Quel avenir pour la Fashion Week homme de Milan ?
A l'image de la semaine de la mode londonienne, Milan en prend également pour son grade. Après des transferts de shows masculins rejoignant le calendrier de la femme, une réduction significative du nombre de jours, et le départ (temporaire) de certaines maisons vers Paris, Londres ou New-York, la capitale lombardienne a besoin de réinventer son mode de fonctionnement. Même si la plupart des mastodontes subsistent (Prada, Dsquared2, Ermenegildo Zegna ou Giorgio Armani), la baisse de fréquentation est flagrante. Mais laisse aussi la place à de nouveaux venus qui dynamisent le rythme de la semaine de l'uomo. Pour le printemps-été 2019, Aalto présentait sa collection femme le dernier jour des festivités, autour d'un concept unique basé sur le happening, une sorte de performance artistique dans laquelle s'entremêlaient vêtements, mannequins. Une première pour la FW masculine de Milan, qui n'avait jusqu'à lors jamais vu de défilé entièrement féminin nourrir son programme. Chez Diesel, il était également question de changer les habitudes, et de squeezer le show pour une présentation Red Tag : un incubateur de talents qui invite, à chaque édition, un designer à réimaginer le vestiaire de la maison. Pour cette édition, le belge Glenn Martens (éminent talent à l'origine de Y/Project) axait l'historique workwear de manière plus underground, presque street.
Milan, un bastion du savoir-faire italien en pleine mutation ? En changeant la formule et s'alignant sur une nouvelle manière de s'exprimer, la fashion-week milanaise alterne grands noms et petits nouveaux, dans une harmonie alors jamais vue. Et amorce le futur de son rayonnement.