Fashion Week

Valentino arrête le temps

Au sommet, Pierpaolo Piccioli a livré hier soir une collection haute couture opératique, pour "Casta Divas" en tailleurs-pantalons, capes et gants de cuir.
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Dix minutes suffisent (parfois) pour tout oublier. Le temps qu'il fait, qui passe, qui pèse sur un microcosme obnubilé par ses gloires d'antan. Chez Valentino, Pierpaolo Piccioli n'a pas seulement réveillé la Callas, hier soir à l'Hôtel Salomon de Rothschild : il a ravivé un genre, la haute couture, dont chacun cherche le sens sans vraiment le trouver. Son moteur ? Le frisson. Frisson d'une coiffe Belle Époque en plumes technicolor (signée Philip Treacy), frisson d'un ruché géant ou d'une robe-cape en taffetas, frisson des palettes qui s'apprivoisent pour la première fois, frisson, enfin, du geste créatif à peine achevé. Bach - dont la première Sonate pour violoncelle résonnait entre deux airs d'opéra italien - n'aurait sans doute pas renié ce concentré d'harmonie, preuve qu'on peut être sculptural sans verser dans le costume...et recueilli sans céder à l'austérité. 

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Texte : Mathilde Berthier

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