Fashion Week

Dior sur les barricades

Dès l’entrée il règne dans les jardins du Musée Rodin comme un parfum de révolution. Cette fois, le bâtiment accueillant les invités est taggé de phrases légendaires : "I am a woman", "Un homme sur deux est une femme" ou encore "Women’s rights". Autant de slogans qui viennent enrichir et renforcer l’engagement de Maria Grazia Chiuri auprès des femmes, depuis ses prises de fonction à la direction artistique de Dior.

Pas étonnant donc qu’en cette pré-période anniversaire de mai 68, la créatrice italienne ait eu envie de remettre cet élan et cette créativité sur son catwalk. Avec cette collection automne hiver 2018-2019, elle tente de faire renaître une époque où la mode, car c’est de cela dont il s’agit ici, a vu ses règles bouleversées. Idées neuves, créativité pure, expérimentation de nouveaux territoires et connaissance de soi et des autres. On s’affranchit, et on s’invente sa propre image ! Les kilts, uniforme symbolique par excellence, ouvrent le bal. Et créent le dialogue sur la question des différences du genre. Déclinés dans différentes longueurs, mais aussi dans des matériaux inattendus, ils sont portés avec des vestes tailleurs ou des petits manteaux. S’enchainent tous les codes clés de la panoplie de l’étudiante de la Sorbonne ou de Nanterre. Jeans et vestes patchwork, cape en sherling, broderies de laine sur des robes en organza, trench en cuir, mini jupes, ensemble en crochet et frangés, maxi gilet en grosse laine pour les soirs de bachotage… Tout est là. On voit passer le sac scelle parmi la cascade de modèles inspirés des archives de la Maison. Les filles portent des lunettes à verres fumés, des casquettes, des cuissardes et semblent dire en coeur "Ce n’est qu’un début, continuons le combat !". - Adrienne Ribes-Thiphaine

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