Voyage

Quand Eva Ionesco et Simon Liberati partent en voyage surprise...

Partir en amoureux, oui, mais où ? Manque d'inspiration, besoin d'imprévu, l'agence Eluxtravel renouvelle le genre en proposant des voyages surprise sur mesure. L'écrivain Simon Leberati et la cinéaste Eva Ionesco, en couple à la ville, sont ainsi partis à l'aventure pour une escapade romantique sans rien savoir de ce que le destin leur réservait.
person human car transportation vehicle automobile

Le camarade Thibault de Montaigu, rédacteur en chef de L’Officiel Voyage m’appelle pour me proposer une promenade de 4 jours à travers la France avec Eva, à condition que nous acceptions d’ignorer notre destination. Chaque jour apportant sa surprise. J’écris, Eva fait les photos et c’est l’agence Eluxtravel qui organise cette équipée nous fournissant une série d’enveloppes mystère à ouvrir chaque matin. Une simple conversation téléphonique avec Frédéric, le patron de l’agence, devrait lui permettre de cerner nos envies. D’après ce que j’ai compris, Frédéric est une sorte de profiler touristique. Quand il me téléphone je suis dans l’autobus 70 entre le Palais-Royal et Sèvres-Babylone, en route pour déjeuner chez mes parents. Je lui explique qu’Eva aime les massages et que mon vice me pousse vers les vieilles églises, souvenir de mes vacances en 2CV avec maman.

Dimanche des Rameaux, 14 avril 2019

Hier nous avons pu tirer l’enveloppe numero 1 de la pochette de cuir que nous a livrée le coursier. C’est à 10h24 à la gare Montparnasse que nous prenons le train pour Angoulême. Eva est très excitée par la promesse d’un soin “Rallumer les étoiles” à l’arrivée au Domaine des Étangs, le premier refuge de notre périple mystère. Comme prévu elle a tenté de me faire ouvrir d’un coup les quatre enveloppes correspondant à chaque étape contrairement à l’engagement que j’ai pris avec le journal. Il faut vérifier maintenant, parce que si ça se trouve il y a des trucs que physiquement tu ne peux pas faire !

Sympa. En prévision de toute éventualité (voyage en ballon, bal masqué, spéléologie, triathlon) j’ai dû accepter qu’elle charge une extraordinaire valise de cinquante kilos qui perd une roulette dans l’escalier. Une heure d’avance, le chauffeur a prévu large, heureusement, car il y a le marathon de Paris dont Eluxtravel nous a exempté. Premier exotisme (pour nous) : le 15e arrondissement des avenues bordées de cerisiers du Japon en fleurs.

Tiens je n’ai jamais habité là. Moi non plus. On pourrait s’installer dans ce quartier, c’est vide comme un dimanche d’autrefois. Il n’y a pas de terrasses ni de happy hour... Ne fais pas ton enfant précieux... L’enfant précieux découvre que l’escalator de la gare TGV Atlantique est en panne. Cardiotraining jusqu’au wagon numero 1, place 13 ça porte bonheur. Angoulême patrie des Taillefer et des Lusignan, descendants de la fée Mélusine... Je rêvais de voir la cathédrale Saint-Pierre et ses 75 personnages sculptés en attente du Jugement Dernier mais le chauffeur nous entraîne au plus vite vers La Rochefoucauld, Chabanais (un nom de bordel), Rochechouart et le nord de la Charente aux allures limousines. Cette France vallonnée, printanière est merveilleuse. Malgré la toponymie astronomique ou astrologique choisie par sa propriétaire, le Domaine des Étangs n’a rien d’un Luna Park. C’est un délicieux petit château fait de pierres claires et de fenêtres pointues. Partout des étangs pareils à ceux de Mélusine. Le domaine comprend une série de chambres et de suites ainsi que des maisons individuelles aux noms de constellations (la Licorne, le Dragon). Deux salades nous attendent dressées sur une table de bridge sous les combles, près d’une lunette astronomique en cuivre. Notre suite “Lune” s’ouvre ici, c’est un pigeonnier au magnifique appareil de poutres sous verre. Les murs sont décorés d’esquisses d’Hergé et la fusée du professeur Tournesol trône dans un coin.

Pendant qu’Eva tombe en pâmoison dans le spa caché dans un ancien moulin, je me lance dans un tour du domaine de mille hectares à bicyclette. Des vaches rousses de belle race limousine galopent à mes côtés. Je m’assieds sous un chêne pour lire Valery Larbaud, le plus provincial de nos auteurs globe-trotters. Autour de moi la campagne est un décor, je pense soudain au Prisonnier et à la grosse boule du feuilleton de ma jeunesse.

Lundi 15 avril

Après un tour de barque suivi d’un déjeuner délicieux (magret de canard et filet de sole), ouverture de l’enveloppe numero 2 : direction Cognac. Un chauffeur nous emmène aux Chais Monnet, un hôtel cinq-étoiles qui vient de s’ouvrir dans les anciens chais. Au programme, des soins pour Eva et visite du vieux Cognac pour moi. Partout, sur les murs  des chais et des maisons, trace noire du torula compniacensis, le champignon bienfaiteur des ivrognes, souvenir de la “part des anges”, cette évaporation heureuse qui fait le cognac. À peine revenu dans la suite, je découvre l’incendie de Notre Dame de Paris à la télévision. Je descend à la piscine sonner le tocsin à Eva. Tout est vide, j’ai l’impression d’être la panthère de La Féline. Grande piscine découvrable, impressionnantes installations ultramodernes. Les Chais Monnet sont résolument contemporains à l’intérieur de cette vieille cité angoumoise où naquit François Ier. Troublés par le drame pyrotechnique et l’heure de natation d’Eva, nous oublions d’aller au sublime bar à cognacs installé dans les chais non loin d’un bâtiment en verre noir comme le torula.

1 / 5

Mardi 16 avril

Réveil à 9h pour un petit déjeuner royal servi dans une malle à surprises. Visite de l’abbaye aux Dames en 2CV. Je radote à propos de mon enfance, je vois Eva lever les yeux au ciel dans le rétroviseur. Éric le chauffeur bagagiste m’apprend que sa propre mère, mannequin norvégien, était une fervente lectrice de L’Officiel. Elle lui demandait de lui en acheter un numéro à l’aéroport quand il venait la voir en Norvège. Je n’ai pas visité Saintes depuis 1969, l’abbaye est en meilleure état qu’alors grâce au festival de musique et aux efforts de l’association qui la gère. Trente-trois chambres ont été installées dans les anciennes cellules des moniales. 15h30, départ en Jeep orange pour le Bordelais et plus précisément le château Smith Haut Lafitte et l’hôtel Les Sources de Caudalie. Arrivée une heure et demie plus tard dans les vignobles.

Le château Smith est un mirador écossais en bois au milieu de vignes impeccables. Nous sommes installés dans un joli ermitage qui ressemble à une cambuse du Cap Ferret. Le grand luxe simple estampillé palace. Plongeon dans la piscine, spa Caudalie pour Eva (soins du visage) puis dîner au Rouge, le bar à vins de l’hôtel : un plateau de charcutaille rabelaisien arrosé de rouge à étiquette jaune Les Hauts de Smith.

Mercredi 17 avril

Avant-dernière enveloppe. Forte émotion estampillée maison de retraite château Alzheimer : j’ai oublié mes pantalons aux Chais Monnet. L’incendie de Notre-Dame et la 2CV de maman, trop de chocs proustiens. Du coup, j’engueule Eva qui se met à hurler plus fort que le carillon écossais du Château Smith. Comment vais-je faire pour assurer ma conférence littéraire à Pau au centre Leclerc demain? Je vais avoir l’air d’un clochard avec mon vieux jean frangé rapporté de Miami. Cris, effusion de larmes... Réconciliation grâce au charmant manager des Chais Monnet qui a retrouvé mes hardes. Direction? Direction ?? Direction ??? Eugénie-les-Bains ! Hôtel Les Prés d’Eugénie pour des menus minceur signés Michel Guérard. Eva décrète que ça tombe bien car elle est obèse. Eugénie-les-Bains, station champêtre créée pour l’impératrice, est un lieu oublié du temps. L’hôtel de Michel Guérard est superbement décoré, et son propriétaire superbement conservé, modeste et charmant. Nous avons une très jolie suite boîte à bonbon sous les toits qui m’évoque Madeleine Castaing. Un des endroits les plus agréables que j’ai connus pour écrire. Bien mieux que la chambre du Ritz que nous avions habitée pour l’anniversaire de la mort de Chopin en 2016. Je me sens très paisible à Eugénie-les-Bains, l’effet régénérant de ce voyage en lenteur dans une France départementale presqu’inchangée depuis les années 1960. La lecture de Larbaud, le dîner cuisine minceur gastronomique à 800 calories me font faire de bons rêves. Le doux et tendre Houellebecq a la Légion d’honneur et je fais une conférence inoubliable à Pau, patrie de Toulet, Beigbeder et Francis Jammes.

Jeudi 18 avril

C’est la fin du périple. Je sèche le cours de yoga pour écrire, en échange Eva double ses soins et passe toute la matinée dans le décor chimérique du spa Sisley. On se dirait en 1890 : bains d’argile blanche dans de grandes cabines ornées de mobilier et massage au jet à la robinetterie rétro, digne d’un film d’époque. Je lui raconte qu’Isabelle d’Ornano, née Potocka, créatrice de Sisley, a un vrai goût pour le rococo et le temps perdu. Plus préoccupée par l’avenir, Eva fait l’acquisition du livre de Michel Guérard Minceur Essentielle.

De retour à Paris nous sentons l’effet de cette balade : Eva dort douze heures, rasserenée pour la première fois depuis longtemps, et j’écris mieux, telle une vieille limousine roulant à un train de patache un matin de printemps.

CARNET DE ROUTE

Parce que sa (déjà) longue expérience du voyage haut de gamme lui a appris que les vrais voyageurs demandent, avant tout, à être surpris par une destination, Frédéric Savoyen a eu l’idée d’un nouveau concept : le voyage Surpriize. Après avoir emmené les voyageurs autour du monde avec ses précédentes entreprises (Nosilys, puis Mytravelchic.com, le premier site de ventes privées de voyages d’exception, devenu depuis Idiliz), le PDG d’Eluxtravel est revenu à la source originelle du voyage : la découverte d’un pays par le prisme de l’expérience fondatrice, essentielle, authentique. La vocation première d’Eluxtravel est d’offrir à ses clients du luxe et du sur mesure, mais, écrits sur une partition différente de celle des voyages à la carte d’aujourd’hui. “On entend souvent la phrase ‘j’ai fait tel ou tel pays’, raconte Frédéric Savoyen. Mais on ne ‘fait’ pas une destination. On la vit, on s’en imprègne, on la ressent, on se l’approprie grâce à un panel d’émotions...” L’idée du voyage Surpriize s’inscrit pleinement dans cette démarche qui entend allier originalité de le destination, qualité des hébergements et sérieux des prestations. Avec cette offre, le voyagiste propose aux candidats à l’évasion de s’attendre à de l’inattendu. Inédit, enchanteur et terriblement excitant, Surpriize aiguise tous les sens et joue la carte de l’émotion, du suspens. Le concept est simple : le client choisit la destination et le voyagiste organise pour lui, de A à Z, en fonction de ses envies et de ses passions, un programme d’évasion. Cet itinéraire cousu de découvertes inédites et d’expériences personnalisées se découvre, chaque matin, en ouvrant une enveloppe surprise au contenu concocté par les travel designers d’Eluxtravel. Comme un vrai client, notre reporter, Simon Liberati, a pris contact avec Frédéric Savoyen. Il lui a indiqué qu’il devait être à Pau le jeudi pour donner une conférence et qu’il pouvait donc partir avec Eva Ionesco, sa compagne, le dimanche, soit un voyage de quatre jours. Eluxtravel a fait le reste. À l’évidence, l’expérience a été concluante. Le voyage surprise selon Eluxtravel a toutes les chances de devenir le prochain cadeau pour un week-end en amoureux. 

Plus d'infos: tél. 01 76 24 24 40. Eluxtravel.com

Recommandé pour vous