Versace La Vacanza 2025 : entre mythologie marine et glamour engagé
La Maison réinvente son héritage côtier dans une collection estivale entre rêve et responsabilité.
Pour sa collection La Vacanza 2025, Versace convoque les esprits marins qui hantent ses archives mythologiques, et les projette dans une campagne entre glamour et engagement. Plus qu’une simple échappée estivale, La Vacanza est une immersion sensorielle dans un monde suspendu entre la rive et la ville, où le mythe grec flirte avec le baroque méditerranéen, et où la mode se fait manifeste de protection environnementale.
Une silhouette amphibie : la femme Versace entre déesse grecque et sirène urbaine
Du maillot drapé métamorphosé en bustier corseté au paréo reconverti en robe transparente boutonnée, la femme Versace arpente la frontière entre plage et bitume avec une sensualité affirmée. Les cowl-necks, chers à la Maison, s’imposent en robes liquides ponctuées de l’iconique épingle de sûreté. Les imprimés — popeline, jersey, soie — rappellent les chemises signature Versace, ici réinventées en cardigans aériens et en blousons d’une souplesse sculpturale.
Chez l’homme, les twin sets et les chemises en soie s’acoquinent à des sarongs imprimés et des coupe-vent coordonnés. Le tailoring adopte une légèreté nouvelle : laines cotonées, nylon diaphane, et gilets zippés ornés du Medusa '95. L’attitude reste statuesque, mais la matière se fait mouvante.
Textiles marins : trésors échoués et sensualité liquide
Versace convoque l’alchimie d’un rivage après la marée : sequins brillants comme des éclats de coquillages, broderies en perles et cristaux aquatiques, étoffes froissées comme sorties tout droit d’un sac de voyage. Le métal maille signature se redéploie dans une version allégée en robes et tops drapés, clin d’œil à l’iconique robe portée par Naomi Campbell en 1994, rééditée en hommage vibrant à l’héritage de l’Atelier. La collection regorge de pièces d’apparat : robes aux bonnets coquillages, pantalons en denim nacré, robes en georgette lamée comme trempées de lumière, et tailleurs masculins brodés de motifs baroques sous-marins.
Les couleurs de La Vacanza 2025 sont celles d’un crépuscule sur la côte calabraise : vert d’eau et bleu azur, corail incandescent, vanille dorée, beurre salé et rose couchant. Les imprimés se transforment en fresques marines : Trésors de la Mer, revisité en Underwater Barocco, cohabite avec une Medusa-jellyfish, tandis que des sirènes à dos d’hippocampe — hommage à Erté et à la Grèce antique — ornent les ensembles masculins. Le tout est ponctué de rayures formelles, comme pour ancrer ce rêve océanique dans un réel tangible.
Accessoires : quand l’artisanat touche les profondeurs
Chaque accessoire est une pièce d’archéologie fantasmée : sacs Tag et La Medusa en cuir imprimé ou sequins marins, sandales spiralées en soie, mules en caoutchouc rehaussées, et bijoux inspirés des trésors ensevelis dans le sable. Coquillages, hippocampes, faux corail, chaînes de ventre... tout semble avoir été pêché dans une Atlantide stylisée.
Chez l’homme, la sneaker Biggie Basket s’arme d’une poche secrète, tandis que la botte Luciano en suède safran et blanc se dresse telle une sculpture côtière.
Une collection, une cause : la mer comme manifeste
Au-delà de l’esthétique, La Vacanza 2025 incarne un engagement profond. En partenariat avec Coral Gardeners, Versace adopte 9 000 fragments de coraux en Polynésie française, contribuant activement à la régénération des récifs endommagés. Chaque client pourra baptiser un corail, suivre sa croissance, recevoir des images et des nouvelles de son écosystème.
L'engagement écologique de Versace s’inscrit dans une vision plus large : celle d’un luxe conscient, célébrant la diversité sous toutes ses formes, humaine et biologique. La biodiversité devient alors le miroir de l’inclusivité — et la mode, le véhicule d’un espoir durable.
