Hommage au film mythique de Roger Vadim révélant Brigitte Bardot, Et dieu créa la femme, Simone Duckstein, revient sur l’histoire de sa famille et de son légendaire petit bar de pécheur.
Dans son dernier ouvrage, Simone revient sur l’histoire de sa famille et de son petit bar de pécheur devenu la villégiature méditerranéenne du Tout-Saint-Germain-des-Près intellectuel et artistique d’après guerre. Loin de sa fête tapageuse qui ne dure que quelques semaines par an, élu par les artistes, écrivains, musiciens, peintres ou comédiens, St Tropez demeure l’un des plus beaux villages au monde. Simone qui y est née, a transformé le modeste hôtel de sa mère en ce cinq étoiles raffiné de la Côte d’Azur où l’air, ainsi que le décrivait Françoise Sagan, est « si léger, si fou, si gai, qu’en deux jours on se sent changé »!
Âme et mémoire des lieux, les chambres portent le nom des personnages emblématiques et clients réguliers de l’hôtel : Boris Vian, Juliette Gréco, Brigitte Bardot et Roger Vadim… casting légendaire d’artistes, écrivains, cinéastes venus goûter à cette source inépuisable d’imagination et de légèreté qu’est La Ponche. Écrire. Aimer. Certains s’y installent. C’est ici qu’est né l’art de vivre de la Riviera. On se pare de La Ponche pour un nouvel amour, pour fêter des retrouvailles, des anniversaires, on y retourne aussi parfois pour panser ses chagrins. Il rend heureux, apaise ou console, c’est selon.
Aujourd’hui repensé par l’architecte Fabrizio Casiraghi, la maison marie élégance méditerranéenne et esprit vintage. Les 21 chambres, aux têtes de lit en métal et aux sols en marbre, évoquent le charme d’une maison de vacances raffinée.
Le restaurant, dirigé par le chef Thomas Danilo, propose une cuisine provençale inventive, mettant en valeur poissons du jour et légumes locaux de saison, et notamment une bouillabaisse à partager, servie en toute intimité, comme un secret bien gardé, dans un cadre idyllique face à la mer et aux lumières tamisées. Chaque jour entre 10h00 et 1h00, La Ponche ouvre sa terrasse et son bar, et ses jeux de société, un prétexte délicieux pour ralentir le temps, en dégustant des gaufres tièdes ou un bâtonnet glacé maison. Acteur de la vie tropézienne, l’hôtel aime faire vivre son village au-delà des saisons estivales en accueillant pour la quatrième année le prix littéraire de La Ponche, créé par Lisa Vignoli et Vanessa Trigano à l’abri de l’agitation parisienne et pour redonner à l’hôtel sa splendeur d’antan. Le jury, composé de personnalités du monde littéraire et artistique, dont l’excellente Sophie Fontanel, récompense un roman français incarnant les contrastes de Saint-Tropez entre tradition et modernité, profondeur et superficialité.
Après des débats intenses et passionnés, l’audacieux Jury a finalement élu « Carnes », un premier roman intense, aussi chaste que dévergondé de la jeune écrivaine Esther Teillard. « Carnes » est le revers contemporain de La Ponche : là où l’hôtel a accueilli les icônes d’une liberté joyeuse, Teillard arrive avec ses figures d’une liberté douloureuse, incarnée, politique. Elle précise : « le désir est un jeu d’arlequin méditerranéen, c’est un roman dédié aux femmes sévères, à la mer intranquille et aux peaux brûlées. » La Ponche, un véritable paradis à la beauté indestructible.
LA PONCHE ST TROPEZ, 5 Rue des Remparts, 83 990 Saint Tropez
@hotel.la.ponche
laponche.com
Illustration par Gaël Serre