Chez Burberry, Christopher Bailey colore le ciel
Il était temps, pour Christopher Bailey. Temps de rappeler la mode, cette fenêtre sur le monde, à ses racines tous azimuts, en saluant les activistes LGBTQ+ par vagues de tartan arc-en-ciel. Temps, aussi, de retomber en enfance, en exhumant d’un coup de baguette les reliquats d’une jeunesse dans les années 1980/90. Temps, enfin, de poursuivre sa route, pour celui qui aura défié les lois de la longévité en mode - où l’on s’est mis à "swiper" du créateur comme on swipe de la tendance.
Pour son ultime grand-messe, Christopher Bailey aura donc choisi l’archétype qui lui colle à la peau, lui le "visiteur" de tous les passés, lui le confident, en rêve, de Virginia Woolf, Henry Moore et tant d’autres. Sa dernière étape ? Un aujourd’hui aux airs de déjà-vu, une silhouette de baba cool abonné à Old Trafford, boulimique de logos, de check, d’imprimés en tout genre, de longs trench-coats sous lesquels glisser un pull patchwork, un sweat éponge…et un jogging. L'antithèse de la retenue, l'allégorie de la diversité, orchestrées sous les pendules de l'installation "Our Time", prêtée par le MONA en Australie. À qui le tour ? - Mathilde Berthier