International Watch Review

Geneva Watch Week : les plus belles montres de Watches and Wonders

Les portes du plus grand rendez-vous horloger de lannée se sont récemment clôturées en Suisse, à Genève. Loccasion de revenir sur les meilleures nouveautés de ce cru 2024. Inventaire.

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Cartier

54 marques exposantes et des centaines de nouvelles montres à découvrir. Tel était le programme de la quatrième édition du salon genevois Watches and Wonders, la grand-messe de lhorlogerie mondiale, qui vient de fermer ses portes. Lheure est ainsi aux observations afin de tirer le bilan de cette foire hors du commun, de désigner les pièces les plus marquantes et bien évidemment, de dégager des tendances. Mais en attendant, coup de projecteur sur les garde-temps préférés de la Rédaction.

Des rouages poétiques

Comme chaque année, les maisons horlogères rivalisent dingéniosité afin de présenter des créations plus ou moins compliquées, mais toujours empreintes de poésie. Ainsi de Chanel, chez qui on retrouvait un automate extrêmement complexe et dont la course du temps rend hommage à la couturière Gabrielle Chanel. Sous sa cloche en verre, se révèlent nombre de références à Chanel comme la reproduction miniature du lustre à pampilles de lappartement de la rue Cambon ou du socle pavé de centaines de pièces donyx façonnant le motif matelassé. Ce dernier abrite le mécanisme permettant aux bustes de monter, descendre ou pivoter sur leur trépied au son de « My Woman » de Al Bowlly que chantait régulièrement Mademoiselle. Le romantisme et lonirisme sont également lapanage de Van Cleef & Arpels avec son automate « Apparition des Baies » en or rose laqué et dont le dôme végétal dissimule un secret. Une fois éclos, les pétales dévoilent un oiseau en or blanc ainsi que des diamants et saphirs. Envoûtant ! La jeune pousse tricolore Trilobe, préfère quant elle la montre-bracelet avec une nouvelle interprétation de sa collection inaugurale « Les Matinaux ». La ligne « LHeure Exquise » fait dialoguer deux lunes qui s’épousent dans un toi et moi, sous un ciel nocturne azuré. La lecture des informations suit toujours le même principe poétique : les anneaux des heures et des minutes s'égrènent doucement sur le cadran grâce à des disques rotatifs mais une légère inclinaison des chiffres accentue leur mouvement et souligne le passage du temps. Enfin, un seul trilobe sert désormais dindicateur pour les heures et les minutes, tandis que les secondes s’écoulent librement sur le cadran, par lintermédiaire dun verre saphir étoilé.

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Chanel
Van Cleef & Arpels
Trilobe

Le temps des records

Les exploits, toujours les exploits. Tous les ans, lors du salon Watches and Wonders, les marques se lancent dans une course aux créations les plus folles les unes que les autres. La plus italienne des maisons suisses, Bulgari, a ainsi dévoilé la montre la plus mince du monde, battant le précédent record de la Richard Mille RM UP-01 Ferrari. On retrouve donc une Octo Finissimo Ultra COSC, un garde-temps de 1,70 mm d’épaisseur seulement, soit aussi fin quune pièce de 0,10 euro. Bulgari signe ici son neuvième record du monde et pas des moindres puisquau-delà d’être la montre mécanique la plus fine jamais produite, elle est aussi le chronomètre le plus plat du monde.   Autre prouesse avec IWC qui vous offre l’éternité avec sa Portugieser Eternal Calendar. Ce calendrier perpétuel révolutionne le genre puisquil peut suivre l’évolution du temps jusquen 3999 et embarque une phase de lune retraçant parfaitement les cycles lunaires pendant 45 millions dannées. Inutile ? Certainement mais très plaisant pour les puristes de la haute horlogerie. De plus et sans surprise, lattraction la plus attendue du salon est le lancement des nouveautés signées Rolex. La marque à la couronne propose une immersion luxueuse dans les abysses avec la nouvelle Deepsea qui se présente pour la première fois en or jaune 18 carats. Une pièce audacieuse et solide pesant pas moins de 320 grammes ! De quoi plonger jusqu’à 3900 mètres de profondeur avec style. Enfin, on retrouve Tudor qui sessaye également au grand luxe avec une Black Bay 58 déclinée en or massif 18 carats, soit la montre la plus chère de son catalogue (32 300 euros).

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Bulgari
IWC
Rolex
Tudor

Top chrono

Indiquant les heures, les minutes et le secondes, le chronographe (imaginé en 1822 par Nicolas Matthieu Rieussec, alors horloger du roi, pour chronométrer le courses hippiques) est lune des complications préférées des collectionneurs. Malgré les Jeux Olympiques qui arrivent, peu de manufactures se sont essayées à lexercice. Très inattendue dans ce secteur, Cartier présente néanmoins lune des montres les plus réussies du salon avec la nouvelle Tortue Chronographe Monopoussoir. Lancé en 1912, ce modèle réapparaît pour le plus grand plaisir des amateurs de montres de forme de la maison. On retrouve aussi Chopard qui présente une nouvelle déclinaison de sa montre sportive par excellence : lAlpine Eagle XL Chrono. Habillée pour la première fois de titane grade 5, ce qui assure une légèreté extrême, la montre se pare dune nouvelle teinte de cadran inédite : un « Bleu Rhône » très réussi et inspiré des paysages alpins.

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Cartier
Chopard

Tourbillonnant

Le tourbillon est la quintessence des complications de haute horlogerie. Cette année, de nombreuses maisons se sont prêtées au jeu tourbillonnant de cette mécanique de pointe. Ainsi de Roger Dubuis et son Orbis in Machina. Le calibre RD115, le dernier mouvement manuel de la marque, offre 72 heures de réserve de marche et anime ici un tourbillon volant. Habituellement placée à 7h chez Roger Dubuis, la complication est ici placée au centre de la montre, donnant ainsi aux horloger une opportunité unique de jouer avec le décor. Chez Hermès, la haute horlogerie et les emblèmes équestres se retrouvent dans la création Arceau Duc Attelé où saccordent un tourbillon à trois axes central et une répétition minutes. Jaeger-LeCoultre présente le très impressionnant Duomètre Heliotourbillon Perpetual dont leffet cinétique est comparable à celui dune toupie. Afin de compenser au mieux les effets de la gravité (lobjectif dun tourbillon), la montre comprend trois cages en titane et tournant sur trois axes. Le tout se complète dun calendrier perpétuel ainsi que dune Grande Date. Chapeau bas ! Enfin, place à Franck Muller et sa montre très sobrement appelée Curvex CX Grand Central Skeleton Tourbillon. Ce patronyme recouvre un ovni à quatre cornes où le tourbillon lévite au centre du cadran sans oublier le travail sur le mouvement qui a été ajouré afin dadmirer les rouages du calibre à remontage automatique par micro-rotor doté dune confortable réserve de marche de cinq jours.

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Roger Dubuis
Hermès
Jaeger-LeCoultre
Franck Muller

Robuste

Les montres au look musclé ont toujours leurs adeptes. Deux créations récemment lancées sur le salon Watches and Wonders vont assurément plaire aux amateurs du genre. Hublot présente une nouvelle Formule 1 horlogère issue de sa série « MP » pour « Manufacture Piece ». Autrement dit, une appellation réservée aux garde-temps de haut vol dotés de complications hors du commun. On retrouve ici une nouvelle Big Bang MP-11 avec sa configuration de cadran présentant dans sa partie basse, une série de sept barillets coaxiaux et verticaux. Une construction qui assure à la montre une réserve de marche de quatorze jours. Pour la première fois, le modèle shabille de saphir « Water Blue » doté dun indice de transparence exclusif, une matière qui habille le solide boîtier de 45 mm. De son côté, Montblanc reprend de la hauteur à travers sa référence 1858 Geosphere 0 Oxygen Carbo2 taillée pour aller côtoyer les hautes cimes. Cette dernière présente un mouvement et un boîtier vidés doxygène afin d’éviter la formation de buée en altitude et dempêcher loxydation des composants. Des huiles spécifiques permettent de résister à des températures de - 50 degrés. Autre innovation avec le Carbo2, le matériau de la boîte qui bénéficie d'un processus innovant encapsulant le CO2 issu de la production de biogaz et de déchets minéraux des usines de recyclage. Celui-ci est ensuite associé à de la fibre de carbone, ultralégère et résistante.

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Hublot
Montblanc

Classique-chic

La haute horlogerie a toujours prôné l’élégance et une approche intemporelle du temps qui s’égrène. La preuve en deux temps. Dabord chez Grand Seiko qui noublie pas les matériaux modernes habituellement dédiés aux montres sportives comme en témoigne son modèle Evolution 9 à remontage manuel réf. SLGW003. Cette pièce fonctionnelle et épurée a été réalisée en Brilliant Hard Titanium, un alliage plus brillant que le titane traditionnel. Son cadran texturé lui apporte une note sophistiquée avec un motif évoquant l’écorce des bouleaux blancs entourant le Grand Seiko Studio Shizukuishi où sont produites les montres mécaniques de la maison. Ensuite chez Frederique Constant, avec la très épurée Classic Moonphase Date Manufacture au cadran argenté. Celle-ci inaugure le nouveau mouvement de la maison, le calibre Manufacture FC-716, doté d'un barillet inédit assurant trois jours de réserve de marche.

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Grand Seiko
Frederique Constant

Flamboyant hommage

Nous terminons par une référence quelque peu « à part » dans les univers susmentionnés. Cette année, François-Paul Journe célèbre les dix ans de sa montre L’Élégante. Pour loccasion, lhorloger rend hommage à son ami Serge Cukrowicz, le co-fondateur des montres Journe SA, en offrant au modèle une cure de jouvence colorée. F.P. Journe dévoile la « Ginos Dream » qui célèbre le style flamboyant de Serge Cukrowicz, surnommé par tous « Gino », habitué aux teintes vives et aux tenues qui sortent de lordinaire. La montre est directement inspirée par son tempérament vibrant. On retrouve un boîtier de forme tortue plate de 48 mm façonné en titane dont lesthétique épurée affirme un look urbain et contemporain. Il se complète dune flamboyante lunette arc-en-ciel sertie de 52 pierres en verre céramique. Loriginalité de ce modèle réside également dans son moteur, un mouvement électro-mécanique qui possède un détecteur de mouvement. Après 35 minutes dimmobilité, l’Élégante Ginos Dream se met en veille afin d’économiser son énergie et ses aiguilles sarrêtent de tourner. Enfin, elle se porte sur un bracelet en caoutchouc jaune, clin doeil à « Gino » qui portait toujours son Élégante sur cette teinte de bracelet.

François-Paul Journe

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