Un jeudi matin, à New York, premier jour de la Fashion Week. Elisa Sednaoui, superbe italo-égyptienne,  nous reçoit dans l’intimité de sa suite à l’hôtel 11Howard, sa mère pas très loin…

Vous sortez du d&eacute;fil&eacute; Desigual. Qu&rsquo;est ce qui vous a plu ?

J&rsquo;ai aim&eacute; plein de choses. Les coupes courtes, d&rsquo;abord, mais aussi l&rsquo;utilisation des imprim&eacute;s, qui fait la force de la marque. Il y avait cette robe longue, en velours bleu fonc&eacute;, que j&rsquo;ai vraiment ador&eacute;. J&rsquo;ai senti une certaine &eacute;nergie, une force, assez rock and roll finalement.

Vous venez plut&ocirc;t du monde du cin&eacute;ma, 
mais semblez vous rapprocher de plus en plus de celui de la mode. 
Comment expliqueriez vous cela ?

En fait, je ne me consid&egrave;re ni du monde de la mode, ni du cin&eacute;ma. La mode, ce n&rsquo;est pas quelque chose que j&rsquo;ai vraiment choisi. J&rsquo;ai baign&eacute; dedans car ma m&egrave;re y travaillait, puis je suis devenue mannequin un peu par hasard : j&rsquo;avais 14 ans, il fallait que je sois ind&eacute;pendante financi&egrave;rement, et c&rsquo;&eacute;tait difficile de refuser quand on me l&rsquo;a propos&eacute;. Quant au cin&eacute;ma, je dirais plut&ocirc;t que cela a &eacute;t&eacute; pour moi une curiosit&eacute;, une exp&eacute;rience, plus qu&rsquo;autre chose. Je crois que je n&rsquo;ai jamais vraiment trouv&eacute; la passion qui a fait que j&rsquo;ai eu envie de ne me d&eacute;dier qu&rsquo;&agrave; &ccedil;a. Cela m&rsquo;a quand m&ecirc;me permis de me conna&icirc;tre mieux, et de r&eacute;fl&eacute;chir au comportement des gens. Ce sont des outils importants dans la vie.

Comment vous d&eacute;finiriez-vous, alors ?

Aujourd&rsquo;hui, je me d&eacute;finirais comme &laquo;&nbsp;social entrepreneur&nbsp;&raquo;. J&rsquo;ai cr&eacute;&eacute; une fondation il y a trois ans, &agrave; laquelle je me d&eacute;die d&eacute;sormais &agrave; plein temps. Cela ne veut pas dire que je fais simplement des photos avec des enfants en leur touchant l&rsquo;&eacute;paule, c&rsquo;est un vrai travail. Avec mon &eacute;quipe, nous imaginons des programmes extracurriculaires pour les enfants apr&egrave;s l&rsquo;&eacute;cole, qui se concentrent aussi bien sur l&rsquo;art, le jardinage, la nutrition&hellip; Le but est que les jeunes grandissent avec plus de conscience de soi, qu&rsquo;ils puissent faire leurs propres choix professionnels. Le syst&egrave;me acad&eacute;mique n&rsquo;est plus suffisant, et la soci&eacute;t&eacute; a une obsession avec la c&eacute;l&eacute;brit&eacute;. Du coup on grandit avec des perspectives un peu d&eacute;stabilisantes.

Vous &ecirc;tes inqui&egrave;te pour l&rsquo;avenir ?

J&rsquo;ai espoir en l&rsquo;humain, mais il y a du travail. C&rsquo;est facile de se plaindre, de dire que l&rsquo;on aime pas la mani&egrave;re dont les choses &eacute;voluent, mais on ne fait pas grand chose pour le changer, cet avenir.

Vous &ecirc;tes italienne et &eacute;gyptienne, 
vous vivez &agrave; Londres, 
et vous venez souvent &agrave; Paris o&ugrave; vous avez de la famille&hellip; 
Quel est l&rsquo;endroit au monde o&ugrave; vous 
vous sentez le mieux, finalement ? 
&nbsp;

Partout, du moment que je suis avec ceux que j&rsquo;aime. Apr&egrave;s, j&rsquo;avoue que Luxor, en Egypte, reste pour moi encore un endroit plus magique que les autres.

Quel est le dernier film que vous avez vu ? 
&nbsp;

Je vais avoir du mal &agrave; vous r&eacute;pondre, car je n&rsquo;arrive plus &agrave; regarder un film sans m&rsquo;endormir au bout de quelques minutes ! C&rsquo;est ce qui arrive quand on devient parent et que l&rsquo;on travaille en m&ecirc;me temps ! Donc le dernier film que j&rsquo;ai commenc&eacute; &agrave; regarder, c&rsquo;est &laquo;&nbsp;Arrival&nbsp;&raquo;, mais en ce moment je pr&eacute;f&egrave;re les s&eacute;ries, disons que c&rsquo;est un format qui me convient davantage&hellip; (rires)

Alors que nous conseillez-vous comme s&eacute;rie ? 
&nbsp;

Je viens de terminer la derni&egrave;re saison de Shameless, je me remets sur Homeland, et je suis en plein dans &laquo;&nbsp;Fauda&nbsp;&raquo;, une s&eacute;rie isra&eacute;lienne qui traite du conflit isra&eacute;lo-palestinien. C&#39;est super bien.

Elisa Sednaoui : « j’ai espoir en l’humain, mais il y a du travail »

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