Toba, le plus grand lac volcanique au monde
L’énormité de la déflagration a raisonné jusqu’en Australie, en Chine, au Japon, jusqu’en Afrique sans doute, à l’épicentre terrestre très clairement. C’était il y a environ 74000 ans, en Indonésie, dans l’île de Sumatra exactement. Le Lord Jim de Joseph Conrad n’avait pas encore navigué sur ces côtes, mais déjà, l’endroit s’était fait une réputation dans l’histoire de la planète terre. Le super volcan qui entrait alors en éruption noyait sous ses cendres les 13500 îles de l’archipel indonésien, donnant naissance au plus grand lac volcanique au monde, soit cent kilomètres de long pour trente cinq de large, une altitude de neuf-cents mètres et une profondeur de cinq-cents.
Un lac telle une mer, un océan aux couleurs méditerranéennes parfois. Ici vivent les membres de l’ethnie Batak, soit aux bas mot près de six millions d’individus. Les maisons traditionnelles y sont telles des coques de bateaux renversés. Curieuses demeures de bois construites sans clous aucuns, histoire de résister à cette terre du Sud Est asiatique qui parfois tressaille encore.
Les derniers orangs-outans
Entre Medan, capitale du Nord de Sumatra et Bukit Lawang, il est une forêt tropicale dense, profonde, insondable. Les racines des arbres y forment des arabesques extraordinaires, torturées ou déliées, selon. Accompagné d’un ranger, le voyageur s’enfonce sous les frondaisons gigantesques. Ici, là haut, vivent parmi les derniers orangs-outans de l’île. Sumatra les a vu disparaître, peu à peu, soit environ sept mille individus survivants à la déforestation, à ce jour. Ils vivent dans des nids, à trente bons mètres d’altitude. Nids éphémères qu’ils quittent toutes les 24 heures pour aller crécher ailleurs, plus loin, continuer leur quête de fruits sauvages, mangues, figues, litchis et mangoustans. Le ranger s’arrête, impose d’un geste le silence. Puis parle. Il s’adresse à la forêt, prononce quelques prénoms : Sandra ? Jacquie ? La formidable masse d’un grand singe roux, une femelle, descend du faîte d’un arbre gigantesque, savamment, lentement, s’aidant de lianes, basculant le poids de son corps, se récupérant à un autre arbre, puis s’arrêtant là, à moins de deux mètres, un bébé orang-outan tétant son sein. Sandra, puisque tel est le nom de l’animal, ne semble guère inquiétée par la présence de l’humain. Elle n’est que semi sauvage. Elle fait partie de ces orangs-outans qui, durant des années de leur vie, vivaient avec l’homme, animal domestique exotique. Depuis 1963 la loi interdit cela. Pourtant, le braconnage, bien que combattu, livre toujours chez quelques très nantis, de ces animaux, si proches de l’homme, pour lequel ils restent le signe ultime de richesse extérieure. Sandra est revenue dans sont habitat naturel il y a six ans de cela. Son regard est infiniment doux, expressif, d’une curieuse humanité. La légende ne dit-elle pas que les orangs-outans savent parler mais qu’ils s’en gardent bien, histoire d’éviter d’être forcés à travailler par l’homme.
Muara Jambi, gigantesque centre d’étude bouddhiste.
Le voyageur aborde le village de Muara Jambi après un périple aquatique de quelques heures sur le Batang Hari, fleuve majeur de Sumatra. L’accostage est à peine fastidieux, la terre meuble, un peu trop au goût de certains. Pour autant, le déplacement vaut la peine. Ici, sur près de 2000 hectares, l’un des plus vastes centres d’étude bouddhiste d’Asie entre les VIIème et XIIème siècle, sort peu à peu de la terre. La nature est luxuriante, les jardins de petites maisons débordent de fleurs et de fruits. Apparaissent les premiers temples de ce qui fut aussi vaste que la cité d’Angkor, au Cambodge. Des temples de brique ocre, tel celui d’Astano, d’une taille impressionnante. La campagne d’excavation de près de 85 complexes de temples et monastères n’aurait sans doute pas déplu au jeune André Malraux. Peu à peu, les trésors revoient le jour. On y trouve des vestiges chinois, indiens, de toute l’Asie du Sud Est, preuve de l’influence d’alors de Muara Jambi. Un réseau de canaux court tout du long de l’ensemble, menant d’un temple à un autre. Fascinante découverte, en pleine nature de celle que l’on surnommait ''La cité aux mille moines''.
Y aller :
Asia, spécialiste de l’Indonésie propose un voyage exclusif en individuel de 12 jours /9 nuits (Jambi, Medan, Bukit Lawang, Berastagiet Samosir) comprenant les vols internationaux sur Singapore Airlines et les vols domestiques, les transferts en voiture privée avec guide francophone, hébergement avec petit déjeuner. Les étapes peuvent être prolongées à la demande.
www.asia.fr et 0156886675
Lire : Rêves de l’île d’or d’Elisabeth Inandiak
Compagnie Aérienne :
Singapore Airlines, élue régulièrement meilleure compagnie aérienne au monde dessert quotidiennement Jakarta via Singapour. Un voyage dans le voyage, tant le vol y est agréable.
www.singaporeair.com