Geneva Watch Week : les plus belles montres de Watches and Wonders
54 marques exposantes et des centaines de nouvelles montres à découvrir. Tel était le programme de la quatrième édition du salon genevois Watches and Wonders, la grand-messe de l’horlogerie mondiale, qui vient de fermer ses portes. L’heure est ainsi aux observations afin de tirer le bilan de cette foire hors du commun, de désigner les pièces les plus marquantes et bien évidemment, de dégager des tendances. Mais en attendant, coup de projecteur sur les garde-temps préférés de la Rédaction.
Des rouages poétiques
Comme chaque année, les maisons horlogères rivalisent d’ingéniosité afin de présenter des créations plus ou moins compliquées, mais toujours empreintes de poésie. Ainsi de Chanel, chez qui on retrouvait un automate extrêmement complexe et dont la course du temps rend hommage à la couturière Gabrielle Chanel. Sous sa cloche en verre, se révèlent nombre de références à Chanel comme la reproduction miniature du lustre à pampilles de l’appartement de la rue Cambon ou du socle pavé de centaines de pièces d’onyx façonnant le motif matelassé. Ce dernier abrite le mécanisme permettant aux bustes de monter, descendre ou pivoter sur leur trépied au son de « My Woman » de Al Bowlly que chantait régulièrement Mademoiselle. Le romantisme et l’onirisme sont également l’apanage de Van Cleef & Arpels avec son automate « Apparition des Baies » en or rose laqué et dont le dôme végétal dissimule un secret. Une fois éclos, les pétales dévoilent un oiseau en or blanc ainsi que des diamants et saphirs. Envoûtant ! La jeune pousse tricolore Trilobe, préfère quant elle la montre-bracelet avec une nouvelle interprétation de sa collection inaugurale « Les Matinaux ». La ligne « L’Heure Exquise » fait dialoguer deux lunes qui s’épousent dans un toi et moi, sous un ciel nocturne azuré. La lecture des informations suit toujours le même principe poétique : les anneaux des heures et des minutes s'égrènent doucement sur le cadran grâce à des disques rotatifs mais une légère inclinaison des chiffres accentue leur mouvement et souligne le passage du temps. Enfin, un seul trilobe sert désormais d’indicateur pour les heures et les minutes, tandis que les secondes s’écoulent librement sur le cadran, par l’intermédiaire d’un verre saphir étoilé.
Le temps des records
Les exploits, toujours les exploits. Tous les ans, lors du salon Watches and Wonders, les marques se lancent dans une course aux créations les plus folles les unes que les autres. La plus italienne des maisons suisses, Bulgari, a ainsi dévoilé la montre la plus mince du monde, battant le précédent record de la Richard Mille RM UP-01 Ferrari. On retrouve donc une Octo Finissimo Ultra COSC, un garde-temps de 1,70 mm d’épaisseur seulement, soit aussi fin qu’une pièce de 0,10 euro. Bulgari signe ici son neuvième record du monde et pas des moindres puisqu’au-delà d’être la montre mécanique la plus fine jamais produite, elle est aussi le chronomètre le plus plat du monde. Autre prouesse avec IWC qui vous offre l’éternité avec sa Portugieser Eternal Calendar. Ce calendrier perpétuel révolutionne le genre puisqu’il peut suivre l’évolution du temps jusqu’en 3999 et embarque une phase de lune retraçant parfaitement les cycles lunaires pendant 45 millions d’années. Inutile ? Certainement mais très plaisant pour les puristes de la haute horlogerie. De plus et sans surprise, l’attraction la plus attendue du salon est le lancement des nouveautés signées Rolex. La marque à la couronne propose une immersion luxueuse dans les abysses avec la nouvelle Deepsea qui se présente pour la première fois en or jaune 18 carats. Une pièce audacieuse et solide pesant pas moins de 320 grammes ! De quoi plonger jusqu’à 3900 mètres de profondeur avec style. Enfin, on retrouve Tudor qui s’essaye également au grand luxe avec une Black Bay 58 déclinée en or massif 18 carats, soit la montre la plus chère de son catalogue (32 300 euros).
Top chrono
Indiquant les heures, les minutes et le secondes, le chronographe (imaginé en 1822 par Nicolas Matthieu Rieussec, alors horloger du roi, pour chronométrer le courses hippiques) est l’une des complications préférées des collectionneurs. Malgré les Jeux Olympiques qui arrivent, peu de manufactures se sont essayées à l’exercice. Très inattendue dans ce secteur, Cartier présente néanmoins l’une des montres les plus réussies du salon avec la nouvelle Tortue Chronographe Monopoussoir. Lancé en 1912, ce modèle réapparaît pour le plus grand plaisir des amateurs de montres de forme de la maison. On retrouve aussi Chopard qui présente une nouvelle déclinaison de sa montre sportive par excellence : l’Alpine Eagle XL Chrono. Habillée pour la première fois de titane grade 5, ce qui assure une légèreté extrême, la montre se pare d’une nouvelle teinte de cadran inédite : un « Bleu Rhône » très réussi et inspiré des paysages alpins.
Tourbillonnant
Le tourbillon est la quintessence des complications de haute horlogerie. Cette année, de nombreuses maisons se sont prêtées au jeu tourbillonnant de cette mécanique de pointe. Ainsi de Roger Dubuis et son Orbis in Machina. Le calibre RD115, le dernier mouvement manuel de la marque, offre 72 heures de réserve de marche et anime ici un tourbillon volant. Habituellement placée à 7h chez Roger Dubuis, la complication est ici placée au centre de la montre, donnant ainsi aux horloger une opportunité unique de jouer avec le décor. Chez Hermès, la haute horlogerie et les emblèmes équestres se retrouvent dans la création Arceau Duc Attelé où s’accordent un tourbillon à trois axes central et une répétition minutes. Jaeger-LeCoultre présente le très impressionnant Duomètre Heliotourbillon Perpetual dont l’effet cinétique est comparable à celui d’une toupie. Afin de compenser au mieux les effets de la gravité (l’objectif d’un tourbillon), la montre comprend trois cages en titane et tournant sur trois axes. Le tout se complète d’un calendrier perpétuel ainsi que d’une Grande Date. Chapeau bas ! Enfin, place à Franck Muller et sa montre très sobrement appelée Curvex CX Grand Central Skeleton Tourbillon. Ce patronyme recouvre un ovni à quatre cornes où le tourbillon lévite au centre du cadran sans oublier le travail sur le mouvement qui a été ajouré afin d’admirer les rouages du calibre à remontage automatique par micro-rotor doté d’une confortable réserve de marche de cinq jours.
Robuste
Les montres au look musclé ont toujours leurs adeptes. Deux créations récemment lancées sur le salon Watches and Wonders vont assurément plaire aux amateurs du genre. Hublot présente une nouvelle Formule 1 horlogère issue de sa série « MP » pour « Manufacture Piece ». Autrement dit, une appellation réservée aux garde-temps de haut vol dotés de complications hors du commun. On retrouve ici une nouvelle Big Bang MP-11 avec sa configuration de cadran présentant dans sa partie basse, une série de sept barillets coaxiaux et verticaux. Une construction qui assure à la montre une réserve de marche de quatorze jours. Pour la première fois, le modèle s’habille de saphir « Water Blue » doté d’un indice de transparence exclusif, une matière qui habille le solide boîtier de 45 mm. De son côté, Montblanc reprend de la hauteur à travers sa référence 1858 Geosphere 0 Oxygen Carbo2 taillée pour aller côtoyer les hautes cimes. Cette dernière présente un mouvement et un boîtier vidés d’oxygène afin d’éviter la formation de buée en altitude et d’empêcher l’oxydation des composants. Des huiles spécifiques permettent de résister à des températures de - 50 degrés. Autre innovation avec le Carbo2, le matériau de la boîte qui bénéficie d'un processus innovant encapsulant le CO2 issu de la production de biogaz et de déchets minéraux des usines de recyclage. Celui-ci est ensuite associé à de la fibre de carbone, ultralégère et résistante.
Classique-chic
La haute horlogerie a toujours prôné l’élégance et une approche intemporelle du temps qui s’égrène. La preuve en deux temps. D’abord chez Grand Seiko qui n’oublie pas les matériaux modernes habituellement dédiés aux montres sportives comme en témoigne son modèle Evolution 9 à remontage manuel réf. SLGW003. Cette pièce fonctionnelle et épurée a été réalisée en Brilliant Hard Titanium, un alliage plus brillant que le titane traditionnel. Son cadran texturé lui apporte une note sophistiquée avec un motif évoquant l’écorce des bouleaux blancs entourant le Grand Seiko Studio Shizukuishi où sont produites les montres mécaniques de la maison. Ensuite chez Frederique Constant, avec la très épurée Classic Moonphase Date Manufacture au cadran argenté. Celle-ci inaugure le nouveau mouvement de la maison, le calibre Manufacture FC-716, doté d'un barillet inédit assurant trois jours de réserve de marche.
Flamboyant hommage
Nous terminons par une référence quelque peu « à part » dans les univers susmentionnés. Cette année, François-Paul Journe célèbre les dix ans de sa montre L’Élégante. Pour l’occasion, l’horloger rend hommage à son ami Serge Cukrowicz, le co-fondateur des montres Journe SA, en offrant au modèle une cure de jouvence colorée. F.P. Journe dévoile la « Gino’s Dream » qui célèbre le style flamboyant de Serge Cukrowicz, surnommé par tous « Gino », habitué aux teintes vives et aux tenues qui sortent de l’ordinaire. La montre est directement inspirée par son tempérament vibrant. On retrouve un boîtier de forme tortue plate de 48 mm façonné en titane dont l’esthétique épurée affirme un look urbain et contemporain. Il se complète d’une flamboyante lunette arc-en-ciel sertie de 52 pierres en verre céramique. L’originalité de ce modèle réside également dans son moteur, un mouvement électro-mécanique qui possède un détecteur de mouvement. Après 35 minutes d’immobilité, l’Élégante Gino’s Dream se met en veille afin d’économiser son énergie et ses aiguilles s’arrêtent de tourner. Enfin, elle se porte sur un bracelet en caoutchouc jaune, clin d’oeil à « Gino » qui portait toujours son Élégante sur cette teinte de bracelet.