Ice-Watch: le grand tournant?
Ice-Watch, c’est bien entendu la chronique d’un pari et le récit d’un tour de force, mais c’est aussi et avant tout l’histoire d’un homme, Jean-Pierre Lutgen qui en 2007, dans un marché ultra concurrentiel, eut l’audace de croire à la bonne fortune d’un produit découvert chez un de ses fournisseurs à Hong Kong: une montre en silicone, colorée, à prix très abordable. Le Bastognard fut charmé, il revint dans sa Belgique natale, persuadé que les poignets de toutes les générations et de toutes les cultures, ne rêvent que d’objets ludiques, accessibles, sans autre prétention que l’allégresse et l’explosion chromatique. L’avenir lui donna raison très rapidement.
2009, salon Baselword, grand-messe de l’horlogerie mondiale. Ici, à Bale, dans ce cénacle du calibre suisse, les professionnels sont confondus de surprise et de plaisir devant les propositions créatives de cet entrepreneur qui casse les codes avec le sourire. La réussite est fulgurante. 800 points de vente dès la première année. 4 millions d’exemplaires s’écoulent en 2012.
On aurait pu croire à un feu de paille, mais 10 ans après ( et 20 millions d’exemplaires vendus), la firme est toujours là, prête à susciter de nouvelles expériences, grâce à une offre étendue, des partenariats pertinents (BMW, Pantone, ou encore Moulinsart : la société qui gère avec une attention scrupuleuse les droits dérivés des oeuvres d’Hergé), des collaborations spectaculaires (Katy Perry, David Guetta, les Black-Eyed Peas pour n’en citer que quelques unes)et des collections sans cesse renouvelées.
Une affaire de steel
Si par nature, la mode change nécessairement d’année en année, l’essence de la marque reste la même: un prix modique (entre 70 et 150 euros principalement), des centaines de modèles différents, adaptés à tous les gouts, un packaging délicieux. Et bien sur, des partenariats stimulants. Dernier exemple en date: les huit montres féminines de la collection Ice Cosmos qui brillent d’un éclat sidéral grâce aux cristaux de Swaroski qui scintillent sur leur cadran. Notre couleur préférée: le bleu électro irisé qui donne au cadran des allures de voute céleste.
Preuve de la vigueur créative qui anime l’entrepreneur et de l’ampleur de l’offre prodiguée par la marque, Ice Watch n’hésite pas à délaisser si besoin le tout silicone pour l’acier. Comme toujours avec Jean-Pierre Lutgen, les choses vont très vite: à peine lancée, la gamme “Ice steel”, qui compte 14 références, acceuille déjà deux chronos de superbes factures qui – de la lunette graduée aux triple compteur, en passant par le cadran irisé et le guichet date -reprennent les codes vigoureux de la plongée sportive et de l’élégance masculine, à prix Ice-Watch. On est loin évidemment des modèles ultra colorées qui ont fait la gloire du label à ses débuts mais peu importe car le prospérité de la marque, formulée par son fondateur, ne tient pas à la couleur mais à une autre notion, plus impalpable mais tout aussi précieuse: “je ne vends pas des produits, je vend de l’émotion”.