La maison Sonia Rykiel cherche un repreneur
Malgré un retour sur le devant de la scène à l'occasion de son 50e anniversaire l'an dernier, la griffe Sonia Rykiel n'a pas réussi à faire redécoller ses ventes. Un cap douloureux qui oblige son propriétaire, le fonds First Heritage Brands, à se placer en redressement judiciaire en attente d'un repreneur. La marque de luxe emblématique de Saint-Germain-des-Prés dispose ainsi d'une période de deux mois, juqu'à fin juin, en vue d'une cession.
Une faible visibilité internationale
En plus de ses dix boutiques en métropole, la griffe très franco-française ne possède désormais plus qu'une seule vitrine à l'étranger. Début 2019, ses magasins au Luxembourg, en Belgique, en Angleterre et aux Etats-Unis ont été fermés. Ces fermetures successives sont toutes dûes à une rentabilité insuffisante. Cependant, Sonia Rykiel tente de résister et demeure présente dans tous ces pays via les grands magasins, à l'instar des multimarques ou de Barneys outre-Atlantique.
De vaines tentatives de relance
La griffe parisienne peine à se redynamiser. Pour cause : une clientèle vieillissante et une baisse des résultats depuis le début des années 2000. A l'ère des Millenials et du tout numérique, Sonia Rykiel n'a pas su renouveller sa cible, âgée d'en moyenne 50 ans, ni s'imposer sur le plan digital. Originellement symbole de femme moderne, la maison est aujourd'hui en retard en matière de e-commerce.
Peu après le décès de la créatrice en 2016, le plan de restructuration n'aura pas suffi à donner un second souffle à la griffe de prêt-à-porter. C'est ainsi que Sonia Rykiel, connue pour ses tricots colorés à rayures, a réalisé un chiffre d'affaires de 35 millions d'euros en 2018, avec une perte opérationnelle de plus de 30 millions d'euros. Pourtant, une source proche du dossier estime qu'il y a encore beaucoup à faire au sein de la maison : « C'est une marque qui a un fort potentiel, avec des codes très forts. Elle a des opportunités en termes de licences et de collaborations. »
150 salariés sur la sellette
En 2016 déjà, 79 départs ont été forcés avec la suppression de la ligne « Sonia by », sur 330 postes totaux. L'an dernier, en 2018, l'effectif a de nouveau été réduit d'une centaine de personnes après une drastique baisse des ventes. En deux ans, un quart des effectifs a été supprimé avec pour but de redresser la maison. Une démarche inutile puisque ce sont aujourd'hui 150 salariés qui travaillent dans les ateliers Sonia Rykiel, tous exposés à une situation critique.
La mise en redressement judiciaire devrait ainsi permettre à la griffe de trouver un nouveau propriétaire pour continuer son activité. Les pré-collections de l'été 2020 doivent être prêtes en juin.