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Natacha Birds "J'ai une fascination pour les créatures, la poésie, les voyages astraux "

Artiste touche-à-tout connue pour ses étonnantes femmes-fleurs, Natacha Birds décloisonne l'univers corseté de l'art en exprimant sa créativité sur de nombreux supports. Rencontre avec une passionnée multi-talents, dont l'oeuvre aux accents oniriques fusionne la poésie et le dessin.

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Pouvez nous en dire davantage sur votre parcours, et sur la façon dont votre vocation artistique s'est dessinée ?

J'ai toujours eu un très fort attrait pour l'art. Petite, les crayons de couleurs ont tout de suite été mes jouets préférés. Je passais mon temps à gribouiller, à peindre et à découper. J'étais une collectionneuse de fragments d'art.
C'était au début un loisir d'enfant, mais quand sont arrivées les études et les choix liés à mon futur, l'art à été une évidence. Je ne me voyais nulle part ailleurs, et mes proches non plus. C'était la chose qui me rendait de manière évidente la plus heureuse et qui été la plus sincère.
Alors après le collège je suis entrée dans un lycée d'arts appliqués à Paris, ce qui à confirmé mon envie et ma passion de toujours pour ce domaine. J'ai cherché pendant des années, en divaguant de la photographie au graphisme et finalement c'est mon premier amour pour la peinture qui est revenu à moi lors du confinement. Le retour à la peinture m'a rappelé l'ivresse de mon enfance pour l'art et c'est sans doute la plus forte révélation que j'ai connue jusqu'à présent sur moi-même.

Quelles ont été vos inspirations majeures, qu'il s'agisse d'art mais aussi de cinéma ou dans la pop culture? 

L'univers de l'animation japonaise et des mangas est une de mes plus grandes inspirations: le ciel de Your Name et sa chute de météorite, les histoires de junji Ito sur les âmes et le dédoublement comme Tomie ou " la chambre du sommeil"...J'ai une fascination pour les monstres, les créatures, la poésie, les voyages astraux, la lenteur et je retrouve de tout cela dans les mangas.

Vos toiles et vos oeuvres en général font la part belle à la couleur. Quelles sont vos teintes fétiches, et pourquoi ?

Mes toiles sont souvent dominées par les teintes rose, bleues et lilas. Ce sont des couleurs qui évoquent le ciel, le rêve, la douceur, l'onirisme mais aussi l'astral. J'adore les lier au vert (qui rappelle la nature) très bleu c'est un accord chaud / froid que je trouve très profond. Hilma af Klint m'inspire beaucoup dans ses accords de couleurs.

Vos oeuvres célèbrent la forme et le féminin dans toute sa diversité et sa multiplicité, que vous associez souvent aux fleurs. Pouvez vous nous en dire davantage sur la façon dont vous avez commencé cette analogie, et comment sont nées les femmes-fleurs ?

Dans mon esprit, chaque femme est une fleur. Il y a la notion d’esthétique et de poésie, assurément, mais aussi celle de la pluralité, de la diversité. Comme les fleurs, nous possédons toutes nos particularités charnelles et émotionnelles, nos singularités, nos forces et nos failles. En se rassemblant, les femmes fleurs unissent leurs énergies, composent des bouquets et se protègent les unes les autres. J’avais envie d’un "concept" qui révèle la féminité tout en préservant la femme, et qui s’apparente à un conte ou à une légende, aux fameux monstres et créatures que j'aime tant. La femme-fleur, de par son côté hybride, est un symbole de communion entre l’humain et la nature, mais aussi de lutte pacifique contre le patriarcat, c'est un état. 
Chaque toile que je crée représente un chapitre de mon histoire, de la naissance de la femme fleur à son empire. Elles sont pensées comme un monde en soi, comme la coexistence de multiples perceptions du réel, de la plus pragmatique à la plus fantaisiste. 

Associer une fleur à un corps n’est pas qu’une question d’envie ou de coloris. C’est un jeu d’analyse, d’observation, de sensations et d’intuitions. En regardant chaque femme, je décèle sa part de poésie, je décrypte les émotions qu’elle dégage ou enfouit, je joue avec l’harmonie des formes jusqu’à finalement trouver la fleur qui lui correspond et lui rendra hommage. 

Vous êtes suivie par de nombreux abonnés sur Instagram et collaborez avec de nombreuses marques. Dans quelle mesure les réseaux sociaux ont t-ils révolutionné notre rapport quotidien à l'art selon vous ?

A mon sens les réseaux sociaux permettent de donner une amplitude à l'art, les galeries et les musées restent les maisons de l'art et des lieux magiques pour moi. Mais ils ne font malheureusement pas partie de notre quotiden, en tout cas pour ma part vivant en Dordogne. Notre téléphone, lui, si. Me dire que si je veux voir de l'art, si j'ai besoin d'inspiration, d'une fênetre sur un-e artiste je n'ai qu'à ouvrir Instagram est une véritable chance et opportunité. L'art devient "facile", ouvert à tous gratuitement et sans frontières. Et en tant qu'artiste, Instagram peut même devenir un lieu d'exposition personnel, que nous pouvons gérer de manière complétement indépendante comme de l'auto édition. C'est une vitrine incroyable qui marche évidemment avec "le vrai monde" , avec les galeries et les acteurs du monde de l'art qui prennent de plus en plus la force des réseaux sociaux en concidération, et j'espère que ce phénomène n'en est qu'à ses débuts.

https://www.instagram.com/natachabirds/

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