Pop Culture

Bonnie & Dave revisitent le "nine to five"

Rencontre avec Bonnie, styliste et Dave, photographe. Respectivement 24 et 27 ans, tous deux sont basés à Londres. Pour eux, il est davantage intéressant de penser une histoire autour d’une femme plutôt que l'inverse.
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"Nous avons voulu dresser le portrait d’une femme qui travaille mais de manière moins traditionnelle. La définition d’une femme active aujourd’hui est différente de celle dépeinte dans la chanson "9 to 5" de Dolly Parton. Nous avons voulu jouer avec des looks et des idées qui font référence aux années 80 et 90, à des époques où cette idée a gagné du terrain. Il est pertinent de conjuguer modernité et minimalisme, cela permet aussi de témoigner d’une époque passée." 

Parlez-nous de vos parcours professionnels.

Bonnie : J’ai commencé ma carrière à Amsterdam en tant qu'assistante de mode et de production chez Elle et Harper’s Bazaar. J’ai vite réalisé qu’en Hollande l’industrie de la mode était assez restreinte donc j’ai décidé de déménager à Londres pour élargir mon champs des possibles. Ça fait presque 3 ans que je vis à Londres et j’adore la façon dont cette ville vous pousse constamment hors de votre zone de confort.

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Dave: Après avoir étudié la photographie à l’université j’ai voulu suivre une voie plus pratique, j’ai alors travaillé en tant qu’assistant photographe. J’ai assisté plusieurs photographes à Londres, ce qui a été très bénéfique aussi bien sur un plan professionnel que personnel. Je travaille maintenant sur des projets personnels et je collabore avec des gens pour développer mon style ainsi que la direction vers laquelle j’aimerais tendre. Ma carrière commence à prendre forme et j’apprends de chaque projet que j’entreprends. 

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Avec qui travaillez-vous ?

B: J’essaye de collaborer avec des gens qui ont une sensibilité artistique semblable à la mienne sans pour autant être la même. C’est super d’être sur la même longueur d’ondes mais c’est aussi bénéfique d’appréhender un concept d’un autre angle. Cela permet de se diversifier et de se renouveler constamment. Je m’engage à soutenir des marques émergentes auxquelles je crois. Il y a tellement de jeunes designers talentueux et c’est merveilleux de voir qu’ils arrivent à se faire une place dans cette industrie quasi-saturée. Ces temps-ci j’admire le travail de jeunes marques comme RuH, Rokh, Kwaidan et Beaufille.

D: Je suis influencé par toutes les formes d’art et par les gens dont le travail m’inspire. La collaboration permet de se soutenir les uns les autres mais également de pousser ses propres limites. Nous collaborons sur des projets éditoriaux pour des magazines, pour des campagnes de publireportages ou pour des portfolios.

Que feriez-vous si vous n’étiez pas respectivement styliste / photographe ?

B: J’aurais aimé être graphiste ou directrice artistique. Je suis fascinée par le fait qu’une certaine mise en page mariée à la bonne police de caractères aient le pouvoir de façonner l’image d’une marque, d’un magazine ou d’un livre sans même en avoir vu le produit ou le contenu. 

 

D: Tout comme Bonnie j’aurais aimé être directeur artistique. J’ai une grande admiration pour l’art et le design et je tends toujours à les intégrer dans ma pratique photographique. Ou alors je partirai dans une toute autre direction et je deviendrai un défenseur de l’environnement. 

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Qui considérez-vous comme vos mentors ? Qui sont les figures qui vous inspirent ?

B: Mon amour pour la création d’images me vient avant tout de mon père. Il était directeur artistique au sein d’une grosse agence publicitaire et me demandais toujours mon opinion. Cela a forgé mes capacités d’argumentation. Je devais justifier mes réponses et expliquer pourquoi j’aimais ou je n’aimais pas telle ou telle chose et je devais trouver des manières d’améliorer les choses qu’il proposait. J’admire les gens qui gardent une ligne directrice peu importe les tendances du moment. La ligne éditoriale de Penny Martin pour The Gentlewoman et l’approche de Phoebe Philo quant à la direction artistique de Celine sont deux exemples extrêmement inspirants pour moi. À l’instar du travail de Venetia Scott et de la manière qu’elle a de combiner stylisme et photographie. 

D: C’est impossible pour moi de ne nommer qu’une personne, je puise mon inspiration dans le passé et dans le présent. Il y a des photographes qui m’inspirent mais je m’intéresse aussi à d’autres formes d’art tel que les arts performatifs et la danse contemporaine. Il me semble essentiel de puiser son inspiration ailleurs que dans les domaines qui nous concernent directement.

Parlez-nous de vos futurs projets…

B: J’ai plusieurs shootings de prévus dans les prochaines semaines. J’adorerais travailler avec plus de marques émergentes et les aider à créer un univers qui définirait leur image.

D: Je vais travailler sur de nouveaux projets éditoriaux et plus collaboratifs. À coté de cela je travaille sur des projets personnels et j’ai le désir, à terme, de sortir mon premier livre photo. En 2019, j’aimerais intégrer une agence dans le but de faire plus de projets commerciaux et de continuer à travailler avec des marques.

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Chaussures: Beaufille, jupe et pantalon: Ports 1961, sac: vintage
Manteau et chaussures: Beaufille, jupe et pantalon: Ports 1961
Pull: Joseph, short: 3.1 Phillip Lim, boucles d'oreilles: Bagatiba
Manteau: Joshua Millard
Veste et jupe: Joseph, chaussures: Yuul Yie, boucles d’oreilles: Bagatiba
Veste: Joseph, boucles d’oreilles: Bagatiba
Manteau: Kassl Editions
Manteau: Toteme, bottes: Ports 1961

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