Michael Rider orchestre un retour subtil et remarqué chez Celine
Pour sa première collection, Michael Rider mêle héritage, émotion et modernité avec finesse.
Revenir chez Celine, au 16 rue Vivienne, dans une époque transformée, a été pour Michael Rider bien plus qu’un simple retour : une émotion profonde, une joie sincère. Sa première collection pour la maison résonne comme un manifeste silencieux où chaque couture raconte une histoire — celle d’un style qui n'est pas tapageur, mais qui persiste. Entre passé et présent, le directeur artistique orchestre une conversation subtile : les lignes épurées héritées de Céline Vipiana, les échos du minimalisme poétique de Phoebe Philo, l’irrévérence rock de Hedi Slimane — et puis, soudain, un souffle nouveau, une ironie douce, un clin d’œil. Blazers oversize à l’élégance distraite, trenchs fluides comme une caresse, cravates dénouées, foulards indisciplinés : tout évoque un art de vivre plus qu’un uniforme. Ce n’est pas la mode figée, mais celle qui accompagne, qui vieillit bien, qui s’imprègne de souvenirs. Dans un monde saturé d’éphémère, Michael Rider choisit la durabilité du sentiment. Il redéfinit le luxe comme un langage intime, fait de discrétion, d’intemporalité, d’attitudes multiples — comme autant de miroirs d’une individualité authentique. Peut-être est-ce là, dans cette élégance sans emphase, que se cache le véritable avenir de la mode.