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Prix HYam : un soutien aux artistes émergents des pays de la Méditerranée

Il y a quelques semaines était décerné le prix HYam (Hydra for artists of the Mediterranean), une distinction dont cette deuxième édition confirme l’objectif initial : soutenir les artistes émergents issus des pays de la Méditerranée. A cette occasion, Pauline Simons, à l’origine de cette initiative purement philanthropique, évoque pour L’Officiel l’identité et les ambitions de ce jeune prix qui se forge une belle place sur l’île qui en a suscité la création et accueille l’œuvre sélectionnée : Hydra, au cœur de la mer Egée.
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Si certaines – rares – personnes peuvent constituer ; bien souvent à leur corps défendant ; une source renouvelée d’inspiration et de courage pour les autres, il en va ainsi des villes et des îles. Hydra, à deux heures de bateau d’Athènes, est de celles-là. Incontestablement, pour Pauline Simons, le désir est né du lieu. Désir de soutenir une jeune scène méditerranéenne associé à la volonté de contribuer à l’expérience des habitants et visiteurs de l’île par l’installation d’une œuvre dans l’espace public.

Après des années de journalisme culturel au Figaro, Pauline Simons décide de quitter ses fonctions et réfléchit à un dispositif qui, sur ses fonds propres, constituerait une chambre d’écho pour un jeune créateur, tout en enrichissant la physionomie artistique d’Hydra, à laquelle des attaches personnelles la lient depuis de nombreuses années. Rocher préservé du tumulte des tonitruantsfamouset d’un tourisme désordonné, Hydra cultive sa beauté et son atypicité à l’aune d’une exigeante règlementation du bâti et d’initiatives que la municipalité, en la personne de son jeune maire, George Koukoudakis, accueille pour leur qualité de programmation et leur inscription harmonieuse au sein du village.

Ainsi, Dakis Joannou faisait-il l’acquisition des anciens abattoirs d’Hydra où, depuis 2009, une annexe de sa fondation Deste pour l’art contemporain (Project Space Slaughterhouse), créée en 1983, offre une programmation estivale d’expositions librement accessibles. Après Urs Fischer, Pawel Althamer, Paul Chang et Roberto Cuoghi, c’est au tour du Britannique David Shrigley de faire raisonner les murs de cet espace d’une vidéo : médium atypique pour le natif de Brighton, plus adepte du dessin à l’acide sulfurique...
 

A l’autre extrémité de l’île, l’ancienne école communale a cédé la place à une exposition de groupe (soutenue par Dimitri Daskalopoulos et sa Neon Foundation inaugurée en 2013), où les choix de Dionisis Antonitsis (Hydra School Project) habitent les lieux d’une façon très convaincante. Cette année, réunies autour du thème de la perte et de l’absence (“Loss”), les œuvres de Anastasia Douka, Sokrates Fatouros, GregorHildebrandt, Panagiotis Karambambas, Uga Mushen, Kiki Smith, Daniel Silver, Sophie Tottie… dressent un répertoire de médiums dont on retiendra, notamment, les puissantes photos de prostituées réalisées par Kaveh Golestan dans l’Iran des années 1970.

Dans ce contexte, le Prix HYam trouvait pleinement sens. Aussi, après la création en 2014 de l’association éponyme, Pauline Simons s’est entourée d’un jury d’experts pour sélectionner les candidats au prix. Après une première édition (2016) consacrée à la scène grecque et chypriote avec un prix décerné à Maria Tsagkari, 2018 a exploré la scène marocaine dont elle a retenu huit candidats (Zainab Andilabe, Salim Bayri,Abdessamad El Montassir, Soukaina Joual, Mehdi-Georges Lahlou, Lina Laraki,Nissrine Seffar, Abdelaziz Zerrou). Le jury, présidé par François Tajan, président délégué de la maison de vente Artcurial et partenaire d’HYam, étaitcomposé de Xenia Geroulanou, directrice de la Galerie Thaddaeus Ropac, Paris ; Anaël Pigeat, rédactrice en chef de la revue Artpress ; Philippe Riss-Schmidt, curateur et fondateur d’Hyperpavilion à la dernière Biennale de Venise ; Bérénice Saliou, directrice artistique de l’ICI (Institut des Cultures d’Islam) ; Emmanuel Saulnier, artiste et professeur aux Beaux-Arts de Paris ; Meryem Sebti, directrice de la publication et de la rédaction du magazine Diptyk et partenaire de l’événementet Alexis Veroucas, artiste et collectionneur.

Abdelaziz Zerroua été retenupour son projet intitulé Atlasouna (notre Atlas), issu d’une recherche sur le mont Toubkal (4 167 mètres), point culminant du massif montagneux du Haut Atlas. Avec une dotation tripartite, le Prix HYam est à visée panoramique : production et exposition de l’œuvre dans l’espace public d’Hydra durant l’été (cette année place Makariou) ; résidence d’un mois à Hydra en septembre et table ronde relative à la jeune scène marocaine tenue chez Artcurial à Paris à l’automne.

 

www.hyam.fr
www.facebook.com/Hyamproject
www.deste.gr
https://neon.org.gr/en/

 

 

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Installation sur l’île d’Hydra de l’œuvre de Maria Tsagkari, “The Blue as the New Green” (Prix HYam 2016). © Kostas Pappas.
Installation sur l’île d’Hydra de l’œuvre de Maria Tsagkari, “The Blue as the New Green” (Prix HYam 2016). © Kostas Pappas.
Installation sur l’île d’Hydra de l’œuvre de Maria Tsagkari, “The Blue as the New Green” (Prix HYam 2016). © Kostas Pappas.
Installation sur l’île d’Hydra de l’œuvre de Maria Tsagkari, “The Blue as the New Green” (Prix HYam 2016). © Kostas Pappas.
Maria Tsagkari, “The Blue as the New Green” (Prix HYam 2016). © Kostas Pappas.
Installation sur l’île d’Hydra de l’œuvre de Maria Tsagkari, “The Blue as the New Green” (Prix HYam 2016). © Kostas Pappas.
Mise en situation du projet d’Abdelaziz Zerrou, lauréat du prix HYam.
Les montagnes près de Marrakech - Atlasouna, projet d’Abdelaziz Zerrou, lauréat du prix HYam 2018 © DR Courtesy l'artiste.
Prix HYam 2e edition dédiée au Maroc, 2018.
Hydra - le phare.
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