Industry Trends

Forte croissance pour Kering en 2018, portée par Gucci et la Chine

Kering signe une nouvelle fois et de loin, la meilleure performance du secteur du luxe grâce a la super puissance de Gucci qui dépasse les performances de Louis Vuitton et Hermès.
architecture building tower clock tower downtown urban city town door

Dopé par l’hyper croissance de Gucci, Kering affiche de nouveaux résultats annuels records pour 2018. "2018 a été une excellente année pour Kering et pour ses maisons. Nous avons une fois encore signé des performances bien supérieures à celles de notre secteur", a salué le PDG François-Henri Pinault, soulignant "un contexte mondial généralement porteur, mais de plus en plus complexe ». Le groupe, également propriétaire de Saint Laurent, Balenciaga ou Boucheon, a vu ses ventes grimper de 29,4% à taux de change constants en 2018, après une envolée de 34% en 2017, tandis que son résultat opérationnel courant a bondi de 47% à 3,94 milliards d'euros, pour une marge en hausse de 400 points de base à 28,9%. Deuxième marque du groupe, Yves Saint Laurent poursuit sur sa lancée avec 1,7 milliard d'euros de ventes (+18%), tandis que Bottega Veneta se replie de 3%, à 1,1 milliard. Kering continue d'être porté par sa marque-phare Gucci, qui passe la barre des huit milliards d'euros de ventes et atteint une rentabilité record de 39,5%. Le mastodonte italien enregistre une croissance annuelle de son chiffre d'affaires de 36,9%, sa progression ayant ralenti au fil des trimestres: +40,1% au premier, +48,7% au deuxième, +35,1% au troisième et 28% au quatrième. Le PDG de la marque Marco Bizzarri a prévenu toutefois qu'il fallait s'attendre à une normalisation de la croissance de la griffe: "Nous devons reconnaître le fait qu'à un certain moment, nous allons ralentir, nous ne pouvons pas croître de 50 ou 60% par mois, c'est impossible ».

L'an dernier, les ventes du groupe - en excluant du périmètre l'équipementier sportif Puma ainsi que les marques Stella McCartney, Volcom et Christopher Kane, tous cédés en début d'exercice - ont atteint 13,66 milliards d'euros, en progression de 26,3% en données publiées et de 29,4% en organique. Son bénéfice net s'est établi à 2,8 milliards d'euros, en hausse de 49,3%, conforme aux consensus compilés par les agences Factset et Bloomberg. Le directeur financier de Kering a tenu à préciser que le groupe n'avait "pas noté de ralentissement sur la consommation chinoise au quatrième trimestre", en allusion aux craintes d'une modération du rythme de la consommation dans le pays. "L'Asie Pacifique est en croissance pour nos marques de l'ordre de 28% au quatrième trimestre, et la Chine continentale a été même meilleure que cela, avec des taux de croissance extrêmement élevés", a mis en avant M. Duplaix. Concernant particulièrement la France et les actions liées aux "gilets jaunes", Jean-Marc Duplaix a évoqué "un impact réel et matériel", que le groupe ne "quantifie" pas mais dont "l'effet n'a pas été récupéré dans les premières semaines de janvier qui continuent de rester perturbées ». Il a cependant précisé que le marché français pesait moins de 6% dans le chiffre d'affaires total. «Nous sommes particulièrement fiers de signer, trimestre après trimestre, des performances aussi remarquables. Notre rythme de croissance est unique dans notre secteur. Cette croissance est saine, équilibrée et soutenue sur l’ensemble des régions et sur tous les canaux de distribution. Nous bénéficions de la faculté de nos Maisons de créer des liens émotionnels avec leurs clients, d’imaginer des univers créatifs riches et audacieux, et de réinventer les codes. Au-delà des aléas conjoncturels, la croissance structurelle du marché du Luxe, mais aussi nos fondamentaux et la discipline avec laquelle nous mettons en œuvre notre stratégie nous rendent confiants dans notre capacité à délivrer des performances opérationnelles et financières supérieures au marché. » François-Henri Pinault, Président-Directeur général.

Recommandé pour vous