Voyage

Tout quitter et partir vivre dans les arbres

À l’heure où de nouvelles formes — alternatives — d’habitats se développent, les fondateurs de "Coucoo" appliquent le principe au tourisme vert. À Raray, tout au nord de Paris, ils ont bâti un véritable village dans les chênes.
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Il suffit d'un château, d'une forêt et d'un clair de lune pour se faire des histoires. Universellement, le principe s'applique aux contes de Perrault, aux chansons de Cabrel et aux films de Cocteau. À l'imaginaire collectif, aussi, qui flaire dans le passage - rousseauien - de la culture à la nature, une forme de parcours iniatique. Quitter le château pour pénétrer la forêt, c'est se confronter doublement à l'inconnu. Dans les contes anciens ou modernes, le bois couve quasi-inéluctablement une surprise... aka une "aventure'". Pensez Yvain dans Le Chevalier au lion, pensez Mélisande dans Pelléas, pensez Blanche-Neige, Jon Snow et tant d'autres. En psychanalyse, cette même forêt est le ventre de l'inconscient : "Depuis les temps les plus reculés, la forêt pratiquement impénétrable où nous nous perdons symbolise le monde obscur, caché, pratiquement impénétrable de notre inconscient", écrit ainsi Bruno Bettelheim quand il "psychanalyse" les contes de fées de Perrault. À Raray, au domaine Coucoo Grands Chênes, les arbres ne parlent pas (encore) mais l'expérience est globale.

Bienvenue dans l'Oise, à 45 minutes de Paris. Au château de Raray, pépite des XVIIe et XVIIIe siècles, on entend encore Jean Marais et Josette Day se donner la réplique. C'est ici que Jean Cocteau tourna sa Belle et la Bête en 1945. Passés les légendes vivantes, une allée de chênes centenaires, un golf de 18 trous, la forêt abritent de premières cabanes perchées sur des pilotis de 7 mètres de haut... ou nichées bien plus haut, dans les branches. Ainsi, la "Cime" et son escalier à colimaçon culminent à 13 mètres de hauteur. Parmi les dernières réalisations du domaine, la "Lov Nid Spa Promesse" dispose d'une chambre-bulle accessible par un pont suspendu. Surfant sur l'idée, enfantine peut-être, archaïque au sens noble, de construire son habitat dans les branches, les deux fondateurs Gaspard et Emmanuel ont imaginé en tout vingt cabanes. Architectures en trompe-l'oeil, choix de matériaux non-chimiques, économie locale... L'expérience proposée se double d'une volonté de faire corps avec l'environnement, au-delà de l'hébergement insolite bêta. Après tout, le retour à la nature n'est-il pas la grande aventure du temps ?

www.cabanesdesgrandschenes.com

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