Voyage immobile : les bonnes adresses parisiennes, venues d’ailleurs, où se restaurer
À Paris, six adresses singulières célèbrent, chacune à leur manière, la richesse des cuisines du monde avec exigence et passion.
Dans une ville où la gastronomie est une seconde nature, certains restaurants se distinguent par leur capacité à conjuguer authenticité et excellence. De la délicatesse nippone de Yujin aux trésors levantins d’Em Sherif, en passant par la créativité méditerranéenne d’Etsi le traiteur ou la douceur envoûtante de Maison Gazelle, ces adresses racontent bien plus que des saveurs : elles incarnent des voyages, des héritages, des émotions. Voici une sélection de maisons qui, chacune à leur façon, redessinent la carte gourmande de Paris.
Yujin
Chez Yujin, l’Asie se murmure à voix basse, entre minimalisme et raffinement. Dans cet écrin discret, niché au cœur du passage des Panoramas, chaque plat est une esquisse délicate, où le Japon rencontre la modernité parisienne avec une justesse rare. Le chef cisèle ses créations avec la précision d’un calligraphe, et l’émotion affleure à chaque bouchée : un équilibre subtil entre umami profond et fraîcheur éclatante, servi dans une atmosphère paisible qui invite à la contemplation. Cette adresse d'initiés convient à tous les palais : végétariens ou non, les différents currys à la carte en font sa renommée — parfaitement épicés, généreux, délicieux.
Em Sherif
À Em Sherif, le repas devient rituel, presque cérémonial. Dans cet espace aussi vaste qu'il est intimiste, on partage une succession de plats fastueux où l’abondance est un art. Ici, le taboulé se pare d’une verdeur éclatante, le moutabal caresse le palais d’une douceur fumée, et le souris d'agneau confite exhale des parfums profonds de coriandre. C’est une maison où l’hospitalité n’est pas un mot mais un souffle, une émotion profonde.
Amanie
Amanie est une ode au Liban vibrant, un havre de générosité et de parfums entêtants. Ici, les mezzés défilent comme une fête joyeuse, mêlant zaatar, sumac et grenade dans un éclat de couleurs et de saveurs. L’accueil, chaleureux et sans fard, donne au repas des airs de retrouvailles familiales. On parachève son histoire sur une note sucrée : de la délicate panne cotta à l'eau de rose, en passant par la décadente brioche perdue et son caramel libanais, ou encore la coupe glacée Amanie rehaussée de chouchous et kadaïf.
Karamna
Karamna offre un Liban plus intime, plus brut aussi, dans sa simplicité réconfortante. Le décor modeste laisse toute la place aux saveurs franches : houmous onctueux, kebbés dorés, chaussons fourrés aux épinards ou à la viande tendres, tout ici sent la cuisine familiale, sans ostentation. C’est une adresse sincère, où l’on vient chercher non pas la surprise, mais la fidélité d’un goût qui traverse les âges et les frontières.
Etsi le traiteur
Etsi le traiteur réinvente la tradition grecque avec légèreté et modernité. Derrière chaque plat, on sent vibrer la mer Égée et les ruelles blanches des Cyclades. Ici, la feta se fait aérienne, les salades — végétariennes ou non — se parent de subtilité, et l’huile d’olive nappe les plats d’une lumière dorée. L’esprit d’Etsi, c’est celui d’une cuisine solaire et épurée, qui convoque la convivialité méditerranéenne dans un écrin parisien qui fait déjà salle pleine.
Maison Gazelle
Chez Maison Gazelle, la gourmandise est un art délicat, une invitation au voyage sensoriel. Spécialiste des pâtisseries marocaines, l’adresse sublime les classiques en les habillant d’une élégance nouvelle. La corne de gazelle, icône revisitée, fond en bouche avec une grâce infinie, tandis que le parfum de fleur d’oranger plane dans l’air comme une promesse d’évasion. Cette dernière se réinvente aussi : à la pistache, au sésame torréfié, à la rose, au cacao et à la bergamote... Chaque bouchée est une caresse, chaque dessert un poème.