Beauté

Lucia Pica chez Byredo : osmose philosophique

Après six ans passés à la tête de la création maquillage chez Chanel, Lucia Pica prend la co-direction de l’image et de la création de Byredo Make up, au côté du fondateur de la marque, le Suédois Ben Gorham.

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L’OFFICIEL : Parlez-nous de votre rencontre avec Ben Gorham...
LUCIA PICA : J’ai reçu un message de Ben qui me demandait si j’étais intéressée de collaborer avec Byredo, un peu près un an après la fin de mon contrat avec Chanel. J’avais évidemment besoin d’un peu de temps pour me détacher de cet ADN, mais j’étais très intéressée. Byredo est une marque très cool et Ben est quelqu’un de passionnant. C’est un visionnaire donc, évidemment, j’ai répondu de manière positive. Lorsque nous nous sommes rencontrés, cela n’avait rien d’un entretien, ce fut une longue conversation. On parlait le même langage. Byredo est une marque basée sur les émotions et les souvenirs. Et nous avons beaucoup parlé de la couleur, des émotions qu’elle dégage, de la façon dont elle peut modifier notre humeur. Cette conversation m’a fait comme un “refresh”.

L’O : Avez-vous eu carte blanche?
LP : Ben m’a donné la liberté. J’ai directement senti qu’il avait une approche élégante qui permettait à un expert de s’inclure dans son monde en lui laissant la liberté d’apporter sa touche personnelle.

L’O : Commencer cette collaboration par le rouge à lèvres Liquid Lips a-t-il été votre choix ? LP : En effet. Ce produit est un peu plus qu’un rouge à lèvres, il permet à celle qui le porte de se démarquer.

L’O : Même si Liquid Lips existe en plusieurs couleurs, vous avez mis l’accent sur la transparence...
LP : Il s’agit de ma première campagne, une campagne à propos de la fluidité. Je voulais créer un pont entre le make-up et le parfum et donc j’ai commencé par une teinte transparente, quelque chose d’unisexe comme le parfum, comme l’eau, que l’on a sur la peau et que l’on ressent. J’ai également beaucoup travaillé sur la texture, sur le confort. Sans oublier une conscience écologique : ce produit est vegan.

L’O : Comment travaillez-vous ensemble ?
LP : On s’appelle régulièrement et on se voit entre Paris et Stockholm où vit Ben. Il est important pour créer de se voir et de partager. Notre façon de travailler est très organique. Lorsque nous échangeons, nous ne parlons pas de produits ou de packaging, c’est plutôt une conversation ouverte qui peut nous amener à imaginer quelque chose que nous n’avions pas prévue.

L’O : Quelle est votre philosophie de la beauté ?
LP : Elle est basée sur les émotions, l’expression de soi, la sophistication, la qualité, un mix de tout cela.

L’O : Qui est donc la femme Byredo ?
LP : Quelqu’un qui porte un Liquid Lips transparent démontre une envie d’intensité, de simplicité, de radicalité qui fait réfléchir, qui ne laisse pas indifférent. Ce n’est pas une femme, c’est une personne. Que l’on peut reconnaître à sa vulnérabilité, mais également à sa force.

L’O : Vous avez commencé votre carrière à Pop Magazine avec Katie Grand, puis avez créé des looks pour House of Holland, Louis Vuitton, Giorgio Armani, avant d’être nommée directrice du maquillage de Chanel. Quels souvenirs gardez-vous de toutes ces années ?

LP : Katie Grand a été la première à me donner ma chance – après avoir assisté Charlotte Tilbury qui m’a introduit dans ce monde, elle qui a travaillé avec les plus grands photographes comme Mario Testino. J’étais impressionnée par la manière dont tous ces gens créaient de la magie, et j’ai eu l’opportunité de le faire par moi-même. Plus qu’une carrière, j’ai vécu cela comme une évolution personnelle. Et seulement huit ans après j’ai signé mon contrat avec Chanel. C’était incroyable, mais je n’ai jamais eu le temps de réaliser tout ce qu’il m’arrivait. Travailler avec Byredo m’apporte une nouvelle énergie. J’aime l’idée d’apporter mon expertise dans le monde vibrant et créatif de Byredo.

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