vence, mais votre vie se dé roule depuis longtemps à New York. Comptez-vous y rester indéfiniment?

RD: Non, je ne compte pas y rester indéfiniment, même si j’aime rais garder un pied ici. New York est la ville où je me suis sentie la plus libre, c’est pour cette raison que j’y suis restée. Mais é le ver une famille ici me paraît compliqué. J’aime être plus proche de la nature et, finalement, je me dis que vivre non loin de la Méditerranée ne serait pas mal. 

L'O: Comment est née votre passion pour le cinéma?

RD: C’est sans doute ma mère, avec qui je regardais beaucoup de films, qui m’a donné cette passion. Quand j’avais 14 ans, elle m’a montré After Hours de Martin Scorsese, et je ne peux expliquer pourquoi mais c’est ce film en particulier qui a éveillé quelque chose en moi pour le cinéma.

LO: Les rôles se sont-ils enchaînés rapidement?

RD: Non, cela a été long et laborieux. Ça a commencé par deux rôles dans la foulée, puis il y a eu une période creuse. Après, j’ai rencontré pas mal de jeunes réalisateurs et producteurs avec qui j’ai travaillé. Ma carrière, c’est un schéma classique fait de castings et de rendez-vous, et de la volonté de me débrouiller un peu par moi-même, trouver des projets sur lesquels travailler en m’impliquant au tout début du processus.

L'O: Quel est le film qui a marqué un tournant dans votre carrière?

RD: Celui-ci. Halston marque pour moi un grand changement,pour le rôle que j’y interprète et par l’ampleur du projet, ce qui est vraiment excitant!

L'O: Vous y incarnez Elsa Peretti quia marqué l’histoire de la joaillerie avec sa collaboration pour Tiffany. Parlez-nous de votre personnage...

RD: Je connaissais évidemment ses bijoux, sa collaboration avec Tiffany, ses photos d’Helmut Newton mais je n’avais aucune idée de son parcours, de sa vie personnelle, et ce fut passionnant de découvrir qui elle était véritablement. Elsa Perreti était une femme ne faisait pas de compromis, qui a toujours fait ce qu’elle voulait faire, envers et contre tous. Elle était issue d’une grande famille italienne et avait 20 ans en 1960... J’imagine que sa famille attendait d’elle une vie assez traditionnelle. Laisser tout cela derrière elle pour devenir designer démontre une vraie force de caractère. Son père, qui n’a pas accepté son choix, lui a coupé les vivres, et elle est partie étudier à Barcelone. C’est à ce moment-là qu’elle est devenue mannequin. Puis elle est partie tenter sa chance à New York. À cette époque, s’inventer une nouvelle vie en tant que femme était encore plus un challenge qu’aujourd’hui. Elsa était une vraie iconoclaste. 

‘Halston’ marque pour moi un grand changement, pour le rôle que j'y interprète et par l'ampleur du projet,ce qui est vraiment excitant!

L'O: Finalement, on connaît son travail, son nom, mais à peine son visage...

RD: À travers ce que j’ai lu, je pense que c’est ce qu’elle désirait. Etre reconnue pour son travail, pas pour sa vie personnelle. La série est une belle opportunité de la faire connaître à de nouvelles générations. Elle est un exemple de femme indépendante accomplie. Et passer tout ce temps avec elle pendant cette année plutôt difficile m’a fait garder le moral.

L'O: Comment êtes-vous rentrée dans la peau de ce personnage?

RD: Lors que le tournage a commencé, Elsa Peretti était toujours vivante, c’était donc une pression supplémentaire de lui rendre Justice, de ne pas tomber dans la caricature ou quelque chose totalement à côté de la plaque. C’était difficile car il n’y a pas beaucoup d’interviews d’elle. La série commence quand elle a 25 ans et se termine quand elle en a 41. À travers les images que j’ai vues d’elle, j’ai appris sa manière de bouger, de poser, de parler,et puis Dan Mina han, le réalisateur, est un puits d’informations sur cette période.

L'O: Pourquoi Dan Mina han est-il si captivé par Halston ?

RD: Dan vivait à New York à cette époque-là, Halston faisait donc partie de sa vie. Et il y a aussi cette envie de redonner au créateur un peu de ce qu’il avait perdu en racontant son histoire, celle de quelqu’un qui a perdu son nom, son identité et l’œuvre de sa vie.

L'O: Halston, c’est la quintessence du glamour des années 70 et 80 à New York. Est-ce une époque que vous auriez aimé connaître?

RD: Forcément, c’est un peu le dernier moment d’insouciance avant les années sida et les crises financières.

L'O: Quel souvenir gardez-vous du tournage avec Ewan McGregor dans le  rôle de Halston?

RD: C’était mieux que tout ce que j’aurais pu imaginer. Et c’est un rêve devenu réalité parce que, ado, j’étais fan de lui. Il est hyper talentueux et généreux. Le réalisateur a fait en sorte q'on passe  beaucoup de temps ensemble avant le tournage, en février,puis il y a eu le confinement un mois plus tard, mais on a appris à se connaître. Et lorsqu’on s’est retrouvé après cette période compliquée, on a fait le tour des vrais endroits fétiches de Halston,comme sa maison qui maintenant appartient à Tom Ford, et ses anciens bureaux. Tout cela a établi des rapports très naturels.

L'O: Vous qui aimez la mode, vous avez eu accès à une garde-robe magnifique, racontez-nous..

RD: La costumière Jeriana San Juan a fait un travail titanesque. Son travail combinait des pièces d’archives de Halston avec beaucoup de choses qu’elle a fait refaire. J’ai adoré le caftan tie and dye qui est une réplique de l’original, et un costume sur mesure porté avec une chemise en soie blanche par-dessus un soutien-gorge en fil d’argent Tiffany par Elsa Perretti, une pièce originale sublime.

L'O: Quelle est la scène que vous avez préféré jouer ?

RD: C'est bizarre parce que c’est à la fois la scène qui m’a fait le plus peur et en même celle que j’ai préféré tourner. Cela se passe dans la maison de Montauk où j’ai une grande engueulade avec Halston. C’est une scène dure car longue, avec beaucoup de choses à maîtriser. C’est la première scène qu’on a tournée de retour au studio après le confinement. C’était les retrouvailles du casting, et émotionnellement c'était assez intense. 

Blouse en jersey, MIU MIU

Stylisme : Kenzia Bengel de Vaulx.

Coiffure et Maquillage : Silvia Cincotta.

Assistant photo : Thomas McCarthy.

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