Mathilde Warnier : "Pour rien au monde je ne voudrais changer d’époque"
Photographie par Jules Faure
Comment résumeriez-vous votre enfance ?
Petite fille, qu’est-ce que vous vouliez “faire plus tard” ?
J’étais passionnée par les livres d’art et les romans qui traînaient chez moi. L’étrangeté des siècles passés me fascinait. Je voulais intégrer ce monde des raconteurs d’histoires, des faiseurs d’images.
Après Caprice et Éternité, quels sont vos projets dans le cinéma ?
Les Garçons sauvages, de Bertrand Mandico, devrait sortir cette année. Je dois aussi tourner dans le prochain film de Christine Lipinska, Le Grand Voyage, et dans Curiosa, de Lou Jeunet. J’attends aussi des nouvelles pour des projets en Angleterre.
Avez-vous des références en matière de septième art ?
Avant de voir Pierrot le fou et À bout de souffle, je n’avais jamais saisi la grandeur du cinéma. Je ne savais pas qu’on pouvait raconter des histoires comme ça. Aujourd’hui, je découvre le cinéma asiatique et ça me passionne. J’ai adoré The Taste of Tea de Katsuhito Ishii, Dreams d’Akira Kurosawa, les films de Hirokazu Koreeda, de Hitoshi Matsumoto…
Êtes-vous sensible à la mode ?
J’aime la mode, la photographie, ce que raconte le vêtement. Et contribuer à créer une image avec un photographe.
Adolescente, je vivais à Dreux. Paris, c’était loin et proche à la fois. C’était mon rêve de liberté, vivre à Paris. Aujourd’hui que j’y habite, libre, heureuse et amoureuse, je rêve parfois d’un ailleurs, mais Paris restera toujours, je le pense pour l’instant, mon port d’attache.
Si vous pouviez voyager dans le temps, quelle époque choisiriez-vous ?
Pour rien au monde je ne voudrais changer d’époque. Parce que j’assume notre petite période creuse bien pourrie. Il est de notre devoir de l’enrichir et de la transcender pour vivre en harmonie.
Quelle est votre philosophie de vie ?
Je repense souvent à l’incipit des Confessions de Rousseau, le côté mégalo en moins (elle cite de tête) : “Je forme une entreprise qui n’eut jamais d’exemple et dont l’exécution n’aura point d’imitateur. Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature ; et cet homme ce sera moi…” Mon grand-père aurait pu résumer cela ainsi : “Bien faire et laisser dire”.
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