Nefertiti neck : on vous explique la dernière tendance qui secoue l'industrie esthétique
L'OFFICIEL fait le point avec le Dr Martin Rachwalski, chirurgien spécialisé en chirurgie esthétique du visage et médecine esthétique.
Depuis quelque temps, une nouvelle tendance gagne en popularité dans le domaine de la médecine esthétique : le Nefertiti Neck. Inspirée du port de tête élégant de la célèbre reine égyptienne, cette technique non chirurgicale vise à redessiner la mâchoire et à lisser le cou grâce à des injections de Botox. Le Dr Martin Rachwalski nous a expliqué ce phénomène qui séduit de plus en plus : en relâchant les muscles cervicaux, notamment le platysma, on obtient une ligne plus nette, une apparence plus jeune, et une silhouette rappelant celle des représentations idéalisées de Néfertiti. Découvrez notre entretien pour tout connaître de la tendance grandissante.
L'OFFICIEL : Qu’est-ce que la tendance esthétique du “Nefertiti neck” ?
Dr Martin Rachwalski : Le “Nefertiti Neck Lift” est une intervention esthétique non chirurgicale qui utilise du Botox pour redessiner la ligne mandibulaire et détendre les muscles du cou, notamment le muscle platysma. L’objectif est d’obtenir une ligne plus nette et une apparence plus jeune, en réduisant l’effet de tiraillement des muscles cervicaux. Toutefois, cette tendance repose sur une vision très idéalisée de la beauté, souvent influencée par les réseaux sociaux, où les filtres et les angles de prise de vue déforment la réalité anatomique.
LO : D’où vient le nom “Nefertiti neck” et quelle est sa signification historique ?
Dr MR : Le nom fait référence à la reine égyptienne Néfertiti, dont les représentations artistiques, notamment le célèbre buste conservé à Berlin, montrent un port de tête majestueux, un long cou élancé et une mâchoire définie. C’est une image emblématique d’élégance et de jeunesse, mais qui reste une construction esthétique datant de plusieurs millénaires, plus symbolique qu’anatomiquement réaliste.
LO : Pourquoi cette tendance connaît-elle un regain d’intérêt aujourd’hui ?
Dr MR : Elle connaît un regain d’intérêt principalement à travers les plateformes comme TikTok ou Instagram, où l’on valorise des profils très dessinés, avec une mâchoire tranchante. Ce sont des attentes souvent irréalistes, alimentées par des images retouchées. Le problème, c’est que ces traitements sont parfois présentés comme des solutions miracles, alors qu’ils ont des indications très précises et des résultats limités dans le temps.
LO : Quels sont les critères esthétiques associés à un “Nefertiti neck” ?
Dr MR : On parle d’un cou allongé, sans amas graisseux sous-mentonnier, avec une ligne mandibulaire bien définie, sans affaissement cutané, ni cordes platysmales visibles. Ce sont des critères idéalisés, qui ne tiennent pas toujours compte des variations naturelles liées à l’âge, à la morphologie ou à la génétique.
LO : Quelles sont les interventions qui peuvent accentuer la ligne du cou et de la mâchoire ?
Dr MR : Outre les injections de Botox dans le platysma, on peut recourir à des traitements de comblement pour redéfinir l’ovale, à des ultrasons focalisés ou à la radiofréquence pour stimuler la fermeté. Cependant, dans les cas de relâchement marqué ou de surcharge graisseuse, seule une approche chirurgicale comme le lifting cervico-facial ou la lipoaspiration cervicale permettra d’obtenir des résultats durables et anatomiquement cohérents.
LO : Quels sont les résultats réalistes que l’on peut attendre ?
Dr MR : Avec le Botox seul, les résultats sont subtils et transitoires, de l’ordre de 3 à 6 mois. On peut observer un léger affinement du contour du cou, mais cela ne remplace pas un véritable redrapage tissulaire. Il faut aussi être prudent : une mauvaise indication peut entraîner un affaissement paradoxal ou une perturbation fonctionnelle.
LO : Est-ce que la posture ou les exercices musculaires ont un impact sur l’apparence du cou ?
Dr MR : Oui, absolument. Une bonne posture cervicale, le maintien d’un tonus musculaire global, et la prévention des tensions chroniques du cou peuvent contribuer à préserver une belle ligne de profil. Des exercices ciblés peuvent aider à tonifier les muscles sous-mentonniers, mais leurs effets restent modérés comparés à des interventions esthétiques.
LO : Comment le vieillissement affecte-t-il l’apparence du cou ?
Dr MR : Avec l’âge, on observe une perte d’élasticité cutanée, un affaissement des tissus sous-jacents, une fonte musculaire et parfois une accumulation de graisse sous-mentonnière. Le platysma se détache et forme des cordes verticales. Tous ces facteurs font du cou une zone complexe à traiter, et souvent révélatrice du vieillissement global du visage.
LO : En quoi cette quête du “cou parfait” reflète-t-elle les standards actuels de beauté ?
Dr MR : Elle reflète une idéalisation du visage jeune, tendu, symétrique, souvent déconnectée des réalités anatomiques. Le cou est devenu une nouvelle zone de focalisation, comme les pommettes ou les lèvres auparavant. C’est aussi révélateur d’un culte de la perfection permanente, où le naturel a de moins en moins sa place. Il est essentiel de rappeler que chaque cou est unique, et que l’objectif ne devrait jamais être de ressembler à un idéal figé.
LO : Quelles sont les célébrités considérées comme ayant ce qui se rapproche le plus du “cou parfait” ?
Dr MR : Des personnalités comme Angelina Jolie, Charlize Theron — et maintenant Kendall Jenner et Bella Hadid —, sont souvent citées pour leur port de tête élégant et leur ligne mandibulaire nette. Mais il faut souligner que leur apparence résulte d’une combinaison de génétique, de discipline physique, parfois de chirurgie, et d’images soigneusement maîtrisées. Ce ne sont pas des standards accessibles ou souhaitables pour tout le monde.