Qu'est-ce que TONO, le festival qui révèle une constellation d'artistes visionnaires ?
La troisième édition du festival TONO investit Mexico et Puebla avec installations, performances et avant-premières inédites.
Le festival TONO, désormais incontournable dans le paysage artistique mexicain, revient cette année avec une programmation audacieuse qui réunit plus de vingt artistes et collectifs venus des quatre coins du monde. Ayant eu lieu 25 mars au 6 avril, les musées de Mexico et de Puebla se sont transformés en laboratoires sensoriels où se croisent vidéo, performance, danse et musique.
Un dialogue entre l’Orient et l’Occident
Parmi les figures internationales à suivre, l’artiste ouzbèke Saodat Ismailova fait une entrée remarquée au Mexique avec sa vidéo Melted into the Sun. Son travail, qui mêle poésie, archives et spiritualité, interroge les tensions entre mémoire collective et modernité. Sa présence à TONO témoigne de la volonté du festival d’ouvrir des ponts entre l’Asie centrale et l’Amérique latine.
Dans un registre plus expérimental, le compositeur et performeur Adam Linder, basé à Paris, propose une conférence-performée soutenue par Dance Reflections by Van Cleef & Arpels. Son approche hybride, entre danse, discours et musique, incarne la transversalité du festival.
Des voix mexicaines en pleine effervescence
Le festival met également en lumière la scène locale avec des artistes tels que Paloma Contreras Lomas et Carolina Fusilier. Ensemble, elles signent une installation poignante, ¿Cómo se escribe muerte al sur?, qui interroge les héritages coloniaux et les violences systémiques. Leurs œuvres, présentées au Museo Anahuacalli, mêlent sculpture, dessin et performance pour créer un espace de réflexion sur les luttes contemporaines.
Au Laboratorio Arte Alameda, le duo Korakrit Arunanondchai et Alex Gvojic dévoile Songs for Living, une œuvre immersive où se mêlent voix de fantômes et récits politiques. À leurs côtés, Daniel Steegmann Mangrané propose Drench, une plongée sensorielle dans la mémoire du parc national de Tijuca, tandis que Luiz Roque, avec Clube Amarelo, interroge les imaginaires queer à travers des vignettes cinématographiques.
Performances et projections
La performance a occupé une place centrale cette année. Bárbara Sánchez-Kane, en collaboration avec le MUDAM de Luxembourg, présente une nouvelle création qui interroge les normes de genre et de pouvoir. Jota Mombaça, quant à elle, propose une performance coproduite avec Wiels, à découvrir à la Casa del Lago. Enfin, Eartheater et Freeka Tet dévoilent une vidéo inédite suivie d’une performance live, fusionnant musique électronique et arts visuels.
Le programme de projections, en partenariat avec Sophie Cavoulacos du MoMA, met en lumière les collectifs artistiques emblématiques du New York des années 1980, offrant une perspective historique sur les dynamiques collectives en art.
Une plateforme internationale
TONO ne se limite pas aux frontières mexicaines. En collaboration avec le Centro de Arte Moderna Gulbenkian, le festival propose une sélection de vidéos à découvrir à Lisbonne. Cette ouverture internationale témoigne de l’ambition du festival de créer des dialogues entre les scènes artistiques mondiales.
Avec cette troisième édition, TONO confirme son rôle de catalyseur pour une scène artistique contemporaine plurielle, inclusive et résolument tournée vers l’avenir.