Officine Générale, automne-hiver 18-19
Pierre Mahéo, fondateur d'Officine Générale
Que fera l'homme Officine Générale l'hiver prochain ?
Il s'inscrit dans le prolongement de ce que je fais depuis le départ. Ce n'est pas au moment où les choses décollent qu'il faut changer sa recette. Je n'ai pas la capacité de réinventer ce que je suis, car cela vient du plus profond de moi-même. Je peux pousser les barrières un petit peu, mais tout en gardant l'esthétique qui me caractérise. Il y a un instinct très grégaire dans la mode aujourd'hui : on va suivre 3 courants, les prendre, les mixer dans un shaker et les balancer telles quelles sur le podium. Et cette manière de fonctionner, au même titre que ces tendances, sont à l'opposé du brief d'Officine Générale. Ca n'a aucune influence sur mon travail.
Est-il toujours aussi romantique ?
Il l'est un peu moins que l'hiver dernier, un peu plus militaire. J'ai beaucoup travaillé sur l'idée de l'uniforme, j'ai un amour monstrueux pour l'uniforme, car je trouve que tout a été imaginé de manière parfaite dans les poches, les proportions. Je n'ai pas hésité cette saison à rééditer certaines pièces de l'armée stricto sensus. J'ai sourcé le tissu, le bouton, et j'ai fait en sorte de les rendre le plus crédible possible en poussant le lavage, afin qu'ils soient comme des vêtements ayant déjà vécu. C'est ce que je préfère dans une pièce, qu'elle raconte une histoire à travers ses souvenirs, ses propriétaires.
L'ambassadeur rêvé de cette collection ?
Un mélange de Marcelo Mastroianni pour son attitude, et des mannequins qui défilent ce matin pour leur fougue, leur fraîcheur. Il y a forcément une référence à ce passé, comme recomposé. Un mix d'hier et d'aujourd'hui.
Par Félix Besson