Beatnik Or Not To Be, that is Elias Dris
Beatnik Or Not To Be, c'est le titre du deuxième album d'Elias Dris, et sans point d'interrogation. Parce qu'il n'y a pas de question à se poser : il faut y aller, expérimenter au maximum, et suivre son instinct. C'est en tout cas la méthode de l'artiste parisien, qui écrit et chante en anglais, lit des livres au hasard, enregistre des démos "inécoutables", dit-il, et qui sait pourtant suffisamment ce qu'il veut pour que le résultat n'ait rien d'hasardeux. Après un premier album folk (parce qu'il voulait absolument faire du folk) très remarqué il y a deux ans, Gold In The Ashes, Elias est revenu avec un deuxième album qui explore des horizons inattendus.
Même si l'on sent bien l'héritage folk originel, les neuf morceaux de Beatnik Or Not To Be sont autant de variations de spleen (Roads), de pop (Endless Summer), de guitares énergisantes (Tempest), et de sonorités synthétiques (Despite The Scars), toujours avec une voix affirmée et légère, et une plume aussi jeune que juste. Né d'un processus d'écriture long et d'une session d'enregistrement précipitée au studio Black Box avec David Odlum, l'album est frontal, autant par la pochette que dans la façon de chanter, qui respire plus l'instinct sans concessions que le lent perfectionnisme. Et pourtant, la qualité musicale est bien là, ce qui prouve à la fois une étonnante facilité de composition et d'interprétation, et une alchimie sans faille entre Elias et ses musiciens, dont le guitariste Théo Cormier, présent depuis les débuts, et le batteur Raphaël Séguinier. Et le mixage de David Chalmin surpasse les attentes en créant une atmosphère englobante aux accents oniriques.
Alors, un peu beatnik, peut-être, mais surtout très Elias Dris, vous l'aurez compris cet album est à écouter absolument.
Pouvez-vous nous expliquer le choix du titre de l'album : Beatnik Or Not To Be ?
C'est un album que j'avais envie de faire depuis mon adolescence, et à l'époque, j'étais complètement inspiré par la Beat Generation et par Shakespeare. Le titre est donc un hommage. Quand on mélange les deux, ça donne Beatnik Or Not To Be.
A quoi peut-on s'attendre pour le prochain album ?
A mon avis, il sera très différent de Beatnik Or Not To Be, sauf si je me dégonfle à la dernière minute. J'ai fait un album folk et un album hybride, et maintenant je m'intéresse à la pop. J'ai commencé à tester des choses avec un sampler. Pour l'instant, ça ne ressemble à rien, mais c'est tout le temps comme ça. Je ne cherche pas à faire mieux, je cherche à faire pire. Sinon ce n'est pas intéressant ! Et c'est comme ça qu'à la fin, il y a une chanson.
Si vous deviez choisir un seul artiste ? Un seul morceau ?
Un seul artiste ? Ce n'est pas possible. J'ai plein d'influences, il y a tellement de gens qui ont marqué ma vie. Janis Joplin m'a donné envie de commencer à chanter, Joan Baez de jouer de la guitare, Bob Dylan de découvrir de la musique et Neil Young de vivre à L.A. Et Christina Aguilera m'a donné envie d'arrêter de fumer ! Bon, ça n'a pas marché… désolé Christina. Non, vraiment ce n'est pas possible, ça pourrait être Madonna, Bowie… Le fait de ne pas avoir un seul modèle, finalement c'est plutôt bien, comme ça je n'ai pas besoin de m'en émanciper.
Et un seul morceau ? Si tout de suite on m'enfermait dans une cage, et que j'avais le droit de n'en écouter qu'un seul toute la journée, ce serait Ball and Chain de Janis Joplin.
Le dernier morceau que vous avez écouté ?
Blur, de MO. C'est comme Where Is My Mind des Pixies, mais en mieux !
Le moment que vous préférez entre les premières idées et le concert ?
C'est tout ces petits moments en studio. Je teste, j'expérimente, et même si j'ai déjà une idée plutôt précise de ce que je veux faire, il y a toujours un instant unique où, parce que l'on a ajouté ou enlevé quelque chose à la prise, on se dit : "Wow, là c'est dingue."
Votre style en trois mots ?
Sobre, excentrique, et… amoureux.
Après avoir ouvert le concert de Lou Doillon au Festival de Marne le 12 octobre dernier, Elias Dris sera une des idoles de l'exposition Pierre et Gilles - La fabrique des idoles, à la Philharmonie de Paris, du 20 novembre au 23 février. Sans oublier les concerts. A suivre.
Crédits photos @tazzioparis