Bourgogne Tribal Show : pourquoi il faut y aller
L’OFFICIEL ART : Comment est né le projet “Bourgogne Tribal Show”, dont la 3e édition se tient à Besanceuil, près de Cluny ?
JULIE ARNOUX : Il y a quelques années, au fil de discussions entre quatre marchands d’art tribal – Anthony Meyer, Laurent Dodier, Jacques Lebrat, Bruno Frey – qui avaient envie de créer un événement différent, loin des villes, plus propice à l’échange et à la convivialité. Bruno Mory – marchand d’art contemporain installé dans le Clunisois – a rapidement accepté d’accueillir l’événement. Les marchands fondateurs se sont alors tournés vers Gus Adler & Filles pour concevoir et organiser la foire. Quand d’autres se déroulent à Paris, Bâle, Miami, Londres, Milan ou Hong Kong, le Bourgogne Tribal Show fait un autre pari : celui de s’éloigner des capitales, des grands centres, des grandes villes, de repenser les codes, les espaces et l’accessibilité des grandes foires, et d’offrir une manière inédite et conviviale de (re)découvrir les arts premiers d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques. Dans un cadre champêtre, et une ambiance détendue propice à l’échange et à la discussion, le Bourgogne Tribal Show propose à son public une expérience inédite.
“il ne peut exister un mot unique – primitif, tribal, lointain, premier, traditionnel – pour désigner aussi bien le reliquaire kota, la poupée kachina, la robe de mariée palestinienne, l’ivoire esquimau ou la figure malangan ; parce qu’il est vain de chercher à rassembler sous un seul terme toutes ces œuvres, au prétexte qu’elles sont issues de cultures qui ne sont pas la nôtre.”
Quelle est votre définition de l’“art tribal” ?
Vaste sujet ! On ne sait toujours pas nommer ces arts venus d’ailleurs : art tribal, art primitif, art classique africain, art traditionnel, arts premiers, nombreux sont les termes qui tentent de rassembler sous un même vocable des arts de continents et de temporalités différents. Comme l’indique le texte de notre catalogue : “il ne peut exister un mot unique – primitif, tribal, lointain, premier, traditionnel – pour désigner aussi bien le reliquaire kota, la poupée kachina, la robe de mariée palestinienne, l’ivoire esquimau ou la figure malangan ; parce qu’il est vain de chercher à rassembler sous un seul terme toutes ces œuvres, au prétexte qu’elles sont issues de cultures qui ne sont pas la nôtre.”
En ce qui concerne le Bourgogne Tribal Show, les marchands fondateurs de la foire sont spécialistes de l’art africain, de l’art d’Asie du Sud-est, de l’art de l’Océanie, de l’art esquimau, de l’art des Amériques ou des aborigènes d’Australie. Depuis quelques années, l’un des usages est d’utiliser le terme “tribal” pour les désigner, terme qui a l’indéniable avantage d’être également anglo-saxon. D’où notre choix de nommer la foire ainsi. Cependant, nous ouvrons grand les portes de la foire à d’autres spécialités : les antiquités (cette année, égyptiennes, grâce à la participation de Laura Bosc de Ganay), l’art classique d’Asie et du Japon (avec Michael Woerner et Max Rutherston) et bien entendu l’art contemporain grâce à notre hôte Bruno Mory, marchand reconnu dans le domaine de la sculpture contemporaine monumentale, la photographie et la peinture.
Parmi les galeristes participant : Belgique, Grande-Bretagne et France sont majoritaires, pourquoi ?
Le Bourgogne Tribal Show présente une sélection de marchands internationaux et porte une attention toute particulière à la qualité de leur travail. L’origine géographique des marchands reflète l’histoire de la constitution des collections d’art tribal. L’héritage historique colonial de la France, de la Belgique ou de la Grande-Bretagne explique que nombre de nos marchands sont originaires de ces pays.
Quels liens avez-vous tissés avec la Région ?
Dès le début du montage du projet, nous avons souhaité ancrer le Bourgogne Tribal Show dans le magnifique territoire de la Bourgogne du Sud et en particulier dans le Clunisois. La mairie du village de Bonnay et tous ses habitants nous soutiennent activement depuis l’origine. Tout comme l’abbaye de Cluny – Centre des monuments nationaux qui accueille chaque année notre exposition d’art tribal dans son farinier. La ville de Cluny est très impliquée, via son office du tourisme, partenaire de l’événement. Par ailleurs, bien sûr, nous travaillons avec des vignerons et des artisans locaux. Autour de Julien Guillot – Les Vignes du Maynes, nous avons réuni des vignerons d’exception qui travaillent en harmonie avec leur terroir et l’environnement : Bruno Goyard (domaine de Chervin), Cécile et Philippe Valette, Claire et Fabio Gazeau-Montrasi (château des Rontets) et Céline et Laurent Tripoz.
Bourgogne Tribal Show
du 25 au 27 mai,
à la Galerie Bruno Mory, Besanceuil, 71460 Bonnay,
entrée libre et gratuite
L'événement s’accompagne de
l’exposition “Bestiaire du monde”,
sous le commissariat d’Aurélien Gaborit
(responsable des collections Afrique
au musée du quai Branly-Jacques Chirac),
du 24 mai au 24 juin,
tous les jours, de 9h30 à 18h,
au Farinier de l’abbaye de Cluny,
Palais du Pape Gélase, Place du 11, août 1944, 71250 Cluny,
+33 (0)3 85 59 15 93.