Quand Richard Mille soutient les femmes à conquérir le monde du sport automobile
Richard Mille aime aller à contre-courant. Non pas pour adopter une attitude bravache mais parce qu’il n’aime pas les idées reçues ou les formules toutes faites. Rappelons-nous sa carrière, débutée avec éclat en 2001 : un boitier en titane, stupéfiant de légèreté, qui n’exhibait aucune gravure, aucun diamant, mais des finitions inédites, inouïes, à une époque où on ne jurait que par les métaux lourds et précieux. Certains ricanaient parce que ses premières montres étaient trop légères, les adeptes du marketing lui parlaient de « valeur perçue ». Mais il n’en démordait pas : sa vision s’appuyait sur une ardente conviction : « les clients exigeants, cultivés, avertis, savent distinguer le vrai du faux. Le marketing creux, les concepts artificiels ne suffisent plus désormais à attirer les amoureux de la qualité et de l’exceptionnel. »
Très vite, il s’attacha à proposer des modèles féminins qui repoussèrent les clichés dans lesquels on a bien volontiers enfermé les femmes. Ses premières clientes étaient les épouses de ses clients, des capitaines d’industrie. « Aujourd’hui, toutes les générations de femmes comprennent l’esprit de mon travail, ma passion pour les lignes nerveuses et tendues, mon obsession de l’ergonomie, mon enthousiasme pour la confrontation des paradoxes ; elles approuvent mon esthétique et prennent du plaisir à porter des modèles qui sont, au fond, le contraire absolu de l’esbroufe » nous indiquait ‘il récemment lors d’une discussion téléphonique.
Les ambassadrices Richard Mille sont également à cette image. Ambassadrices ? La maison préfère le terme de Partenaires avec lesquelles le génie du calibre travaillera main dans la main. Rien à voir avec les égéries « dents blanches, haleine fraiche » qui caractérise la communication éthérée qui a sévi ces dernières années. Les femmes avec lesquelles travaille Richard Mille sont avant tout des personnes de valeur, animée par une passion et un but, déterminées à vaincre les difficultés pour aller au bout de leurs rêves.
Nouvelle démonstration de cette philosophie, la présentation ce mois-ci de la Richard Mille Racing Team. Une équipe 100% féminine, bien déterminée à briller durant le championnat d’Europe d’endurance (ELMS) qui débutera à huis clos le 19 juillet au Castellet dans le Var sur le circuit Paul Ricard. Une équipe ciselée par l’effort, amoureuses de matières de pointe, et qui a déjà fait ses preuves, le 13 et le 14 juin dernier, durant les 24 H du Mans virtuel. La constitution de l’équipe a été l’objet de soins scrupuleux : elle a été menée avec le soutien de la commission Women in Motorsport que préside la légendaire pilote française Michelle Mouton.
L’équipe est constituée de trois pointures : autour de la capitaine anglaise Katherine Legge qui brille depuis 20 ans au plus haut niveau en Indycar et Formula E se tiennent la Colombienne Tatiana Calderon qui est actuellement la féminine la plus performante en monoplace et la jeune Allemande Sophia Försch, issue de la Formule 3. Le confinement n’a pas entamé leur enthousiasme. Les 24 heures du Mans Virtuel, durant lesquels elles se sont offert le luxe de précéder de sept tours Max Varstappen, leur a servi de répétition générale. Tatiana Calderon l’affirme : « La course virtuelle nous a permis de mieux nous connaître, une excellente préparation avant le début de la saison » Car la Richard Mille Racing Team, comme tout ce que fait l’horloger de l’extrême, s’inscrit sur le long terme. « Ça va être un long voyage et j’ai vraiment hâte de monter sur la piste du Castellet pour la première fois » s’enthousiasme Sophia Flörsch. Même excitation pour Katherine Legge qui brule d’en découdre : « il est temps de leur montrer de quoi est fait la Richard Mille Racing Team dans la vraie vie ! »
La promotion des femmes dans le sport automobile est un sujet que Richard Mille, qui préside la commission Endurance de la FIA, connaît bien. Ce thème anime les discussions de la commission depuis longtemps. Ces discussions ont souvent la même conclusion : malgré l’émergence de nouveaux talents, l’accès pour les femmes aux postes les plus élevés reste difficile. « Notre objectif, rappelle Michèle Mouton, est de promouvoir les femmes non seulement dans la compétition mais aussi dans l’ingénierie ou la stratégie. De leur ouvrir les portes dans tous les domaines du sport automobile de haut niveau. Cela fait 10 ans que nous travaillons dur dans ce domaine : le choix fait par Richard de constituer cette équipe sera décisif et servira de moteur à une nouvelle génération ».