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Sarah Burton célèbre la complicité féminine avec Kaia Gerber et Halina Reijn

Pour sa première campagne chez Givenchy, Sarah Burton met en lumière le lien fort entre actrice et réalisatrice.

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Crédits : Courtesy of Givenchy

C’est une campagne qui dépasse les frontières habituelles de la mode, une mise en scène où l’élégance s’entrelace avec la complicité, la puissance douce du regard féminin. Pour sa première campagne à la tête de la direction artistique de Givenchy, Sarah Burton frappe fort, non pas par le fracas de la nouveauté, mais par la finesse de son propos : célébrer la relation intime et inspirante entre deux femmes artistes, une actrice et une réalisatrice.

Dans cette série d’images empreintes de grâce et de profondeur, Kaia Gerber, muse incarnée, incarne une femme à la fois actrice, modèle et icône de style, tandis que Halina Reijn, cinéaste néerlandaise aux œuvres subversives comme Babygirl ou Bodies Bodies Bodies, l’accompagne, la guide, la prépare, comme on prépare une scène, un rêve, une vérité à livrer au monde. Ensemble, elles composent un duo d’une justesse rare, suspendu entre tendresse et puissance.

Sarah Burton l’exprime avec une sincérité bouleversante : "Kaia Gerber et Halina Reijn ont capturé ce que j'aime dans la collaboration entre femmes créatives. L'idée de ma première campagne pour Givenchy était de mettre l’accent sur la relation entre une réalisatrice et une actrice. Je voulais célébrer le regard féminin".

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Crédits : Courtesy of Givenchy

Ce regard féminin, loin d’être un simple slogan, se déploie ici comme une véritable esthétique. Une vision du monde, incarnée dans chaque couture, chaque geste, chaque échange de regard entre ces deux femmes. À travers l’objectif, la robe devient langage, le mouvement devient confidence.

On y voit Kaia Gerber, allongée dans une robe noire en dentelle, rehaussée d’une ceinture écarlate — une silhouette déjà entrevue sur les réseaux sociaux, dans l’éclat fugace d’un teasing devenu promesse tenue. Et que dire de cette robe courte bustier, douce et vive, dans laquelle Halina Reijn enseigne à Kaia l’art de la pirouette ? Une scène simple, presque intime, mais d’une rare poésie.

La collection Fall/Winter 2025, présentée à Paris en mars dernier, portait déjà la signature de Sarah Burton : des lignes sculptées, des courbes affirmées, une architecture du vêtement pensée pour magnifier la silhouette sans jamais l’assujettir. On se souvient de la robe compacte et bijou, déjà culte, conçue comme un écrin à l’image d’un poudrier précieux.

 

L’arrivée de Sarah Burton chez Givenchy a résonné comme un retour aux sources. Celle qui, en 1996, faisait ses premiers pas en tant que stagiaire auprès d’Alexander McQueen chez Givenchy, boucle aujourd’hui une boucle avec grâce. Forte de 26 années passées à construire une œuvre chez McQueen, elle s’est dite prête à "écrire le prochain chapitre de l’histoire de Givenchy… et y apporter [sa] vision, [sa] sensibilité, [ses] convictions".

Avec cette campagne inaugurale, elle transforme un moment de mode en manifeste. Dans un monde où les femmes à la tête des grandes maisons de couture se comptent encore trop souvent sur les doigts d’une main, Sarah Burton impose une direction, une intention, un souffle. Elle ne nous propose pas seulement de regarder ses créations. Elle nous invite à les ressentir, à les comprendre comme le fruit d’une écoute, d’une alliance, d’un dialogue entre femmes. Et peut-être, finalement, à croire un peu plus au pouvoir de la collaboration, de la sororité, du beau quand il est tissé à quatre mains.

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