L’art en partage
Rencontre avec Doriano Navarra, fils d’Enrico Navarra, qui, entre Paris et le Sud de la France, s’emploie à continuer l’œuvre de son père.
L’Officiel : Merci de nous accueillir au Muy, dans ce lieu d’exception, chargé d’histoire. D’ailleurs a-t-il un nom ? Est-ce une galerie ?
Doriano Navarra : Entre nous, on l’a toujours appelé Le Muy. On n’a jamais appelé la partie habitation “Villa Navarra”, ce nom est celui du bâtiment qui va accueillir la galerie Internet voulue par notre père et conçue par Rudy Ricciotti. C’était le premier bâtiment privé conçu avec une toiture et des éléments en béton fibré à ultra-hautes performances Ductal, dessinés exclusivement pour ce lieu. Il y a quinze ans, à une époque où on voyait apparaitre des galeries et des œuvres sur le net qui n’ont convaincu personne et qui étaient surtout une expérience très frustrante pour les artistes et les amateurs d’art, Enrico avait eu l’intuition que si le virtuel, plus exactement la dématérialisation, était l’avenir de notre activité, il fallait un lieu bien réel pour présenter des œuvres qui le sont tout autant. Un lieu suffisamment ambitieux pour que des artistes de premier plan soient séduits par l’idée d’y exposer, une galerie qui pourrait accueillir des confrères pour concevoir et produire des shows qui pourraient ensuite voyager. Malgré les contraintes de la résidence et notre relatif isolement géographique, Enrico voulait donner un accès au plus grand nombre, c’est comme ça l’idée de Villa Navarra est née. Le chantier a été suspendu un temps et nous avons décidé, avec mes sœurs et la galerie, de l’achever, fidèles à ce concept d’origine. Étrangement, la crise sanitaire que nous traversons encore tend à démontrer à quel point il n’y avait là rien d’utopique.
L’O : Est-ce qu’il n’est pas temps de lui donner un nom ?
DN : L’habitation s’appellera toujours “Le Muy”, c’était déjà son nom avant ma naissance ! C’est vrai que depuis toujours on y accueille un peu dans le désordre nos amis collectionneurs, marchands ou amateurs et journalistes du monde de l’art, comme nos amis d’enfance, du Var et du monde entier… On pourrait la baptiser de tous les noms imaginables, on ne les utiliserait jamais. Le bâtiment d’exposition, que nous inaugurons cet été, s’appelle Villa Navarra mais il ne changera pas ce fonctionnement familial et amical qui a toujours prévalu. Et puis s’il y a bien une chose que j’ai comprise en passant tant d’étés ici, c’est que dans notre métier, dont la clef reste l’information et l’échange, la confidence et la confiance restent des atouts majeurs. En maillot de bain autour d’un déjeuner méditerranéen, les enfants jouant dans la piscine, on se parle bien plus aisément qu’en costume cravate dans un white cube minimaliste à New York, Shanghai ou Paris. Il n’est pas question de casser ce modèle qui est la base de tous les succès de la galerie depuis sa création, qui est certainement aussi ce qui a attiré nos amis et confrères Jean-Gabriel Mitterrand ou Patrick Seguin.
L’O : Quelle va être la nouvelle approche de la galerie Navarra ?
DN : On va rester dans la continuité de ce que faisait la galerie Navarra, continuer les ouvrages qui cartographient les scènes culturelles des pays émergents. Le prochain, Made by African, sera le premier volume d’un projet qui devait couvrir tout le continent africain avant que la pandémie n’interrompe notre élan. Avant cela, il y a eu en 2007 Made by Indians, en 2009 In the Arab world… Now!, puis Made by Chinese Architecture, Made by Brazilians, Made by Chinese in Style et Made by Thaï.
L’O : Ce sont des éditions de luxe incroyables, un travail d’édition assez important et aussi un budget important pour la galerie. C’est comme de la communication ?
DN : Il s’agit vraiment d’un choix. Ce ne sont pas des ouvrages destinés à être commercialisés, mais des supports qui permettent de faire de la communication, des outils souvent plus efficaces et pérennes que des espaces d’exposition.
L’O : Revenons à Villa Navarra, vous venez d’en terminer les travaux et vous présentez une exposition de Kenny Scharf pour cet été…
DN : Oui le bâtiment est enfin opérationnel et utilisable. Et nous l’inaugurons avec une installation de Kenny Scharf. Ce sont plus d’une cinquantaine de peintures circulaires qui seront présentées dans la galerie et immédiatement accessibles sur Internet par webcam live. Captation vidéo, conférences, interviews et podcasts viendront enrichir l’expérience du public.
L’O : C’était une vision qu’a eue votre père à une époque où on parlait très peu des réseaux sociaux, et un peu plus d’art virtuel. Est-ce que ce sera la démarche de la galerie ?
DN : Tout à fait. L’idée est vraiment de proposer un contexte très privilégié et de permettre au plus grand nombre d’en profiter – mais je dois aussi être tout à fait honnête et vous dire que si beaucoup d’éléments réels et virtuels ont fait des bonds impressionnants, en ce qui concerne le débit du réseau Internet proposé les progrès ont été moins spectaculaires… Si parmi vos lecteurs quelqu’un peut faire quelque chose, ça nous aiderait !
L’O : Vous avez grandi entouré d’art contemporain, mais aussi de design et d’architecture du xxe siècle. Le galeriste Patrick Seguin était également un proche d’Enrico. Vous continuez avec la présentation de nouvelles pièces… Pouvez-vous nous en parler ?
DN : Patrick était pour Enrico bien plus qu’un proche. Avec Emmanuel Barth, son bras droit et associé à la galerie, ils étaient ses deux meilleurs amis. Cet été on va pouvoir présenter une maison de type Métropole qu’on a montée très récemment. L’idée avec cette maison c’est de l’aménager comme une chambre d’amis et de montrer comment on peut se saisir d’un espace comme ça, comment on peut y vivre. On pourrait proposer une expérience immersive à des collectionneurs, passionnés, confrères, critiques ou architectes qui y passeraient une nuit ou un séjour. Vivre dans une architecture de Jean Prouvé, détailler le dessin des éléments et leurs fonctions, rend forcément plus intelligent. Enfin je le crois. C’est aussi un lieu où l’on pourrait accueillir des petites présentations pour des projets architecturaux ou de design.
L’O : Le Muy reste un lieu privé, accessible sur invitation. Comment allez-vous organiser le système Internet ? Est-ce que le site va disposer de vidéos, de webcams ? Allez-vous organiser des podcasts ? Comment allez-vous faire vivre l’expérience en digital ?
DN : Sur le site, on propose assez simplement la possibilité ou non de visiter en VR ou non. Ce sur quoi on aimerait mettre l’accent est la visite avec un casque VR du lieu, car il y aura beaucoup plus de profondeur. Mais ce sera pour l’année prochaine.
L’O : Vous allez proposer aussi une exposition, celle-là ouverte au public dans la ville de Saint-Tropez avec l’artiste majeur Keith Haring…
DN : Dans l’esprit de ce que la galerie Navarra avait fait avec la ville de Ramatuelle à cinq reprises entre 1994 et 2006 : l’art à la plage ! La ville de Saint-Tropez nous a demandé un peu à la dernière minute si nous avions quelques sculptures pour la Citadelle cet été. Pour être précis la ville a fait cette demande par l’intermédiaire de Sébastien Moreu, natif de Saint-Tropez. Sébastien a été un proche collaborateur de mon père jusqu’en 2017 et quand il a monté sa propre maison d’édition, Enrico lui a demandé de continuer à animer la collection Made by… et certains projets éditoriaux. Mais revenons à Keith Haring, Sébastien m’a appelé un soir, pour me demander de regarder ce que j’aurais à prêter pour l’été, qui soit dans la région, on a raccroché en se disant que c’était bien mais sans plus. Puis 10 minutes après il m’a rappelé, et je pense qu’on a eu le même sentiment au même moment, c’est que si on faisait quelque chose il fallait que ce soit vraiment exceptionnel, à la hauteur d’Enrico et de ce qu’il nous a appris. Mais ça c’est le plus facile… après il faut s’engager, trouver le financement, rassembler les œuvres, convaincre les collectionneurs, etc. J’ai pu compter sur un autre ami de mon père, son confrère new-yorkais Lio Malca, très impliqué dans l’œuvre de Haring et avec qui nous co-produisons aussi l’exposition des Tondo de Scharf.
L’O : Combien y aura-t-il de sculptures ?
DN : Sept. Dont cinq monumentales et le pop-shop Tokyo, qui sont deux conteneurs de 12 mètres utilisés par Keith Haring pour commercialiser son merchandising.
L’O : Quand une galerie montre une exposition d’œuvres monumentales – ce qui j’imagine représente un budget vraiment important –, comment la finance-t-elle ? Et qu’est-ce que cela lui apporte ?
DN : Tout d’abord, nous avons l’habitude d’organiser des expositions de grande ampleur. C’est comme pour les ouvrages monumentaux que nous éditons, ça coûte cher mais moins que d’être présent partout en même temps dans le monde. Rien n’est facile, mais la difficulté est surtout logistique : les délais, la taille, le poids, un petit village et un monument historique classé… je vous laisse imaginer. Mais, si les œuvres sont monumentales, l’exposition ne réunit que sept pièces. Nous avons toujours cultivé une très grande fidélité envers nos confrères et quelques collectionneurs qui constituent notre clientèle, et qui nous accordent toujours la même confiance. Maintenir notre dynamisme et notre originalité, ce n’est pas le plus difficile des challenges, celui qui est essentiel c’est de maintenir le relationnel et la confiance. Avec mes sœurs, nous y travaillons tous les jours et heureusement nous sommes bien entourés. Et puis, au-delà du clin d’œil appuyé à notre père et à sa vision du métier que nous tenions à faire en organisant cette exposition, il y a aussi un besoin universel après cette année et demie de Covid de célébrer la joie, l’esprit festif, l’été, le soleil, les amis, les amours et aussi les emmerdes… et quoi de plus jubilatoire que les œuvres de Haring à Saint-Tropez pour le faire !
L’O : Au-delà de tous ces grands maîtres que l’on vient de citer, est-ce que vous vous intéressez à la jeune génération et aux œuvres digitales de type NFT ?
DN : Concernant les grands maîtres, je ne suis pas nostalgique car on a la chance que leurs œuvres soient encore avec nous. Ensuite, vous parlez des NFT (jetons non fongibles, fichiers numériques par nature unique, ndlr) – ce monde de la crypto qui vient à la rencontre du marché de l’art – je trouve ça assez excitant et intrigant. Cela crée pas mal d’appréhension, mais c’est surtout l’arrivée d’une notion qui, couplée à des nouvelles technologies comme les casques VR, va être un outil qui va se démocratiser assez rapidement. C’est tout un nouveau pan du monde de l’art, on n’en est qu’aux balbutiements. C’est une vraie opportunité d’atteindre un nouveau public, notamment celui des jeux vidéo qui n’est habituellement pas consommateur d’art. Mais aussi un public de collectionneurs et d’acheteurs. On sait déjà que nombreux sont susceptibles d’acheter des œuvres en cryptomonnaie ; ils ne l’auraient pas fait il y a encore un an. Mais pour être honnête nous n’avons pas encore réalisé de transactions de cette sorte, et quant à la NFT, c’est une garantie qui peut s’appliquer à des œuvres qui l’intègrent lors de la conception. Mais il faut prendre garde à ce qu’elle ne remplace pas l’œuvre originale, ou encore la certification faite par des experts et des ayants-droits, voire les artistes eux-mêmes.
L’O : Le Muy va accueillir de nouveaux invités… Patrick Seguin aurait terminé la construction de sa maison dessinée par Jean Nouvel… Tous les médias essayent d’avoir le scoop des premières images. Est-ce qu’ensemble vous réfléchissez à la médiatisation du Muy, notamment par les réseaux de l’art contemporain ?
DN : Nous sommes très heureux que ces personnalités du monde de l’art qui venaient en vacances chez nous soient devenues nos voisins, et soient désormais bien installées. Nous étions au bout du monde et nous sommes désormais un peu en son centre. On est très content de cet engouement et de l’écosystème culturel assez fort que nous avons créé qui est voué à se développer encore. Des synergies existent, elles sont même assez fortes mais elles se coordonnent naturellement. On ne fait pas de réunion stratégique. On a déjà eu des initiatives communes. Notre capacité à convaincre nos invités de rester pour de longs séjours est grande, alors que celle de Mitterrand se prête plus à des visites de quelques heures. C’est structurel. Quant à Patrick Seguin, même sous la torture je ne vous parlerai pas de l’état d’avancement de sa maison, mais ce que je peux vous dire c’est que, comme dans notre cas, c’est un domicile privé.
L’O : Quelle est votre façon de rencontrer la nouvelle génération ? Allez-vous voir les jeunes artistes, est-ce eux qui viennent vous voir ? Allez-vous sur Internet ? Comment enrichissez-vous tout cela ?
DN : De plein de manières. Mon père a souvent eu la chance de faire les bonnes rencontres aux bons moments. Et il savait aussi les provoquer, c’était un des objectifs de la collection Made by… De mon côté, j’ai eu la chance, via Instagram, de me retrouver dans l’atelier d’un artiste qui a à peu près mon âge, dont l’œuvre m’a particulièrement touché. Puis, de fil en aiguille, comme on s’entendait bien, je lui ai proposé de venir dans le Sud passer quelques jours. Puis un second séjour de quinze jours, puis nous sommes devenus amis… On a maintenant décidé qu’au printemps prochain on organiserait une exposition, une performance de lui à la Villa Navarra avec des œuvres qu’il aura exclusivement produites sur place. Toujours selon le concept d’Enrico à savoir une exposition qui ne sera pas ouverte au public mais qui sera captée et diffusée sur le Web et les réseaux sociaux.
L’O : Continuez-vous également la galerie à Paris ?
DN : Oui dans l’espace occupé à l’origine, la première Galerie Navarra, qui s’appelle Galerie 75 Faubourg. Elle accueille jusqu’à fin juillet l’exposition Guggi “Time”.
L’O : Vous êtes une équipe ?
DN : Je ne m’inscris pas dans un contexte de succession ou d’héritage, je ne me reconnais pas dans ces notions, je ne fais que continuer une histoire à laquelle mes sœurs et moi participons depuis notre naissance. Notre grand privilège, c’est d’être accompagnés par l’équipe de la galerie, présente et formée depuis une dizaine voire une vingtaine d’années passées auprès d’Enrico. Géraldine Lévy, Emma Chapoulie-Danjean, Monique Bruguet et Romain Brun sont vraiment le cœur de l’équipe de la galerie Enrico Navarra. Cette équipe est tout autant que nous imprégnée de la philosophie de la maison. Et puis des plus jeunes nous ont rejoints récemment, dont Justine de Noirmont depuis deux ans et demi, et Hugo Valleteau qui est notre community manager. Emmanuel Barth et Sébastien Moreu que j’ai évoqué plus haut restent très présents dans le quotidien de nos activités, dans ma réflexion et ma compréhension des enjeux.
L’O : Vos sœurs participent-elles à toute cette nouvelle organisation ?
DN : Tout à fait. Ma grande sœur, Aurélia Schreyer-Proffit, qui est pilote de ligne, et donc très impactée par la crise du Covid, a eu l’opportunité de beaucoup plus s’impliquer dans l’activité de la galerie. Ma petite sœur, Chiara Navarra, poursuit ses études et commence à travailler avec les Éditions Sébastien Moreu, dans le cadre d’un contrat en alternance. Nous avons toujours été très présents dans l’univers professionnel de notre père, qui a toujours mélangé vie professionnelle et vie privée.
L’O : Dans votre avenir, vous vous voyez vivre où ?
DN : Factuellement, entre Paris et le Sud. Mais je me vois aussi voyager pour continuer la collection Made by… et exploiter la formidable ressource relationnelle déjà établie autour des ouvrages déjà publiés.
L’O : Êtes-vous allé en Afrique récemment ?
DN : Pas autour de l’ouvrage Made by… Mais juste avant pour l’exposition Haring à Cotonou avec Marie-Cécile Zinsou. Mais dès que les frontières seront plus ouvertes nous devons faire un voyage pour boucler le projet éditorial, j’en serai certainement.
L’O : Y aurait-il d’ores et déjà un autre projet de destination ?
DN : On a des catalogues Mady by qui sont en cours. On a Made by Israeli développé avec Géraldine Lévy. On prévoit aussi Made by Korean, notamment sur les objets, la céramique, ce projet a déjà été bien développé par Romain Brun. Et puis Made by Japanese qui sera consacré à l’architecture et qui, comme celui sur la Chine, est dirigé par Frédéric Edelmann. En parlant d’architecture, dès le mois de juillet, à proximité de la Villa Navarra, vous pourrez voir une Simple House de Jean Nouvel, et au mois d’août nous présenterons la maquette de la maison Belvédère conçue par le designer français Marc Berthier, que nous comptons produire pour l’été prochain. Ces deux architectures démontables feront partie de notre projet pour la saison 2022 avec un retour sur le sable de Pampelonne à Ramatuelle et une sixième édition de l’art à la plage - spécial Architecture. Avec des habitats nomades, autonomes, écologiques et réversibles.
L’O : Et la France dans tout ça ?
DN : Nous sommes une galerie française, notre activité est française et c’est un atout formidable, une France dont le centre de gravité est plus au sud qu’à l’accoutumée et qui se revendique comme méditerranéenne. Si une chose peut résister à l’uniformisation due à la globalisation, c’est bien la revendication de la culture méditerranéenne. Ce n’est pas un repli sur soi, c’est notre meilleure arme pour rester des acteurs de la mondialisation et pas uniquement des consommateurs. Mais l’ADN de la galerie démontre aussi que nous sommes ouverts sur le monde, que nous restons très actifs autour d’artistes comme Basquiat, Haring, Warhol, le cœur d’activité de la galerie.
L’O : Justement avez-vous prévu des expositions ou sorties de livres autour de ces artistes ?
DN : On organise des expositions de Jean-Michel Basquiat puisqu’on a une partie de ce qui pourrait être une collection clé en mains. Une des activités de la galerie sera d’exposer la collection des dessins de Basquiat. Pour la partie marché, on va continuer de traiter la partie artistes américains de la fin des années 80 avec Basquiat, Haring et Scharf.
L’O : Au sujet de Kenny Scharf, il signe une collaboration avec Dior, qui sort une capsule cet été. Êtiez-vous au courant ? Ou ce sont deux choses distinctes ?
DN : Ce sont deux choses distinctes, mais ça tombe bien ! On a été mis au courant de cette capsule en même temps que tout le monde via les réseaux sociaux sur Instagram. C’était une très bonne surprise, d’autant qu’on a déjà travaillé avec Kenny Scharf par le passé.
L’O : Vous faisiez bien souvent des choses pendant le Festival de Cannes. Cette année est un peu spéciale…
DN : Oui jusqu’en 2019 on avait un partenariat avec la Villa UGC qui a duré plus d’une quinzaine d’années. Ce lieu d’exception n’ouvrira pas cette année.
L’O : Parmi toutes les œuvres avec lesquelles vous vivez, laquelle voudriez-vous garder par-dessus tout ?
DN : J’aurais tendance à choisir la BMW par Keith Haring. Elle est bien sûr assez impressionnante, mais aussi pour des raisons plus simples, parce que la couleur rouge, dans la culture chinoise, symbolise la chance, la force et la vigueur. C’est aussi la couleur du cœur. Ce qui renvoie à la chaleur, celle qu’on essaie de dégager ici, au Muy.
L’O : C’est avec elle que vous vous rendrez au vernissage de Keith Haring à Saint-Tropez ?
DN : J’aimerais bien mais on ne peut pas la conduire… juste s’y asseoir de temps en temps et rêver en faisant vroom vroom comme quand on était gosse…
Photographie SIMON schwyzer
Stylisme Kenzia bengel de vaulx