Dani : "La rébellion me parle plus que la révolution"
Où étiez-vous durant la “nuit des barricades”, du 10 au 11 mai 1968 ?
J’étais chez Castel, avec des amis, et nous allions régulièrement juste à côté, boulevard Saint-Michel, pour voir s’il y avait beaucoup de dégâts… Je pensais que Daniel CohnBendit serait président de la République, Romain Goupil ministre de la Culture, que nous allions tout dépoussiérer. Ces revendications ont suscité beaucoup de changements, notamment pour les femmes.
Avez-vous vécu une révolution ?
Quand je suis arrivée à Paris, les femmes seules n’avaient pas le droit d’avoir un carnet de chèques ! Dans la vie, l’objectif premier était de faire un beau mariage. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, heureusement.
Quel slogan révolutionnaire vous parle ?
“Ne prenez plus l’ascenseur, prenez le pouvoir !”
Êtes-vous plutôt réformiste ou révolutionnaire ?
Ce que j’aime, c’est la rébellion. Cela me parle plus que la révolution.
Que pensez-vous des combats qui animent les femmes en ce moment ?
Tous les mecs ne sont pas des prédateurs, mais un viol reste un acte criminel. Cela existe depuis toujours, mais il était temps d’en parler dans la lumière, que les hommes prennent leurs responsabilités. Les mots sont la plus grande arme du monde. D’un autre côté, il ne faut pas perdre les jeux de séduction, qui peuvent avoir tant de charme…
Quelles figures révolutionnaires vous inspirent ?
Angela Davis, pour sa beauté, sa bravoure. Simone Veil, l’incontournable. Mère Teresa : penser à elle me fait pleurer à chaque fois ! Et Françoise Sagan, pour ce qu’elle était : drôle, brillante, joueuse, timide aussi…
Photographie par Vincent Dessailly
Coiffure et maquillage Céline Cheval, Blandine Desgraz, Louise Garnier, Christelle Minbourg