Entité privée et indépendante, la Fondation de France, créée en 1969, constitue le plus important réseau de philanthropie en France. Elle abrite 841 fondations et rassemble fondateurs, donateurs, experts bénévoles, salariés et associations, portés par la volonté d’agir. Elle est la fondation de toutes les causes. Depuis près de trente ans, elle a pris l’initiative de mettre en œuvre l’action Nouveaux commanditaires permettant à toute personne ou groupe de personnes qui le souhaitent de passer commande à un artiste pour répondre à leurs préoccupations. L’Officiel Art s’est entretenu avec François Hers, artiste concepteur du Protocole des Nouveaux commanditaires, et Catia Riccaboni, responsable du programme Culture de la Fondation de France.

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M&Eacute;C&Eacute;NAT&nbsp;- PHILANTHROPIE

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L&rsquo;OFFICIEL ART&nbsp;: Qu&rsquo;est-ce qui, en 1990, vous a incit&eacute; &agrave; mettre en &oelig;uvre le concept de Nouveaux commanditaires, aujourd&rsquo;hui pilot&eacute; depuis la Fondation de France&nbsp;? 

FRAN&ccedil;OIS HERS&nbsp;: Dans les ann&eacute;es 1980, la finalit&eacute; des &oelig;uvres s&rsquo;est r&eacute;duite &agrave; devenir un objet de patrimoine destin&eacute; &agrave; enrichir une collection publique ou priv&eacute;e. Cette nouvelle situation n&rsquo;offre qu&rsquo;une vie sociale tr&egrave;s r&eacute;duite aux &oelig;uvres, en dehors de quelques expositions collectives ou personnelles. Or, la finalit&eacute; de toute cr&eacute;ation en art n&rsquo;est-elle pas de nous aider &agrave; vivre, de nous proposer un nouveau mode de relation au monde&nbsp;? Exposer dans un mus&eacute;e ne peut suffire.

 
CATIA RICCABONI&nbsp;: Sur cette question du patrimoine, on peut remarquer qu&rsquo;un grand nombre des &oelig;uvres r&eacute;alis&eacute;es sont consid&eacute;r&eacute;es par les commanditaires comme le patrimoine de demain. Ils sont tr&egrave;s attach&eacute;s &agrave; cette id&eacute;e de travailler pour le bien commun et le transmettre aux g&eacute;n&eacute;rations futures.

F.H.&nbsp;: En 1989, la Fondation de France, intervenant dans tous les domaines de l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t g&eacute;n&eacute;ral, s&rsquo;est interrog&eacute;e sur l&rsquo;utilisation de ses financements et soutiens dans la culture. Elle avait la volont&eacute; d&rsquo;une politique culturelle qui soit au plus pr&egrave;s de la r&eacute;alit&eacute; des besoins de notre soci&eacute;t&eacute; et qui soit plus en lien avec la sp&eacute;cificit&eacute; de son r&ocirc;le. Souvent &agrave; l&rsquo;avant-garde dans de nombreux domaines, elle ne l&rsquo;&eacute;tait pas en culture. Je lui alors propos&eacute; de quitter le r&ocirc;le de prescripteur pour mieux assumer l&rsquo;originalit&eacute; du sien qui est celui de m&eacute;diateur. Elle est un organisme de m&eacute;diation entre les moyens financiers que lui confient des donateurs et la prise en compte de questions de soci&eacute;t&eacute; auxquelles il est peu ou mal r&eacute;pondu. C&rsquo;est ainsi que la Fondation de France a jou&eacute; et joue toujours un r&ocirc;le central, d&eacute;terminant, dans l&rsquo;action des Nouveaux commanditaires qu&rsquo;elle a choisi de mettre en &oelig;uvre.

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Quels sont, selon vous, les domaines d&rsquo;application et de responsabilit&eacute;s d&rsquo;une politique culturelle&nbsp;?

FH&nbsp;: Toute politique culturelle se d&eacute;veloppe selon quatre axes principaux&nbsp;: pr&eacute;server les formes du pass&eacute; et en assurer la transmission, autrement dit la conservation des patrimoines&nbsp;; permettre au public d&rsquo;avoir un acc&egrave;s aux &oelig;uvres par la mise en place d&rsquo;outils de diffusion que sont les mus&eacute;es, biblioth&egrave;ques, centres d&rsquo;art et autres manifestations&nbsp;; la formation des artistes et des publics&nbsp;; et enfin le soutien &agrave; la cr&eacute;ation. Ce qui est paradoxal, c&rsquo;est qu&rsquo;alors que nous vivons une &eacute;poque d&rsquo;intenses mutations culturelles, les moyens financiers destin&eacute;s &agrave; la cr&eacute;ation ne sont pas &agrave; la hauteur des d&eacute;fis. Les Nouveaux commanditaires y apportent une r&eacute;ponse. En faisant la preuve que la soci&eacute;t&eacute; civile peut assumer pleinement ses responsabilit&eacute;s dans l&rsquo;&eacute;laboration d&rsquo;une culture contemporaine &agrave; son plus haut niveau d&rsquo;exigence qui est celui de l&rsquo;art, ils font sauter un plafond de verre qui consid&eacute;rait que le commun des mortels n&rsquo;avait pas qualit&eacute; &agrave; agir en art. Et c&rsquo;est bien la finalit&eacute; du protocole des Nouveaux commanditaires que de permettre &agrave; la soci&eacute;t&eacute; civile d&rsquo;exprimer les besoins d&rsquo;art de son &eacute;poque et d&rsquo;assumer l&rsquo;investissement financier que n&eacute;cessite la cr&eacute;ation d&rsquo;&oelig;uvres, en prenant la responsabilit&eacute; d&rsquo;une commande. Dire la raison d&rsquo;&ecirc;tre d&rsquo;une &oelig;uvre est aussi essentiel que d&rsquo;en cr&eacute;er les formes. Penser qu&rsquo;il ne faille rien demander &agrave; l&rsquo;artiste sous peine d&rsquo;atteinte &agrave; la puret&eacute; de ses intentions n&rsquo;est qu&rsquo;un pr&eacute;jug&eacute;.

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C.R.&nbsp;: Aujourd&rsquo;hui, les artistes qui r&eacute;pondent aux Nouveaux commanditaires sont souvent de grande renomm&eacute;e, pour rester &agrave; la mesure des enjeux que soul&egrave;vent les commanditaires. Le fait que le m&eacute;diateur soit un expert de l&rsquo;art contemporain facilite la rencontre avec ces derniers et les relations avec le cr&eacute;ateur. Il conna&icirc;t les crit&egrave;res d&rsquo;exigence d&rsquo;une cr&eacute;ation contemporaine. Il va accompagner les commanditaires &agrave; &eacute;tablir un cahier des charges afin de bien d&eacute;finir leur demande et leur proposer l&rsquo;artiste le plus appropri&eacute; pour y r&eacute;pondre. Quand le projet est valid&eacute;, l&rsquo;&oelig;uvre entre en phase de production. En y associant les commanditaires, le m&eacute;diateur recherche et f&eacute;d&egrave;re les financements publics et priv&eacute;s n&eacute;cessaires. Ce r&ocirc;le est essentiel dans le partage d&rsquo;&eacute;gale responsabilit&eacute; entre tous les acteurs que d&eacute;finit le protocole de commandes artistiques. Avec les Nouveaux commanditaires, il s&rsquo;agit de prendre autant au s&eacute;rieux les citoyens que les artistes. Chaque m&eacute;diateur a son style, mais leur d&eacute;nominateur commun est d&rsquo;&ecirc;tre &agrave; l&rsquo;&eacute;coute, et d&rsquo;apporter toutes les aides n&eacute;cessaires pour agir. Toutes les parties prenantes doivent s&rsquo;engager sur la dur&eacute;e&nbsp;: celle du temps n&eacute;cessaire &agrave; la r&eacute;flexion, aux d&eacute;bats, &agrave; la conception de l&rsquo;&oelig;uvre et &agrave; sa r&eacute;alisation. Avec la confiance, le respect du temps est un facteur d&eacute;terminant de la r&eacute;ussite des projets.

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Comment les diff&eacute;rents acteurs vivent-ils la situation ?

F.H.&nbsp;: Le protocole des Nouveaux commanditaires est par nature un exercice de la d&eacute;mocratie. On ne fait pas seulement une &oelig;uvre d&rsquo;art, mais on trouve et exp&eacute;rimente les formes de relations qui se veulent satisfaisantes entre des personnes, devenues libres et &eacute;gales en droit et ayant chacune des conceptions et convictions singuli&egrave;res. Chacun doit assumer pleinement son r&ocirc;le. On ne demande pas, par exemple, aux &eacute;lus leur avis sur l&rsquo;art contemporain, mais plut&ocirc;t d&rsquo;assumer leur r&ocirc;le de m&eacute;diateur politique, indispensable pour que des initiatives citoyennes puissent se d&eacute;velopper et s&rsquo;inscrire dans une communaut&eacute;. Il est &agrave; noter d&rsquo;ailleurs, que le couple m&eacute;diateur culturel &ndash; m&eacute;diateur politique fonctionne tr&egrave;s bien. Un autre type d&rsquo;acteur important auquel il est fait appel&nbsp;: les chercheurs, &agrave; qui nous demandons d&rsquo;aider &agrave; mettre en lumi&egrave;re tous les enjeux que soul&egrave;ve cette action. Ce sont eux qui peuvent nous aider &agrave; passer du particulier au g&eacute;n&eacute;ral pour d&eacute;velopper une intelligence collective. Cela r&eacute;pond aussi &agrave; un d&eacute;sir des chercheurs qui, comme les artistes, souhaitent retrouver une v&eacute;ritable dimension sociale dans leur travail.

Jardin hospitalier 2.tif

Un tel mod&egrave;le vertueux peut-il &ecirc;tre applicable hors Hexagone&nbsp;?

F.H. A partir du moment o&ugrave; le patrimoine, l&rsquo;acc&egrave;s aux &oelig;uvres et l&rsquo;&eacute;ducation sont d&eacute;j&agrave; pris en charge par les Etats, les villes et les r&eacute;gions, comme par l&rsquo;essentiel du m&eacute;c&eacute;nat priv&eacute;, cette grande politique d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t g&eacute;n&eacute;ral fond&eacute;e sur la cr&eacute;ation, que propose la Fondation de France, peut devenir la politique culturelle dont l&rsquo;Europe a besoin pour se construire. Et cela dans le respect du principe de subsidiarit&eacute;. D&rsquo;autant qu&rsquo;elle peut s&rsquo;appuyer pour la mettre en &oelig;uvre sur un r&eacute;seau d&rsquo;institutions et de m&eacute;diateurs culturels le plus dense du monde. Cette politique europ&eacute;enne, la Fondation de France a commenc&eacute; &agrave; la d&eacute;velopper depuis 2000, en collaboration avec d&rsquo;autres fondations, notamment en Allemagne, Belgique, Italie, Espagne, Suisse, Grande-Bretagne et Norv&egrave;ge.

 
Au fil des 450 projets r&eacute;alis&eacute;s et en cours en 25 ans en France et en Europe, l&rsquo;exp&eacute;rience des Nouveaux commanditaires est r&eacute;ussie dans son ensemble. C&rsquo;est un mod&egrave;le universel, souple dans la mise en &oelig;uvre, et adaptable &agrave; de nombreuses circonstances.

CR&nbsp;: De fait, si nous sommes intransigeants sur le respect du partage des responsabilit&eacute;s qui fonde le Protocole des Nouveaux commanditaires, sa mise en &oelig;uvre s&rsquo;adapte ais&eacute;ment &agrave; tous les contextes quels qu&rsquo;ils soient.

F.H.&nbsp;: Un autre facteur de r&eacute;ussite est la Fondation de France elle-m&ecirc;me. Qui mieux qu&rsquo;une repr&eacute;sentante, aussi embl&eacute;matique, de la soci&eacute;t&eacute; civile pouvait inaugurer une politique d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t g&eacute;n&eacute;ral qui soit de droit priv&eacute;. Une politique fond&eacute;e sur l&rsquo;initiative de personnes parlant et agissant en leur nom propre. De toutes les fa&ccedil;ons, je pense qu&rsquo;en d&eacute;mocratie, il nous faut maintenant partir du particulier pour atteindre le g&eacute;n&eacute;ral et non plus l&rsquo;inverse. Mais d&rsquo;autres grandes fondations pourraient tout aussi bien jouer un tel r&ocirc;le et devenir des Laurent de M&eacute;dicis d&rsquo;un grand art de la d&eacute;mocratie.

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Quelles sp&eacute;cificit&eacute;s avez-vous observ&eacute;es, suivant les territoires &ndash; urbain, rural &ndash; dans lesquels s&rsquo;inscrivent ces &oelig;uvres&nbsp;?

CR&nbsp;: Ce qui nous frappe plus pr&eacute;cis&eacute;ment dans les territoires ruraux, c&rsquo;est la capacit&eacute; des personnes &agrave; s&rsquo;engager, &agrave; se projeter, &agrave; faire preuve d&rsquo;une grande ouverture d&rsquo;esprit et d&rsquo;audace. Et de mani&egrave;re g&eacute;n&eacute;rale, ces projets r&eacute;unissent, hormis les commanditaires, une communaut&eacute; plus large de partenaires essentiels &agrave; la r&eacute;alisation des projets. Cela met en place une v&eacute;ritable dynamique territoriale avec un ensemble d&rsquo;acteurs locaux, et repr&eacute;sente une grande richesse gr&acirc;ce aux rencontres.

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Quid de la question de la p&eacute;rennit&eacute; de l&rsquo;&oelig;uvre&nbsp;? Lorsqu&rsquo;elle est amen&eacute;e &agrave; dispara&icirc;tre, avez-vous le souci de la documenter, d&rsquo;archiver&nbsp;?

CR&nbsp;: Ne craignons pas de consid&eacute;rer que les &oelig;uvres puissent vivre et mourir. Qu&rsquo;aurions-nous fait des millions d&rsquo;&oelig;uvres produites dans l&rsquo;histoire&nbsp;? Ce qui est le plus important est que notre soci&eacute;t&eacute; puisse s&rsquo;investir autant qu&rsquo;il le faut dans la cr&eacute;ation. Cela dit, avec les m&eacute;diateurs, nous sommes attentifs &agrave; la conservation des &oelig;uvres et &agrave; leur entretien. Nous constituons une documentation et conservons les archives. Il y a &eacute;galement un site internet europ&eacute;en d&eacute;di&eacute; &agrave; l&rsquo;action Nouveaux commanditaires qui pr&eacute;sente aussi bien les projets que la mise en &oelig;uvre pratique de cette action. Financ&eacute;e par des moyens priv&eacute;s ou publics destin&eacute;s &agrave; l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t g&eacute;n&eacute;ral, l&rsquo;&oelig;uvre est la propri&eacute;t&eacute; de la communaut&eacute;, m&ecirc;me si l&rsquo;usage en est laiss&eacute; aux commanditaires. Elle ne peut en aucun cas &ecirc;tre vendue. Les &oelig;uvres sont g&eacute;n&eacute;ralement inscrites dans l&rsquo;inventaire d&rsquo;un organisme &agrave; m&ecirc;me de les g&eacute;rer. Il se trouve qu&rsquo;une &oelig;uvre peut aussi &ecirc;tre d&eacute;plac&eacute;e. Cela se fait en accord avec l&rsquo;artiste. C&rsquo;est le cas, par exemple, d&rsquo;une &oelig;uvre de Yan Pei-Ming, Le Meilleur travailleur du Crous, une s&eacute;rie de 1992 rassemblant dix toiles en noir et blanc qui repr&eacute;sentent les portraits de dix salari&eacute;s du restaurant universitaire de Dijon. Elle est aujourd&rsquo;hui inscrite &agrave; l&rsquo;inventaire du Mus&eacute;e des Beaux-Arts de Dijon. 
 
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Pour toute information 
 
<a href="http://https://www.fondationdefrance.org/fr" target="_blank">https://www.fondationdefrance.org/fr</a>

<a href="http://www.nouveauxcommanditaires.eu/fr/25/250/en-attendant-le-mo(nu)ment" target="_blank">http://www.nouveauxcommanditaires.eu/fr/25/250/en-attendant-le-mo(nu)ment</a>

<a href="https://www.societies.fr/societe-realiste-c1seu" target="_blank">https://www.societies.fr/societe-realiste-c1seu</a>

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T&Eacute;MOIGNAGES

ALAIN S&Eacute;CHAS, artiste, Monument pour Jacques Lacan, (2002), 
m&eacute;diation par Xavier Douroux

&ldquo;Je connaissais Xavier Douroux pour avoir expos&eacute; au Consortium qu&rsquo;il dirigeait. Alors qu&rsquo;il &eacute;tait m&eacute;diateur pour la Fondation de France, il a organis&eacute; une rencontre avec des psychanalystes &agrave; Dijon, affili&eacute;s &agrave; l&rsquo;Association de la Cause freudienne. J&rsquo;ai trouv&eacute; tr&egrave;s int&eacute;ressante la d&eacute;marche qui consiste &agrave; ce qu&rsquo;une tierce personne mette en relation un groupe port&eacute; par un d&eacute;sir d&rsquo;art et un cr&eacute;ateur. Cela m&rsquo;a spontan&eacute;ment paru un d&eacute;fi, dans la mesure o&ugrave;, pour moi, Lacan repr&eacute;sentait une parole, des &eacute;crits ; il &eacute;tait un b&acirc;tisseur de pens&eacute;e dont je n&rsquo;avais pas forc&eacute;ment toutes les cl&eacute;s d&rsquo;interpr&eacute;tation. D&egrave;s lors, comment retranscrire cela visuellement ? Si Xavier Douroux s&rsquo;adressait &agrave; moi, c&rsquo;est qu&rsquo;il avait identifi&eacute; dans mon travail des r&eacute;sonances avec la requ&ecirc;te du groupe de psychanalystes. Lors de mes &eacute;changes avec eux, j&rsquo;ai per&ccedil;u une grande ouverture d&rsquo;esprit : ils ne m&rsquo;ont impos&eacute; aucun &lsquo;cahier des charges&rsquo;. Alors, quid d&rsquo;une c&eacute;l&eacute;bration de Jacques Lacan ? Pour un artiste, la seule fa&ccedil;on de travailler est de s&rsquo;emparer du nom de Lacan et des quelques slogans devenus des quasi vulgates journalistiques, des jeux de mots. Ce qui a r&eacute;sonn&eacute; en moi est que tout est langage. Ma d&eacute;marche a alors &eacute;t&eacute; de trouver une forme qui puisse &ecirc;tre comprise imm&eacute;diatement par le grand public, sans m&eacute;diation particuli&egrave;re. A un moment, dans mon travail, j&rsquo;ai cr&eacute;&eacute; des personnages &agrave; figures de chats. Substituer un visage de chat &agrave; un visage humain est une fa&ccedil;on d&rsquo;universaliser l&rsquo;usage du corps humain, dans des postures tr&egrave;s communes et vari&eacute;es. Mais dans ce projet sp&eacute;cifique, j&rsquo;ai op&eacute;r&eacute; une substitution par un visage de chat issu du lointain &ndash; de l&rsquo;enfance peut-&ecirc;tre &ndash; dot&eacute; d&rsquo;yeux tout ronds dont l&rsquo;acuit&eacute; transperce le regardeur. Et cette pi&egrave;ce, un peu atypique, montre deux corps humains qui s&rsquo;interp&eacute;n&egrave;trent. Il m&rsquo;est revenu en m&eacute;moire que Lacan a fr&eacute;quent&eacute; des surr&eacute;alistes. Des photos d&rsquo;archives le montrent lors d&rsquo;une soir&eacute;e mondaine avec Picasso et Salvador Dal&iacute;. Ces rencontres ont &eacute;t&eacute; tr&egrave;s importantes pour lui, et le surr&eacute;alisme l&rsquo;a beaucoup marqu&eacute;. J&rsquo;ai ainsi restitu&eacute; cette notion d&rsquo;&lsquo;inqui&eacute;tante &eacute;tranget&eacute;&rsquo;, de fantastique : les deux personnages &eacute;tant tr&egrave;s peu caract&eacute;ris&eacute;s, ils ne portent pas de costumes, on ne sait pas s&rsquo;ils sont dans un &eacute;tat d&rsquo;unit&eacute;, ils donnent l&rsquo;impression de sortir des limbes. J&rsquo;ai voulu montrer un moment improbable o&ugrave; deux corps se traversent r&eacute;ellement. Mon id&eacute;e en art est que les &oelig;uvres soient les plus pr&egrave;s possible de notre r&eacute;alit&eacute;, que l&rsquo;on est avec ces personnages, qu&rsquo;on ne peut y &eacute;chapper. Cette &oelig;uvre est de dimensions modestes, &agrave; peine 1,20 m&egrave;tre de hauteur. Pos&eacute;e sur un socle, elle est destin&eacute;e &agrave; la mobilit&eacute;. C&rsquo;est un peu paradoxal de l&rsquo;intituler Monument, elle a d&rsquo;ailleurs circul&eacute; dans le cadre de diff&eacute;rents congr&egrave;s o&ugrave; les commanditaires ont souhait&eacute; la pr&eacute;senter.&rdquo;

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J&Eacute;R&Ocirc;ME POGGI, m&eacute;diateur, &ldquo;En attendant le Mo(nu)ment&rdquo;, commande artistique de la Soci&eacute;t&eacute; Histoire et vies du Xe arrondissement de Paris confi&eacute;e &agrave; Soci&eacute;t&eacute; R&eacute;aliste

&ldquo;C&rsquo;est d&rsquo;abord en tant qu&rsquo;historien et critique d&rsquo;art que je me suis int&eacute;ress&eacute; &agrave; la d&eacute;marche des Nouveaux commanditaires. Je faisais alors ma th&egrave;se de doctorat sur les diff&eacute;rentes formes possibles de commerce entre l&rsquo;art et la soci&eacute;t&eacute; au XIXe si&egrave;cle, lorsque Fran&ccedil;ois Hers m&rsquo;a demand&eacute;, en 2003, de r&eacute;aliser avec lui une s&eacute;rie de films sur les Nouveaux commanditaires. Il s&rsquo;agissait de donner parole et visage &agrave; ces dizaines de citoyens &eacute;trangers au milieu de l&rsquo;art mais ayant pris la responsabilit&eacute; de commander une &oelig;uvre d&rsquo;art contemporain &agrave; un artiste. Nous avons effectu&eacute; une centaine d&rsquo;entretiens, souvent de trois heures, et r&eacute;alis&eacute; au final une dizaine de films qui ont ensuite &eacute;t&eacute; le support du livre Faire art comme on fait soci&eacute;t&eacute;. J&rsquo;ai &eacute;t&eacute; totalement impr&eacute;gn&eacute; de cette exp&eacute;rience tout au long des trois ann&eacute;es qu&rsquo;a dur&eacute; la r&eacute;alisation de ces films, et c&rsquo;est ce qui m&rsquo;a conduit assez naturellement &agrave; devenir moi-m&ecirc;me m&eacute;diateur. C&rsquo;est &agrave; la m&ecirc;me &eacute;poque, en 2009, que j&rsquo;ai ouvert ma galerie. Au d&eacute;but, les deux activit&eacute;s se sont d&eacute;velopp&eacute;es parall&egrave;lement, sans porosit&eacute;s autres qu&rsquo;intellectuelles, th&eacute;oriques ou politiques sur ce d&eacute;sir d&rsquo;&ecirc;tre un m&eacute;diateur, c&rsquo;est-&agrave;-dire un lien entre l&rsquo;art et la soci&eacute;t&eacute;. La galerie me permettait, par des circuits &eacute;conomiques et seulement mercantiles de me mener aux institutions, aux mus&eacute;es, aux collectionneurs et, &agrave; c&ocirc;t&eacute; de cela, j&rsquo;avais cette opportunit&eacute; de pouvoir toucher une part bien plus vaste de la soci&eacute;t&eacute; civile au-del&agrave; du milieu de l&rsquo;art gr&acirc;ce &agrave; l&rsquo;action Nouveaux commanditaires. Bien que parall&egrave;les et &eacute;tanches, je voyais que ces deux voix r&eacute;pondaient &agrave; un m&ecirc;me esprit, une m&ecirc;me ambition et pouvaient se rejoindre. C&rsquo;est lors d&rsquo;une table ronde &agrave; laquelle je participais &agrave; la foire Miami Art Basel sur les nouvelles formes de m&eacute;c&eacute;nat que l&rsquo;on m&rsquo;a demand&eacute; comment s&rsquo;articulait mes deux modes d&rsquo;actions dans l&rsquo;&eacute;conomie de l&rsquo;art. Je n&rsquo;ai pas su r&eacute;pondre sur le moment. J&rsquo;en parlais ensuite avec mon confr&egrave;re allemand, Alexander Koch, lui aussi galeriste au sein de la galerie Kow et m&eacute;diateur des Nouveaux commanditaires (Die Neue Auftraggeber) en Allemagne. Malgr&eacute; les antagonismes apparents de nos modes d&rsquo;action dans l&rsquo;&eacute;conomie de l&rsquo;art, nous nous r&eacute;p&eacute;tions que nous ne pouvions nous passer ni de l&rsquo;un ni de l&rsquo;autre. J&rsquo;ai d&ucirc; alors faire l&rsquo;effort intellectuel de lier th&eacute;oriquement, presque moralement, mes deux activit&eacute;s. Et de r&eacute;inscrire le m&eacute;tier de galeriste dans un champ &eacute;conomique, politique et social &eacute;largi, qu&rsquo;on ne peut r&eacute;duire au seul march&eacute; de l&rsquo;art. Le pouvoir d&rsquo;agir que les galeries ont aujourd&rsquo;hui leur conf&egrave;re aussi une grande responsabilit&eacute; sociale. A quoi pouvons-nous, et devons-nous, utiliser nos capacit&eacute;s d&rsquo;action pour promouvoir l&rsquo;art et les artistes dans notre soci&eacute;t&eacute; contemporaine. Il me semblait donc que l&rsquo;activit&eacute; de m&eacute;diateur pouvait &ecirc;tre inspirante, et permettre d&rsquo;inventer une forme &eacute;largie de commerce de l&rsquo;art qui ne soit pas qu&rsquo;un commerce &eacute;conomique. Mais aussi d&rsquo;exp&eacute;rimenter une v&eacute;ritable &eacute;conomie politique de l&rsquo;art qui soit contemporaine. La qualit&eacute; premi&egrave;re d&rsquo;un m&eacute;diateur est d&rsquo;&ecirc;tre extr&ecirc;mement ouvert et curieux de la soci&eacute;t&eacute; tout enti&egrave;re, au-del&agrave; du milieu de l&rsquo;art, et d&rsquo;&ecirc;tre en mesure de rep&eacute;rer des situations qui requi&egrave;rent des besoins en art qui ne seront pas forc&eacute;ment clairement formul&eacute;s par les commanditaires. Car si certains ont une conscience claire de leurs besoins et de leurs ambitions, d&rsquo;autres &eacute;prouvent peut-&ecirc;tre un d&eacute;sir souterrain, mais n&rsquo;ont pas l&rsquo;audace de l&rsquo;exprimer. C&rsquo;est en cela qu&rsquo;un m&eacute;diateur peut les aider. Dans tous les cas, il s&rsquo;agit d&rsquo;apporter &agrave; ces personnes ext&eacute;rieures au monde de l&rsquo;art une expertise ; c&rsquo;est-&agrave;-dire une connaissance de la sc&egrave;ne artistique et de ses m&eacute;canismes afin de les aider &agrave; choisir l&rsquo;artiste ; ensuite des comp&eacute;tences professionnelles pour faire la production d&rsquo;une &oelig;uvre d&rsquo;art. L&rsquo;&oelig;uvre pour les Moinon est l&rsquo;une de mes premi&egrave;res commandes. Elle a &eacute;t&eacute; initi&eacute;e par la soci&eacute;t&eacute; historique du Xe arrondissement de Paris. Lors d&rsquo;une de leur assembl&eacute;e g&eacute;n&eacute;rale, j&rsquo;avais &eacute;t&eacute; marqu&eacute; par le combat men&eacute;e par plusieurs femmes, historiennes amateurs, pour r&eacute;habiliter la m&eacute;moire de Marie Moinon, entr&eacute;e en r&eacute;sistance avec son mari Jean et morte elle aussi en d&eacute;portation, mais dont le nom a &eacute;t&eacute; oubli&eacute; lorsqu&rsquo;une rue du Xe arrondissement de Paris a &eacute;t&eacute; nomm&eacute;e la rue &ldquo;Jean Moinon&rdquo; en 1946. Apr&egrave;s des ann&eacute;es d&rsquo;une enqu&ecirc;te historique exemplaire, ces femmes ont finalement obtenu du Conseil de Paris que la rue soit rebaptis&eacute;e la rue &lsquo;Jean et Marie Moinon&rsquo;. N&eacute;anmoins, lors de la pose de la nouvelle plaque, elles me firent part d&rsquo;une frustration paradoxale&nbsp;: en m&ecirc;me temps qu&rsquo;elles avaient corrig&eacute; une injustice de l&rsquo;histoire, elles l&rsquo;avaient effac&eacute;e&hellip; A les entendre, j&rsquo;ai pressenti des enjeux proprement artistiques dans cette forme de d&eacute;ception et leur ai demand&eacute; si un artiste ne pouvait mener plus loin leur d&eacute;marche et rendre visible le processus de m&eacute;moire en jeu dans cette histoire&hellip; Les questions ici pos&eacute;es &eacute;taient : qui sont les acteurs de l&rsquo;Histoire&thinsp;? Qui &eacute;crit l&rsquo;Histoire&thinsp;? Et qui c&eacute;l&egrave;bre l&rsquo;Histoire&thinsp;? J&rsquo;ai propos&eacute; aux commanditaires de travailler avec la coop&eacute;rative artistique Soci&eacute;t&eacute; R&eacute;aliste. Les artistes ont prolong&eacute; leur d&eacute;marche en inscrivant le nom de Jean et Marie Moinon, non plus sur une plaque de rue mais dans les &eacute;toiles. Nous avons entam&eacute; des &eacute;changes avec le Comit&eacute; pour la nomenclature des petits corps c&eacute;lestes, charg&eacute; de nommer officiellement les ast&eacute;ro&iuml;des d&eacute;couverts r&eacute;guli&egrave;rement. En raison du r&egrave;glement du comit&eacute;, il faudra attendre 2045, soit un si&egrave;cle apr&egrave;s la mort des Moinon, pour entamer officiellement le processus. En attendant, Soci&eacute;t&eacute; R&eacute;aliste a install&eacute; dans un jardin public proche de la rue Jean-et-Marie-Moinon, deux rochers en granite symbolisant ces deux ast&eacute;ro&iuml;des, comme s&rsquo;ils &eacute;taient tomb&eacute;s sur Terre, et sur lesquels seront grav&eacute;s dans 30 ans le num&eacute;ro de matricule des ast&eacute;ro&iuml;des. Je pense que c&rsquo;est une &oelig;uvre tr&egrave;s importante dans l&rsquo;histoire des monuments publics, qui n&rsquo;aurait jamais pu &ecirc;tre invent&eacute;e spontan&eacute;ment par les artistes si elle n&rsquo;avait &eacute;t&eacute; initi&eacute;e par les commanditaires.&rdquo;

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NATALIE&nbsp;COUGNENC, avocate, Parloirs de Villeneuve-l&egrave;s-Maguelone

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L&rsquo;OFFICIEL ART&nbsp;: Deux commandes d&rsquo;&oelig;uvres d&rsquo;art pour les parloirs &ndash; et l&rsquo;espace permettant d&rsquo;y acc&eacute;der &ndash; de la maison d&rsquo;arr&ecirc;t de Villeneuve-l&egrave;s-Maguelone ont &eacute;t&eacute; inaugur&eacute;es en 1999, la r&eacute;novation de ces pi&egrave;ces a donn&eacute; lieu en 2016 &agrave; une nouvelle intervention d&rsquo;artistes (Jean Le Gac et Herv&eacute; Di Rosa) : quel a &eacute;t&eacute; votre r&ocirc;le dans la mise en &oelig;uvre de ce projet ?

NATALIE COUGNENC : Je suis intervenue dans la mise en &oelig;uvre de ce projet en tant qu&rsquo;avocate, dans le cadre de mes fonctions. Rendre visite &agrave; un client &agrave; la maison d&rsquo;arr&ecirc;t fait partie du m&eacute;tier, et lorsqu&rsquo;on arrive sur place, on c&ocirc;toie les familles de d&eacute;tenus et l&rsquo;on est amen&eacute;s &agrave; faire une partie du trajet avec eux &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur de l&rsquo;&eacute;tablissement. On parle souvent des conditions de vie des d&eacute;tenus mais tr&egrave;s peu des proches. Or, ils sont un &eacute;l&eacute;ment structurant pour les d&eacute;tenus puisque, par le biais des visites, ils constituent un lien avec l&rsquo;ext&eacute;rieur. Se rendre dans les maisons d&rsquo;arr&ecirc;t repr&eacute;sente &eacute;norm&eacute;ment de contraintes pour les familles, li&eacute;es notamment &agrave; l&rsquo;obtention de permis de visites, mais aussi au lieu et &agrave; l&rsquo;appr&eacute;hension du lieu. C&rsquo;est une r&eacute;flexion globale sur tout cela qui m&rsquo;a incit&eacute;e &agrave; rencontrer Jean-Marie B&eacute;n&eacute;zet, m&eacute;diateur de la Fondation de la France, qui r&eacute;alise des projets afin de donner une valeur d&rsquo;usage &agrave; l&rsquo;art. Au cours d&rsquo;une discussion avec lui, alors qu&rsquo;il cherchait des lieux &agrave; am&eacute;nager, je lui ai longuement parl&eacute; de l&rsquo;id&eacute;e de la maison d&rsquo;arr&ecirc;t. Cela l&rsquo;a particuli&egrave;rement int&eacute;ress&eacute;. Il est entr&eacute; en contact avec l&rsquo;administration p&eacute;nitentiaire. C&rsquo;est ainsi que le projet s&rsquo;est mis en place.

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Comment les d&eacute;tenus &ndash; dont certains ont &eacute;t&eacute; associ&eacute;s &agrave; l&rsquo;installation des &oelig;uvres &ndash; et les familles ont-ils r&eacute;agi face &agrave; cette initiative?

La r&eacute;action a &eacute;t&eacute; tr&egrave;s positive : elle d&eacute;montre que les familles ont de la consid&eacute;ration vis-&agrave;-vis de ce qu&rsquo;elles per&ccedil;oivent, et ressentent aussi la consid&eacute;ration que l&rsquo;on a pour elles. Les &oelig;uvres sont dispos&eacute;es d&egrave;s l&rsquo;entr&eacute;e de leur trajet pour acc&eacute;der aux parloirs de visite avec les d&eacute;tenus. Elles permettent une approche plus facile du milieu carc&eacute;ral. C&rsquo;est apaisant, surtout pour les enfants, car cela d&eacute;tourne leur attention du quotidien lourd qu&rsquo;ils sont amen&eacute;s &agrave; vivre. On observe d&rsquo;ailleurs un retour tr&egrave;s positif de leur part dans les espaces am&eacute;nag&eacute;s pour les p&egrave;res, car cela permet &agrave; ces derniers d&rsquo;amorcer le dialogue autour des &oelig;uvres expos&eacute;es. Ainsi, les personnages des Deux Nigauds qu&rsquo;Herv&eacute; di Rosa a reproduits sur les murs dans diff&eacute;rentes sc&egrave;nes et dans diff&eacute;rents paysages nourrissent beaucoup les conversations.

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En votre qualit&eacute; d&rsquo;avocat &ndash; amen&eacute;e &agrave; vous rendre dans les maisons d&rsquo;arr&ecirc;t &ndash; comment percevez-vous un tel projet ?

Du point de vue humain, c&rsquo;est un projet tr&egrave;s r&eacute;ussi, con&ccedil;u comme un mus&eacute;e, tr&egrave;s bien &eacute;clair&eacute;, tr&egrave;s bien install&eacute;, tr&egrave;s abouti au plan de la sc&eacute;nographie, et servi par des &oelig;uvres de qualit&eacute;. Mais c&rsquo;est un projet que je con&ccedil;ois comme ayant une valeur d&rsquo;utilit&eacute;. C&rsquo;est sa fonction premi&egrave;re. C&rsquo;est la volont&eacute; de la Fondation de France&nbsp;: faire usage des &oelig;uvres comme outils de mieux-&ecirc;tre et d&rsquo;humanisation dans le cas pr&eacute;sent.

Fondation de France : "Proposer un nouveau mode de relation au monde”

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