International Watch Review

Bvlgari : un artisanat d’exception

À chaque période, ses motifs et ses tendances. Cette année, après un engouement pour les technologies d’avant-garde dont Bvlgari maîtrise tous les arcanes, les artisans sont célébrés et remis au cœur du processus horloger. Et ce, afin de redonner une dimension d’objets d’art aux instruments de mesure du temps. Coup de projecteur sur les talents horlogers.
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Une montre a un prix ! Celui qu’impose sa matière ou le temps passé à la fabriquer, mais aussi celui né du savoir-faire nécessaire pour en faire un objet d’art qui, bien que multiple, reste toujours unique. Un instrument horloger est la somme de nombreuses étapes de fabrication et de coups de main rares. L’attention se concentre sur quelques détails de conception et s’attache à l’apparence du produit. et pourtant, sans paraphraser une célèbre série télévisée de science-fiction, il est possible de dire qu’en horlogerie de haute volée, la vérité est ailleurs et la beauté souvent toute intérieure.

Retour aux fondamentaux
L’intérêt porté aux métiers horlogers n’a rien à voir avec la démarche faite par le swatch Group de revenir aux manufactures pour présenter des nouveautés de quelques marques d’envergure par les principaux journalistes mondiaux. L’approche visant à remettre la main au cœur même du métier procède d’un constat révélé par la presse internationale lors des salons horlogers de janvier et de mars. en effet, depuis plusieurs années, certains magazines spécialisés, dont le rôle est d’informer les consommateurs sur les produits, ont appliqué à la lettre la politique de communication des marques : plus grosse est la taille de la photo de la montre, plus le texte associé est proche du dossier de presse joint, plus elles sont satisfaites. Mais à force de désincarner ces produits qui vivent de la légende qu’ils véhiculent, de les couper de l’univers dans lequel ils sont fabriqués, ils perdent en substance. c’est finalement l’équilibre ténu qui existe entre notoriété, esthétique et technologie employée qui fait leur magie.

Fin coup de main
À l’instar d’un bijou qui est l’œuvre d’un joaillier et d’artisans doués de leurs mains, une montre est la somme d’une vision, d’un dessin et d’une multitude d’opérations donnent naissance à une mécanique capable de donner l’heure durant des années. Ce sont ces opérations que nous mettront ici en avant afin de saisir cette genèse que le métier doit remettre en lumière s’il veut faire rêver et, par extension, durer.
Au commencement d’une montre, il y a un dessin. Par exemple, celui des Serpenti, extrapolation de pièces anciennes elles-mêmes nées de bijoux. Ou encore celui de l’Octo que l’on doit à Fabrizio Buonamassa. Inspiré et puissant, il a incité les horlogers à repenser leur approche du métier, surtout dans les versions « Finissimo ». Il leur a fallu, en effet, trouver des solutions techniques pour intégrer en finesse des mouvements mécaniques dans des boîtiers toujours plus plats. Cette quête de l’infiniment petit, qui atteste de sa capacité à se dépasser, n’a pas réprimé pour autant l’envie d’apporter des décorations traditionnelles sur les composants. C’est aussi sans doute, cette faculté d’associer modernité et tradition qui fait de la collection Bvlgari Octo Finissimo, la ligne horlogère aujourd’hui la plus représentative d’un état d’esprit horloger où le meilleur n’impose pas de renoncer au beau. Les passionnés reconnaissent trouver dans les Octo tout ce qu’ils adorent du métier, y compris cette démonstration graphique qui dit tout en finesse combien une version ultraplate peut être masculine et véhiculer des valeurs fortes sans qu’il soit nécessaire de porter un lingot motorisé par un calibre trop démonstratif. Et cela s’entend à chaque détail traité avec soin de ces références, des 101 arêtes de la carrure aux vis parfaitement finies servant à fermer le fond de boîte. Ce sont aussi ces finitions qui racontent l’attention portée à la construction.

Aller au cœur des choses
Dire les choses ne suffit pas, surtout en matière mécanique ! Tout est conçu chez Bvlgari pour que les détails de fabrication soient visibles par le fond transparent, par le cadran ajouré ou grâce à un important ajourage des composants. L’amateur apprécie de pouvoir éprouver la qualité de réalisation par l’observation. C’est sans doute pourquoi l’art du squelettage, extrapolation ultime des fonds ouverts et des cadrans transparents, rencontre en ce moment un vrai succès. à ce jeu de la transparence associée à l’extrême finesse, Bvlgari excelle ; preuve en est l’Octo Finissimo Tourbillon Automatique. Les nouvelles Octo Finissimo Squelette Céramique, avec leur calibre mécanique à remontage manuel ajouré à l’extrême et enfermé dans un boîtier en céramique de 40 mm, sont un exemple du soin apporté par la marque. Mais ce goût pour la transparence se retrouve également au cœur d’Octo Roma Tourbillon Sapphire ou de la Lvcea Skeleton, la création féminine de Bvlgari. Dans cette configuration, le traitement des composants participe à l’aspect joaillier et le mouvement fait partie intégrante du bijou. Voilà pourquoi, dans les ateliers du Sentier, au cœur de La Vallée de Joux en Suisse, les artisans sont si attentifs aux finitions des composants des calibres de manufacture. Car il ne suffit pas que ces cœurs soient fiables et précis, il leur faut encore être beaux.

Anglages et terminaisons
On retrouve ce même soin pour les créations d’exception comme la nouvelle pièce unique Octo Roma Grande Sonnerie Calendrier Perpétuel, créée pour célébrer le 25e anniversaire de la première Grande Sonnerie conçue par Gerald Genta en 1994. Ou encore la Diva’s Dream Répétition Minutes, l’Octo Finissimo Répétition Minutes et même le tout nouveau calibre de chronographe automatique extra plat intégré à l’Octo Finissimo Chronographe GMT. Pour ces références, les mouvements sont peaufinés dès leur conception et chaque composant est, selon les besoins et les règles en usage dans le métier, perlé et anglé ou sa surface est étirée. L’idée est que chaque recoin du calibre ait vu la main de l’homme, seule capable de magnifier la matière brute et de révéler la magie de l’infiniment petit. Faire un tour dans les ateliers de la manufacture permet de saisir à quel point rien n’est laissé au hasard et à quel point ces spécialistes des finitions sont doués et dévoués. Ici, une femme bouchonne les composants à l’aide d’une petite machine dédiée et répète inlassablement le même geste. Là, un spécialiste de l’anglage peaufine les arêtes d’un pont avec une meule, dont le disque taillé dans du bois de poirier ou réalisé en médium fait briller l’angle dessiné à la lime. Evidemment, tous ces gestes se font à main levée sur des composants aux formes très compliquées et dont la taille ne dépasse pas parfois quelques millimètres. Et c’est cela la magie de la mécanique horlogère : donner à des composants des terminaisons telles qu’elles forment ensemble un joyau cinétique totalement hypnotique. Il suffit pour s’en convaincre de jeter un œil sur la cadrature de sonnerie des pièces Bvlgari à sonnerie, avant et après traitement, pour mesurer combien, un rien peut faire la différence. Les pièces plus contemporaines de cette famille de produits que sont les Octo Finisisimo font aussi toutes l’objet d’un travail minutieux, tout comme la plupart des composants visibles au dos de la montre. Les ponts sont décorés de « côtes de Genève », les vis ont des fentes anglées, à l’instar des les ponts, de la cage de tourbillon, des composants en acier qui, comme les ressorts, ont les surfaces étirées puis les parties saillantes anglées. Il en va de même avec les ajourages des composants techniques, tels que le barillet ou les branches et la serge des rouages. Observés à la loupe, ces mouvements sont traités de façon canonique, dans le respect de la tradition, mais avec ce petit quelque chose de contemporain qui permet d’inscrire ces créations dans le présent tout en leur garantissant d’avoir un bel avenir.

L’art de briller de mille feux
Chez Bvlgari, tous les métiers d’arts sont représentés, y compris les plus exotiques. Certains cadrans,
en particulier pour la Diva’s Dream Répétition Minutes, sont réalisés en laque du Japon ou en verre aventuriné taillé avec un soin jaloux. Cette année, dans l’esprit de célébrer l’exception, Bvlgari propose aussi la montre Diva’Dream Paon : une merveille d’horlogerie parée d’un cadran créé à partir d’une vraie plume de paon. Pareil objet enchantera les femmes désireuses de célébrer les métiers d’art sous toutes leurs formes. La maison italienne sait qu’elles ont aussi une inclinaison naturelle pour les bijoux sertis. Voilà pourquoi Bvlgari, forte d’un effectif de presque 400 personnes, maîtrise toute la gamme des mécanismes horlogers, ainsi que la manufacture des pièces avec des boîtiers et cadrans réalisés en interne. L’équipe diversifiée du personnel de Bvlgari Horlogerie, riche d’une douzaine de métiers extrêmement sophistiqués, se dédie au service de la perfection et de la beauté en associant expertise suisse et créativité italienne. Cette quête se mène main dans la main avec Bvlgari Joaillerie lorsqu’il s’agit de montres joaillières.
Chaque activité ayant sa propre légitimité, Bvlgari Horlogerie déploie une synergie logistique avec l’entité joaillerie pour ses créations aux dessins toujours spécifiques. S’agissant de montres à complications, le savoir-faire est crucial pour les montres joaillières. Les éléments joailliers de chaque garde-temps sont réalisés par Bvlgari Joaillerie dans leur manufacture de Valenza ou dans leur atelier de Haute Joaillerie à Rome, en fonction des attributs de la montre et de son caractère précieux. Le processus de production y est assuré selon la technique traditionnelle de cire à fonte perdue. Les joailliers-orfèvres nettoient, assemblent et polissent chaque élément en métal, donnant forme aux différentes parties de la montre : bracelets et boîtiers sertis de pierres. L’attention au détail est primordiale, chaque élément s’imbrique parfaitement avec les autres, assurant le confort du porté. Bijoux donnant l’heure, les Serpenti, les Diva’s Dream, les Lvcea et même les nouvelles Serpenti Seduttori, subissent l’étape délicate du sertissage des pierres qui exige maîtrise et expérience, assurant une tenue en place ferme de chaque gemme. Enfin, tous ces composants réalisés par des artisans joailliers sont assemblés par des artisans à Neuchâtel, où le mouvement est mis en boîte et l’ensemble contrôlé par des experts traquant le moindre défaut de finition. Une fois passées ces fourches caudines, la pièce peut enfin partir, parfois à l’autre bout du monde, répondant aux désirs de celles et ceux qui célèbrent leur idée du beau en parant leur poignet d’une pièce signée de cette maison fondée à Rome par Sotirio Bulgari, en 1884.

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