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Brigitte Sauvignac : « je suis une disciple de la nature » 

Lors de la première exposition Be My Guest en juin 2024, Brigitte Sauvignac avait peint un mur dans l’esprit de la Venise du XVIIIè siècle, écrin pour les meubles de la galerie Lila K. Ses œuvres-caméléon dont le leitmotiv est de « donner l’impression d’être dehors tout en étant dedans » ne sont que l’un des aspects du travail protéiforme d’une artiste dont l’œuvre touche aussi à la sculpture, à la photographie et à la restauration d’œuvres anciennes. Rencontre avec une créatrice d’un autre genre.

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Comment avez-vous découvert la peinture murale ?

J’ai commencé à peindre entre dix et douze ans, et, après mon bac, j’ai travaillé dans l’atelier d’un peintre auprès de qui j’ai préparé les Beaux-Arts de Rouen. J’ai ensuite obtenu un diplôme supérieur aux Beaux-Arts de Paris, mais il n’est pas évident de vivre de sa peinture. C’est ainsi que, pour payer l’emprunt de mes études, j’ai déambulé de profession en profession. Celles-ci n’avaient pas forcément de lien avec l’objet de mes études. On m’a alors proposé, d’abord à la marge, de travailler dans des appartements pour peindre et j’ai aussi suivi une formation de restauratrice. Je suis ainsi devenue restauratrice de tableaux et d’objets d’art concomitamment à ma carrière de peintre décorateur. Aujourd’hui je navigue entre les deux.

Quels sont vos principales inspirations artistiques ?

Mes inspirations, en matière de peinture murale, viennent avant tout de mes clients et je suis tributaire de leurs goûts et de leurs aspirations. C’est ainsi que pour l’un de mes clients qui a fait l’acquisition d’une lithogravure de Braque représentant un oiseau, je travaille, pour sa cage d’escalier, à la création d’un décor mural inspiré des oiseaux de Braque. Je joue alors sur les reliefs et les volumes. Pour l’hôtel Washington, j’ai peint 150 poissons dans une cage d’ascenseur. Il est évident que mon goût interfère, mais mon travail est similaire à celui du coiffeur. Les gens espèrent avoir la coupe de Sharon Stone. Je fais ce que je peux pour m’en approcher, mais ce n’est jamais gagné.

Votre lieu de travail, Paris, influence-t-il votre travail ?

Je me suis certes inspirée, à Marrakech, du jardin extérieur pour le décor d’une salle à manger, mais à Paris ou ailleurs, c’est surtout la nature qui m’inspire. Je crois que je suis née émerveillée par la nature. Enfant, j’aimais partir à la recherche de la première primevère, de la première violette, de la première jonquille… Ma madeleine de Proust, c’est l’odeur terreuse des premiers jours du printemps. Je fais aussi beaucoup de photos de fleurs. Je suis une disciple de la nature. 

Comment avez-vous été amenée à orner une pièce de l’exposition Be My Guest ?

Je travaille pour la galeriste Lila K, antiquaire aux puces de Saint-Ouen. Cette dernière présentait des meubles anciens pour l’exposition. J’ai donc mis en valeur les murs de la pièce où étaient exposées ces œuvres. Je me suis alors inspirée des codes de la Venise du XVIIIè siècle : effet de miroir vieilli, sculptures en relief, petites fleurs…

Avez-vous des projets d’exposition à venir ?

Je travaille aussi le carton en volume. Je prépare ainsi, pour la galerie Stéphane Olivier, une exposition de petit mobilier en carton : bougeoirs, cadres… Ils seront exposés en septembre.

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